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C h a p i t r e xxxvi.
Fo/ape AUX Tjiramicíes. Orìgine de la fable de Charnu "Decription
de la ¿rande Tyramide avec quelque remarques à ce fujet. '•Defcriftion
du Sphinx, & particularitez fur les Sphmx.
APrès que j'eus vû Matarea &ipeut être ce qui a l'ait croire qu'il
le vieux Caire, je me rais en:y en avoit une dcffcnlc.
éta^ d'aller voir les Pyramides, j'ac- Comme l'on le vante de faire
cordai donc avec trois JaniiTaires J voir ici des choies extraordinaires
& quelques Arabes avec leur ânes,: (foit qu'elles foient en eHet telles
afin qu^ls fe tiniTent prêts pour le|qu'on les dit, ou non) on memonlendemain
matin à la pointe du tra fur le bord delà Riviere Icniour
Mais le Confuí à qui je dis; droit où Molle fut retire de I eau
mon deiTein le foir , & qui mei par la fille du Roi Pharaon , ,, eus
donnoit dans toutes'les occafions a curiofité de le deflmer, tel qu on
des marques preiTantes de fa civi- le voit Sx. Ce n'eft proprement
lité & de fon humeur obligeante, qu'un petit Golphe, ou une pente
me dit que 1Í je voulois différer Baye que le Nil fait en s enfonçant
d'un jour il m'accompagneroit avec dans cet endroit du rivage,
toute fa famille, ainfi le voiage fut Le paffage fe fit avec luie grande
remis jufques là. Ce ne me fut barque qu'on tiroit des deux mams
pas peu de joye qu'il fe prefentât • avec une corde, de la raememanieune
occafion fi favorable, car les i re qu'on paífe un bac chez nous par
Arabes font caufe qu'il ne fait gue- le moien d'une corde attachée aux
res feur par les chemins, & peu.de deux côtez du Canal,
temps avant mon arrivée, une per-l C'eft le fentinient commun en ceo„gi„ede
fonne qui logeoit auffi chez le pais là que c'eft dans cet endroit que la ^
Confuí avoit eu le malheur d'être le fameux nautonnier Charon paf-'^'^Cha.oa
dépouillé jufqu'a la chemife avec foit le monde avec fa barque , car
ceux qui l'accompagnoient, en al-on croit que ce font les bras du Nil
lant voir les Pyramides. On loua qui ont donné occafion aux Anciens
^ donc des ânes autant qu'il nous de feindre les fleuves des Enters aux
T f e l l o i t , & nous partîmes le 27.^ travers defquels Charon paffoit les
Mai à la pointe du jour , faifant ames , après qu elles etoient fepaune
troupe d'environ trente perfon- rées des corps. Ceux qui ont ecnt
nés Le Confuí étoit fcul à che- de ce païs avec cxaftitude, croyent
• I que cette fable eft venue de ce que
Nous primes notre chemin par;c'eft en cet endroit qu'on paiToit les
devant le Vieux Caire , & lorfque ! corps de l'autre cote de la Riviere
nous fumes arrivez au Nil à l'en- pour les enterrer fous les Pyramides
droit où on le paífe , le Confuí y
laiiTa fon cheval pour fe fervir auffi
d'un âne quand il feroit à l'autre rive.
aux environs.
Auffi tôt que nous fumes palTcz
à l'autre bord, & que nous eûmes mis
pied à terre, nous primes le chemin
tirant vers les Pyramides au travers
Il faut que je dife ici par occafion
qu'il n'eft pas vrai qu'il ne ioit . -- • . -, ,
pas permis au Caire d'aller à Cheval j d'une grande plaine unie ou il y acomme
quelques perfonncs l'ont! voit beaucoup de fleurs dclaffran,
écrit , il cft vrai feulement que ce! & nous paffames le long dcplulieurs
s l'ufage du païs, & c'efti villages où il y avoit beaucoup a tiou
n'eft gueres