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 •  'li- en E G Y P T  E,  SYRIE,  &c.  29  
 C H A P I T R E  VII.  
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 Voyage  de  Smyrne  à  Éphefe.  Titoiahle  etat de cette  Ville,  
 Rumes, O- refies ä'Antiquitez.  Defiription  de Scala-Nova.  Retour  
 à  Smyrne.  
 Depart  T  E  p.  d'Oñobrc  1Ó78.  apresmidc  
 aiiiyi-  I  Y  nous  commençâmes  notre  
 Voyage  ,  notre  compagnie  étant  
 forte  de  foixantc  douze  perfonnes.  
 s  de  ui  arrêtâmes  à  Sedequi,  
 qui  eft  un  bourg  à  trois  lieuës  de  
 Smyrne  fitué  dans  un  très  beau  
 pais,  ce  qui  eft  caufe  que  chaque  
 Confuí  y  à  une  maifon  de  plai- 
 ' fance  ,  où  il  va  Ibuvent  fe  diver- 
 L e  matin  dés  qu'il  fit  jour  nous  
 allâmes  voir  li  nous  ne  trouverions  
 point  quelques  reftes  d'un  lieu  qui  
 avoi:  été  R  célébré,  mais  ce  n'eft  
 en  effet  qu'un  trifte  fpeftacle,  car  Miferaje  
 ne  croi  pas  qu'on  puiflè  trouver  bleetat de  
 au  monde  une  ville  où  il  paroiffede  oette  Vilplus  
 grands  ,  &  de  plus  pitoiables  
 reftes  de  fon  ancienne  fplendeur.  
 C e  n'eft  par  tout  qu'un  amas  confus  
 tir  &  prendre  le  plaiiir  de  la  chaf-jde  morceaux  de  marbre,  de  niurailfe. 
   Comme  ce  lieu  eft  fort  connu  lesabbatuës,  de  pieces de  colonnes,  
 &  que  les  Marchands  Européens  
 vont  fouvent  s'y  promener  ,  j'ai  
 jugé  à  propos  d'en  donner  ici  la  
 repréfoitation  N°.  7.  
 L e  lendemain  au  matin  nous  reprîmes  
 nôtre  chemin,  &  après  que  
 nous  eûmes  marché  quelques  heures  
 ,  j'aperceus  á  main  gauche  un  
 jeu  loin  du  chemin  quelques  vicies  
 ruines.  Je  picquai  jufques  là,  
 &  je  les  trouvai  telles  que  les  reprefente  
 le  nombre  8.  Nous  paftames  
 Arrivée™  P^i^  quelques  Bourgs  ,  &  
 à Ephefe.  nous  arrivâmes  avant  fe  foir  à  Ephefe, 
   que  les  Turcs  appellent  AJa  
 Suluk  c'eft  à  dire  le  Temple  de  la  
 Lune  ou  de  Diane;  Ce  n'eft  qu'à  
 quatorze  ou quinze  lieuës de  Smyrne.  
 Entre  Ephefe  &  Sedequi  on  a  
 prefque  toujours  une  grande  plaine, 
   qui  n'eft  pas  defagreable.  
 Nous  nous  arrêtâmes  dans  un  
 bois  à  côté  de  la  ville,  &  nous  y  
 drefllmes  nos  Tentes  ,  nous  fismes  
 pendant  la  nuit  la  ronde  de  
 deux  heures  en  deux  heures  avec  
 douze  hommes,  outre  les  fentinelles  
 particuliers  que  nous  avions  fait  
 avancer  afin  d'etre  bien  fur  nos  
 gardes,  car  il  ne  fait  pas  trop  feur  
 en  ce  lieu  là,  &  nous  avions  déjà  
 été  avertis  que  les  Turcs  s'attendoient  
 de  nous  venir  furprendre  
 pendant  la  nuit.  
 &  de  chapiteaux  &c.  Ce  qui  en eft  
 le  plus  habité  aujourd'hui  eft  à  
 l'Orient  d'une  grande  plaine  qui  s'etend  
 jufqu'a  l'Archipel  ,  &  qui  au  
 midi  au  nord  &  au  Couchant  eft  
 environnée  de  hautes  montagnes.  
 La  vieille  Eglife  de  S'. Jean  l'Evangelifte  
 qui  avoit  autrefois  quatre  gff^^j/®  
 portes  ou  entrées  ,  n'en  a  plus  que  '  
 deux,  les  deux  autres  font  maflbnnées. 
   
 Pour  y  entrer  on  defcend  feize  
 degrez  ,  au  bas  defquels  il  y  avoit  
 une  Fontaine  avec  trois  robinets  
 dont  on  voit  encore  quelques reftes.  
 Il  y  a  dans  l'Eglife  quatre  colonnes  
 de  Porphyre  tacheté  de  blanc  &  
 de  rouge.  On  croit  qu'elles ont  été  
 du  Temple  de  Diane,  parce  qu'on  
 trouve  encore  beaucoup  de  femblables  
 pierres  parmi  fes  anciennes  ruines. 
   Je  trouvai  après  les  avoir  mefuré  
 que  la  groileur  de  ces  Colonnes  
 etoit  de  douze  pieds  &  demi  de  
 circonférence  ,  &  leur  hauteur  de  
 trente  fix  ,  elles  étoient  chacune  
 d'une  feule  piece.  Elles  fervent  à  
 foûtenir  la  voûte.  Il  y  a  aulfi  deux  
 autres  petites  Colonnes  de  pierre  de  
 Samos,  qui  étoit  autre  fois une  pierre  
 forteftimée.  
 Autour  de  l'Eglife  regnoit  par  dehors  
 une  galerie  dont  la largeur  etoit  
 partagée  par  quatre  colonnes,  &  la  
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