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 326  V O Y A G E  au  L E V A  N  X..  
 ce  qiu  en  refte;!  ¡e  de  Phcnicie.  Elle  étok  fort  pun:  
 II  y  en  a  qui  appliquent  a cc Pints  fante  &  celebre  par  Û  navigation  & •  
 ces  paroles  mi  Cantique  des  Canti-  j par  ibn  commerce  ciui  lut  avojc  acques  
 ry,  a  Fonia,ne  des  Jardms,  iqu,s  de  prodigieufes  ncheiFcs,,  donc  
 Pmts  d  eau  vive,_ru,ffeaudecotilans  l'EcrIturc  S.  tak  fouvent  mention.  
 du  Liban:  Mais  je lai/lè  cet  examen  
 aux  Théologiens.  Pour  ce  qui  eft  
 des  deux  autres  Puits,  ce  n'cft  pas  
 grand  chofe,  &  ils  ne méritent  prefque  
 pas  qu'on  en  parle.  
 Etat pre-  Apres  donc  que  nous  fumes  revTlie  
 dj"  ^  chemin  ,  
 ^  j'allai  voir  les  reftes  de  cette  ville  
 autrefois  fi  fameuic.  J'y  trouvai  
 une  grande  quantité  de  ruines,  pluiieurs  
 colonnes  qui  étoient  encore  
 entieres,  &  une  infinité  d'autres  qui  
 étoient  rompues.  Mais  entre  autres  
 j'en  remarquai  une  auprès  d'une  
 petite  inaifon  ou  Chapelle  des  Grecs,  
 ville  
 Tyr  
 O n  croit  qu'elle  avoit  été  bâtie  par  
 la  Sidoniens  ,  ce  que  le  Prophète  
 Efaie  femble  confirmer  ,  !ors  que  
 parlant  de  fa  ruine  il  dit,  Tu  ne  continueras  
 plus  à  te  rejouir  étant  oppreffee  
 vierge  fille  de  Sidon.  &c.  
 E f  23:  12.  
 Du  temps  du  Roi  Salomon  ceux  
 de  Tyr  faifoient  venir  du  Liban  les  
 cèdres  pour  le  bâtiment  de  la  Maifon  
 de  l'Eternel  ,  fuivant  la  
 demande  qu'en  avoit  faite  ce  Prince  
 à  Hiram.  Commande  lui  difoiti 
 l ,  I.  Roi s  5-: 6.  qu'on  coupe  des  Ce, 
   ,,  r — a / i - drje  s  cdmu   iLjiiobaann   ,,   V¡¿ r  qquuee   mmeess   feerrvvii-- 
 contre  laquelle  tous  nos  Matelots  al-  teurs  (oient  avec  les  Tiens,  &  je  te  
 loient  le  iTOtter  ledos;  leur  en  ayant  donnerai  le  loter  de  tes  jerviteurs  
 demande  la  raiion,  ils  me  repondi-  tel  que  Tu  le  diras,  carTufçaisqu'il  
 rent  que  cette  colonne  avok  la  vertu  
 de  faire  paiTer  toutes  les  douleurs  
 des  reins  &  des  autres  parties  voifines. 
   
 Mais  cc  que  je  rencontray  de  plus  
 çonfiderablc  entre  ces  ruines  ,  ce  
 •fut  le  refte  d'un  Temple,  qui  d'un  
 côté  eft  encore  prefque  tout  entier  
 avec  un  beau  degré  qui  y  tient  &  
 qui  n'a  point  été  gâté,  le  long  duquel  
 je  montai  jufqn'an  haut  De.  
 vant  ce  bâtiment  il  y  a  encore  à  
 platte  terre  vne  colonne  qui  eft  
 compofée  de  trois  autres  qui  s'etretiennent. 
   Elle  eft  d'une  grandeur  
 extraordinaire  &  d'une  fabrique  
 fi  peu  commune  que  je  n'ai  jamais  
 rien  vû  de  femblable.  Ce  bâtiment  
 fe  vok  N".  180.  de  même  
 que  la  Colonne  dont  on  ne  fçaurok  
 voir  pourtant  la  troifiéme  partie,  
 parce  qu'il  faut  fuppofer  qu'elle  eft  
 cachée  fous  les  deux  autres.  Les  
 deux  petites  figures  qui  font  reprcfentécs  
 dans  la  Taille-douce  rempliffent  
 une  bonne  partie  des  deux  cotez  
 de  deiTus  de  la  colonne.  
