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 376  VOYAGE  au  L E V A N T  
 che  ,  mais  cc  qui  avoir  été  fous  
 terre,  n'etoit  pa.s  II  pétrifié  que  l'os  
 ^la  bras  qui  cil  rcprefenté  dans  la  
 raille-doucc.  Il  étoïc  déjà  bien  
 lard  avant  que  nous  partiffions  de  
 là  ,  ce  qui  nous  obligea  de  palier  la  
 nuit  dans  un  village  qui  étoit  là  auprès. 
   
 Ces  os  petrilîez  font  encore  accompagnez  
 d'une  autre  cliofe remarquable. 
   A  quelques  milles  de  Nicofie, 
   il  y  a  une  petite  montagne  
 qui  n'eft  que  d'huîtres  petrifiées  dont  
 j'ai  auffi  eu  la  curiolité  d'aporter  
 quelques  unes.  Ces  huîtres  font  
 pleines  de  fable,  de  la  même  maniere  
 que  les  autres  le  font  d'eau.  Les  
 écailles  en  font  ferrées  l'une  contre  
 l'autre  ,  &  lors  qu'on  les  ouvre  on  
 voie  l'huitre  des  deux cotez des  écailles  
 ,  fi  bien  confumée  qu'on  diroit  
 qu'elles  j  eft  gravée.  Ces  ccailles  
 lont  auffi  petrifiées  ou  changées  en  
 pierre.  Il  n'y  a  pas  longtemps  qu'- 
 ctant  occupé  à  écrire  mon  voiage,  
 j'en  ouvris  une  ,  afin  de  reprefenter  
 comment  elle  eft ,  dans  une  ecaille  
 pleine  de  fable,  au  milieu  de  laquelle  
 on  voit  l'huitre  toute  entiere,  
 comme  auffi  comment  elle  paroît  
 dans  l'autre  écaille  comme  gravée:  
 Qyand  on  ôte  le  fable  de  la  premiere  
 écaillé  ,  on  voit  l'huitre  qui  
 eft  de  même  confumée  par  le  temps;  
 d'où  il  faut  conclure  que  ces  huitres  
 y  ont  été  vivantes,  &  que  l'eaus'étant  
 ecoulée  lefableainfenfiblement  
 pris  la  place > & que  l'huitre en  mourant  
 a  imprimé  fa  forme  dans  l'ecaille, 
   comme  on  le  peut  voirreprefenté  
 N°.  194.  l'ecaille  qui  eft  au  côté  
 droit  eft  celle  où  l'huitre  paroit  
 comme  gravée,  &  celle  qui  eft  au  
 côté  gauche,  l'ecaille  y  eft pleine  de  
 fable,  &  ou  l'on  voit  auffi tort  bien  
 l'huitre.  Ainfi  il  en  eft  de  ces  huitres  
 comme  de  ces  pierres  où  l'on  
 voit  un  poift"on  ,  defquelles  nous  
 avons  parlé  ci-deffus dans la defcription  
 de  Tripoli.  
 Le  quatrième  jour ,  peu  de  temps  
 après  que  nous eûmes quitté  le  bourg  
 Cifalofrifo de  Cythertàii,  nous  vînmes  à  une  
 fontaine  appellee  Cifalofrifo  qui  fignifie  
 la  The  de  l'eau,  au  fujet  de  
 laquelle  il  faut  remarquer  particulièrement  
 d'où  elle  vient  ,  vii  qu'elle  
 eft  fous  une  montagne.  Cette  eau  
 coule  de  là  en  divers  endroits  de  
 l'Ifle.  En  haut  où  elle  s'aflimble  
 elle  paroit  en  forme  ovale  ,  &  par  
 fon  cours  rapide  elle  fait  plufieurs  
 cours  ,  comme  cela  eft  reprefenté  
 N°.  IÇ)-;.  dans  l'ombre  on  voit  l'endroit  
 d'où  l'eau  coule  par  deifous  la  
 roche.  
 Quand  nous  fûmes  partis  de  là ri  •  
 nous  vinmes  à  midi  au  Cloître de S. s.  cîidrÎ  
 Chrjfoftome  ,  dans  le  voifinage "omeduquel  
 on  voit  fut  une  haute  montagne  
 les  reftes  d'un  très  grand  bâtiment  
 ;  Je  me  propofai  d'y  aller  
 l'apres  midi  ,  comme  je  fis  en  cf.  
 fet  ,  accompagné  de  trois  perfonnes. 
   Mais  nous  n'étions pas à beaucoup  
 près  à  la  moitié  du  chemin,  
 quand  le  Grec  que  j'avois  pris  avec  
 moi  à  Larnica  refta  en  chemin  à Mon«™  
 caule  de  la  fatigue  ,  parce  quetiesrnde.  
 cette  montagne  eft  fort  efcarpée.  
 Les  deux  autres  dont  l'un  étoit  du  
 dernier  village  où  j'avois  couché,  
 &  l'autre  du  Cloître,demeurerent  
 toujours  avec  moi  pour  me  montrer  
 le  chemin  :  Mais  nous  fumes obligez  
 de  nous  repofcr  bien  une  douzaine  
 de  fois  pour  reprendre  haleine  
 parce  qu'on  ne  fçauroit  monter  
 là  qu'avec  beaucoup  de  peine  &  
 de  danger  ,  de  forte  que  je  puis  
 dire  que  je  ne  l'ai  jamais  fait  d'une  
 maniere  lì  dangereufe.  Nous  étions  
 contraints  la  p  us  part  du  temps,  à  
 caufe  que  la  montagne  eft  efcarpée,  
 de  gravir  des  mains  &  des  pieds,  
 &  de  quelque  côté  qu'on  tournât  
 les  yeux  ,  on  ne  voioit  rien  qui  
 ne  fit  drelîèr  les  cheveux  à  la  têrc.  
 Quand  nous  fumes  au  haut  je  
 trouvai  que  nous  avions  mis  une  
 heure  &  demie  à  y  monter.  II  
 ne  paroît  ici  rien  qu'une  roche  
 vive  &  l'on  y  voit  quantité  de  
 chambres  tombées  &  de  grands  
 bâtimens  de  pierre  qui  ont  autrefois  
 fervi  de  rcfervoirs  d'eau,  d'où  
 l'on  peut  aifémcnt  juger  que  co  
 doit  avoir  été  un  fort  grand  bâtiment. 
   Il  confifte  eu  plufieurs  picces  
 ,  mais  qui  ne  font  pas  toutes  
 bâties  fur  un  même  terreni  ,  car  
 les  uns  font  plus  hauts  ,  &  les  
 lautrcs  
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