
 
        
         
		en  EG  YP  T  E,  
 portent  des  bas  rouges  travaillez  
 avec  de  l'or  &  leurs  pantoufles  en  
 iont  auili  brodées.  Les  Femmes  
 de  Smyrne  qm  font  reprefentées  au  
 nombre  18.  ont  fur la  tète  un  Tarpons, 
   qui  eft  uneefpecede  toeque  
 ou  bonnet  de  Brocard  ou  Drap  d'or  
 &  quelque  fois  même  de  velours  
 rouge  brodé  d'or  & d'argent.  Pour  
 l'avoir  le  plus  riche  qu'elles  peuvent  
 pliifieurs  prenent  du  Drap  d'or  rayé  
 vert  ou  jaune  felon  qu'elles trouvent  
 qii'/l  leur  iiéra  mieux.  Elles  attachent  
 ce  bonnet  à  leur  tête  avec  un  
 mouchoir  de  quelque  belle  couleur,  
 ou  iculement  fort  blanc,  & pareillement  
 broché  d'or  & d'argent.  Elles  
 en  laiiTent  ordinairement  pendre  un  
 bout  auprès  de  la  tétc.  Leurs  habits  
 iont  pour  l'ordinaire  des  plus  
 riches  étoffés,  &  de  toute  forte  de  
 couleurs  ,  &  leurs  chemifes de  fove  
 très  fine  &  rayées.  Ces  rayes  font  
 quelquefois  d'or,  &  le  caleçon  qu'- 
 elles portent fous la chemife eft df  même. 
   Elles  biflinc  pendre  une  longue  
 cadenette  de  leurs  Cheveux,  
 quelque  fois  deux,  au  boutdefquels  
 elles  attachent  plufieurs petites  pie  
 ces  d'argent  monnoié  ,  qui  font  
 percées  tout  exprés,  &  lors  qu'elles  
 iont  aflifes,  elles  les  ont  fur  leur  giron. 
   Elles  portent  des  perles  autour  
 du  cou  ,  ou  bien  une  chaine  d'or,  
 elles  en  ont  auflî  aux  bras,  &  leurs  
 pendans  d'oreilles  font  des  perles  
 enchaifees  dans  de  l'or.  Elles  fe  
 parent  fouvent  &  prefque  toujours  
 la  tete  avec  des  fleurs  ,  jufques  là  
 quelles  en  ont  quelquefois une  guirlande  
 toute  entiere,  &  quand  elles  
 nen  peuvent  pas  avoir  de  fleurs  naturelles, 
   elles  fe  fervent  de  celles  
 qui  fe  font  en  Italie.  
 Lesjuifves  à  Smyrne reprefentées  
 JN  .  ip.  font  vetuës  de  la  même manière, 
   excepté la coifRire,  fur laquelle  
 elles  attachent  une  efpece de  platine  
 qui  eft  d'etain  ou  decun-re,  &  
 couverte  d'un  fatin  blanc  qui  eft  
 _ auflî  broche  d'or  &  d'argent  de  mé-'  
 me  que  Je mouchoir  avec  lequel  elle  
 eft  attachée.  Elles  ont  un  noeud  
 de  cheveux  dans  une  petite  poche  
 d  étoffé de  foye  de  couleur qui  pend  
 par  derriere.  Les  perles  qu'elles  
 S Y R I E ,  &c.  Í5  
 ont  au  cou  font  iî  ferrées  les  uns  
 auprès  des  autres,  &  en  fi  grande  
 quantité,  qu'on  diroit  qu'on  les  a  
 pour  cet  efl^et  entées  les  unes  fur  
 es  autres.  
 Toutes  ces  Femmes  ,  foit  Turques  
 ,,  Grecques  ou  Juifves,  lors  
 qu  elles  fortent  font  vetuës  à  la  maniere  
 du  pais  d'un  habit  de  toile  
 Wanche  qui  leur  couvrant  la  téte  
 leur  pend  prefques  jufqu'au  bas  du  
 corps  &  elles  ont  devant  le  vifa^e  
 un  crêpe  ou  une  gaze  noire  qu'el- 
 ¡CS  peuvent  hauflèr  &  baiifer.  
 ^elquefois  elles  le  font  aller  plus  
 haut  que  les  yeux  ,  comme  on  le  
 voit  reprefenté  N".  20.  Quand  elles  
 1 ont  entièrement  tiré  fur  leur  
 Vilage  ,  cnforte  qu'il  en  eft  tout  
 caché  ,  cela  ne  les  empêche  pas  
 pourtant  de  voir  les  autres  autant  
 qu'il  leur  plaît  parce  que  ce  voile  
 elt  tranfparent.  
 Quand  il  fait  file  elles  vont  de  
 même  que  les  hommes  avec  des  
 bottes  jaunes  :  autrement  elles  ne  
 Iont  chauflées que  de  leurs  Paéaurcj> 
 es  ou  mules.  Pour  ce  qui  eft  des  
 jtrancs  ou  Européens,  ils  s'habil- 
 Icnt  chacun  à  leur  fantaifie,  &  M.  
 vent  à  peu  près  le goût  chacun  de  
 leur  Nation.  
 Les  Hollandois  qui  y  font  en  
 iort  grand  nombre,  pendant  qu'ils  
 font  en  ce  pais  là  s'habillent  ordmairement  
 comme  les  Turcs  outrc  
 le  Confuí,  le  Miniftre,  &  le  
 Threforier  11  y  a  de  plus  onze  
 mailons  ,  dans  chacune  defquelles  
 demeurent  ordinairement  deux  ou  
 trois  marchands  en  compagnie,  
 qui  ont  rang  avant  le  Chancdier,  
 &  qui  s'habillent  auilî  bien  que  les  
 autres,  à  la turque.  
 Les  Anglois  ,  dont  le  nombre  
 égale  a  peu  près  celui  des  Hollandois  
 ,  s'habillent  auflî  beaucoup  
 comme  les Turcs.  ^  
 Pour  ce  qui  eft  des  François,  qui  
 y  font  a  la  vérité  en  plus  grand  
 nonabre  que  les Anglois,  mais  qui  
 ne  font  pas  a  beaucoup  prés  un  fi  
 grand  commerce,  ni  ne  font pas  fi  
 riches,  vû  qu'il  y  a  parmi eux  beaucoup  
 d  artifans,  &  telles  autres  fortes  
 de  gens,  ils  s'y  habillent  bien  
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