 Au  refte  ce  lieu  ne  confifte  à  prefent  
 qu'en  douze  ou  quinze  maifons  
 fort  (impies  qui  font  occupées  
 k'/  a  point  de  gens  entre  nous  qui  
 s'entendent  à  couper  le  bois  comme  
 les  Sidoniens.  LesTyriens  aidèrent  
 auflî  ce  Roi  pour  fa  flotte  qu'il  fit  
 conftruire  à  Etzion-gueberafin  d'aller  
 quérir  de  l'Or  en  Ophir.  i  Rois  
 9:  2Ó.  Le  Roi  Salomon  equippa  aujjî  
 une  flotte  en  Etzion  gueher  qui  eft  
 près  d'Eluth  fur  le  bord  de  la  Mer  
 rouge  au  pais  d'Edom.  Et  Hiram  
 cnvaiu  ^-ic Jes  fcr-uitccirs  gens  de  marine  
 &  qui  s'entendoient  à  la  Navigation  
 ,  avec  les  Jerviteurs  de  Salomon  
 dans  cette  flotte  ;  é'  ils  allèrent  
 en  Ophir  ,  &  prirent  là  quatre  cens  
 &  vingt  talens  d'or  ,6-  les  apportèrent  
 au  Roi  Salomon.  Le  Prophète  
 E'zechiel  parle  auffi  fort  amplement  
 d e  la  puiflânce  des  Tyriens,  de  
 l'experience  qu'ils  avoient  en  plufieurs  
 chofes  ,  &  de ceux avec qiii  ils  
 trafiquoient.  
 11  femble  par  les  paroles  d'Efaie  
 j :  2.  que  a  ville  de  Tyr  écok  
 autrefois  aifez  loin  de  la  Terre  
 ferme  ,  parce  que  dans  ce  lieu  là  
 il  appelle  les  Tyriens  Habitans  des  
 Ifles.  Vous  qui  habitez  dans  l'ifle,  
 dit-il  ,  taifez  vous.  Toi,  a¡ je,  qui  
 etois  remplie  par  les  marchands  de  
 Sidon.  Et  i/.  6.  Tafiez  en  Tharfis,  
 hurlez  -vous  qui  habitez  dans  les  
 par  des  Turcs  &  des Arabes.  Il  n'y  
 a  point  de  Chrétiens  
 C'etoit  autrefois  la  principale  vil-  '^Ifles  &c.  
 La  
 en E G Y P T  E,  S Y R I  E,  &c.  3^7  
 La  ruine  de  cette  ville  autrefois  
 fi  puiflante  que  ce  même  Prophète  
 s'ecrioit  ch.  23:  8.  Slui  e[l-ce  qui  a  
 pris  confeil  contre  Tyr,  Tyr  qui  couronne  
 les  flens  ,  de  laquelle  les  Mar-,  
 chands  font  Trmces,  &  de  laquelle  
 les  Facteurs  font  les  plus  honorables  
 de  la  terre  •.  cette ruine,  di-je  , a  été  
 prédire  dans  divers-  endroits  des  
 Prophètes  ,  comme  Efaïe  23:  7.  
 N'etoit-ce  fas  ici  votre  ville  triomphante  
 ,  dont  l'origine  étoit  f i  ancienne  
 ?  fis  pieds  la  conduiront  bien  
 loin  pour  demeurer  dans  une  terre  
 étrangère.  Ezezhiel  en  parle  de  
 même  ch.  26-,  17.  21.  Ils  prononceront  
 a  haute  voix  une  complainte  fur  
 Toi,  &  te  diront,  Comment  es-tu  pefie  
 toi  qui  étois  frequentée  de  ceux  
 qui  vont  fur  mer  ,  ville  renommée  
 qui  étois  forte  en  la  mer.  Toi  &  tes  
 habitans  qui  f é  faifoient  craindre  à  
 tous  les  étrangers  qui  allaient  chez  
 toi.  Maintenant  les  Ifles  feront  effrayées  
 à  caufe  de  ta  ruine,  &  les  
 Ifles  qui  font  dans  la  mer  feront  tout  
 eperdues  à  caufe  de  ta  deflruBion.  
 Car  voici  ce  . qu'a  dit  le  Seigneur  
 l'Eternel,  Sjimd  je  t'aurai  rendue  
 ville  defolée  ,  comme  font  les  villes  
 qui  ne  font  plus  habitées,  que  j'aurai  
 fait  monter  fur  toi  l'abyfme,  éf  que  
 les  greffes  eaux  t'auront  couverte,  
 ^tand  je  t'aurai  fait  defcendre  dans  
 la  f o f f e vers  les  peuples  qui  ne  font  
 plus,  à"  que je  t'aurai  logée  dans  les  
 parties  les  plus  baffes  de  la  terre,  
 en  [orte  que  tu  ne  fois  plus  habitée  
 alors  je  remettrai  la  gloire  dans  la  
 Terre  des  v'ivans  ;  mais  je ferai  qu'on  
 fera  tout  eperdu  à  caufe  de  toi  ,  de  
 ce  que  tu  ne feras  plus  ,  &  quand  on  
 te  cherchera  tu  ne  (eras  plus  trouvée  
 à  jamais,  dit  le  Seigneur  l'Eternel.  
 Enfin  c'eft  encore  ainfi  que  Zacharie  
 en  parle  ch.  5:  2.  Tyr  s'eft  bâti  
 nne  forterejfe  ¿y  elle  a  accumulé  
 l'argent  comme  des  monceaux  de  
 foudre  ,  &  l'or  comme  la  boue  des  
 rués-,  mais  voici  le  Seigneur  l'appauvrira  
 ô"  coulera  à  fond  toutes  les  
 nchejfes  qu'elle  avoit  acquifes  fur  la  
 mer,  elle  fera  ruinée  comme  ceux  qui  
 ont  été  confumez  par  le  feu.  L'evenement  
 a  fait  voir  que  ces  préd 
 i r i o n s  &:  ces  menaces  n'etoient  
 point  vaincs,  car  cette  ville  fi  fameufe  
 autrefois,  eft-  tellement  ruinée  
 aujourd'hui  qu'on  ne  fçauroic  
 s'imaginer  un  état  pire  que  celui  
 auquel  elle  eft  réduite.  
 Ce  fut  ici  que  1'Apotre  S.  Paul  
 demeura  fept  jours  ,  &  que  les  
 Difciples  le  voulurent  diiTuader  de  
 monter  à  Jerufalem  Aft.  21:  4.  Les  
 Evangeliftes  témoignent  aufli  que  
 de  grandes  troupes  de  cette  contrée, 
   fuivirent  Notre  Seigneur  lors  
 qu'il  prêchoit  l'Evangile.  Marc.  3:  
 8.  &  Luc.  Ó:  17.  Et  ce  fut  dans  
 le  même  lieu  qu'une  femme  Grecque  
 receut  de  Notre  Seigneur  un  
 glorieux  témoignage  de  fa  foi,  &  
 qu'elle  obtint  la  gucrifon  de  fa  
 fille  qui  étoit  pofTedée  Matt,  i  f :  
 21-.  28. confér é  avec Marc.  7:24.  &c.  
 Vers  le  foir  je  me  rembarquai  ,  
 &  nous  partîmes  environ  minuit.  
 Cependant  il  fembla  que  notre  
 Pilote  avoit  dellein  de  pafler  Sidon  
 qui  eft connue  aujourd'hui  fous  
 le  nom  de  Saide,  ce  qui  m'obligea  
 de  lui  dire  que  s'il  ne  me  vou  oit  
 Das  defcendre  à  terre  dans  ce  lieu  
 à ,  je  lui  imputerois  la  perte  que  
 j'avois  foufferte  à  Sour  ou  Ty  
 puifque  c'étoit  mon  deflêin  
 faire  mes  plaintes  au  Bafta.  Le  
 Pilote  voiant  que  cette  affaire  me  
 renoir  au  coeur  ,  me  promit  qu'il  
 me  tiendroit  la  parole  qu'il  m'avok  
 T y r ,  
 d  en  
 donnée  ,  &  en  effet  le  30.  
 d'Avril  à  8.  heures  du  matin  
 arrivâmes  à  la  rade  de  cette  ville,  g^j^ç  
 laquelle  ,  auffi  tôt  qu'on  eut  jctté  
 l'ancre  ,  je  deffinai  telle  qu'on  la  
 voit  ici  N°.  181.  
 Dès  que  je  fus  defcendu  à  terre  
 j'allai  fur  la  Place  ,  où  le  Confuí  
 a  fon  logis  avec  tous  les  Marchands  
 François.  Mais  je  trouvai  qu'ils  
 fe  tenoient  tous  renfermez  au  haut  
 de  leurs  appartemens,  à  caufe  que  
 la  Pefte  régnok  alors  dans  ce  lieu  
 là.  Cela  fut  caufc  que  je  parlai  
 d'en  bas  à  quelques  uns  des  Marchands  
 ,  &  je  fis  fçavoir  par  leur  
 moyen  au  Confuí  ce  qui  m'ctoic  
 arrivé  à  Tyr  ;  Sur  ma  plainte,  
 ce  Confuí  qui  exerce  aufll  la  même  
 charge  pour  la  Nation  Hollandoife, 
 envoya  aiiiTitôt  le  Grand  Dro- 
 ,  geman