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L E T T R E DE MONSIEUR
G I A C O M O DE BUCQ^UOY
Amfierdam le y. Janvier 1700.
M O N S I E U R
t ' A y recea votre Lettre cîu jo. de Décembre de l'année paflee, & je fuis furpris d'y voirqu'ily
j a des gens qai repandent malicieufement, qu'une partie des deflèins , & mûme les principaux
S.7e vous avez donnez au public avec la Relation de votre Voyage au Levant , ne l'ont point des
riginaux, mais feulement des copies que vous avez empruntées d'ailleurs : £t que c'eft ce qui
vous oblige de prier ceux qui fçavent ce qui en eft , de vouloir rendre témoignage a la vérité. Je
diray donc ici avec toute la fmcerité pofllble , que je fuis tout prêt de certifier à ciiacun qui le
dellrera, que ces deflèins font de vous, & de vrais originaux que vous avez deffiné fur les l ieux,
avec beaucoup de diligence & d'exafbitude. J'en parle ainfi par experience , parce que comme
vous le fçavez, j'ay voyagé dans tous ces l ieux, & que j'ay demeuré ailèz longtemps dans quelques
uns »pour les bien conrioitre. De forte que quand j'examine votre Livre 6c vos Tailles-douce,
je me remets auili-tôt dans l'elprit les lieux où j'ay ci-devant voyagé avec cantdeplaiiîr, vos
e i l a m p e s , d i f - j e , me le remettent devant les yeux, de même que fi j'yétoisencore. Ainfijene
fçaurois juger autre chofe de ceux dont vous vous plaignez , finon que ce font des envieux qui
ne pouvant fouffrir les louanges que vous meritez , tâchent de diminuer votre reputation par les
faux bruits qu'ils repandent : Et que d'ailleurs ce font dès témeraires qui fe veulent mêler de jug^
r des chofes dont ils n'ont aucune connoiflànce,& qu'ils n'ont jamais vues. Laillez les parler,
mon cher Monfieur, tant qu'ils voudront , fans vous en mettre en peine. Ils ont beau opprimer
la vérité, elle fera toujours viârorieufe, & les atteintes qu'ils lui portent, ne ferviront qu'à la faire
eclatter davantage. Je fuis d e tout mon coeur
Votre &c. GIACOMO DE BUCQUOY.
L E T T R E DE MONSIEUR
G U I L L I E L M O SLAERS
Le Fevrkr à Amfteràam,
M O N S I E U R & rres cher ami
JE vous fuis obligé de la Lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'ecrire du 7. du courant, par
laquelle j'apprens avec bien du déplaifir,que quelques perfonnes mal intent ionnées, & dignes du
mépris des honnêtes gens, ont bien eu la hardiefle de divulguer dansle m o r d e , quelesdefleinsdes
tailles douces que vous avez inferées dans la Relation de votre voyage en T u r q u i e , en Italie, &c.
ne font pas de tous, & que vous ne les avez point deflînez fur les lieux mêmes, mais que vous les
avez pris çà & là dans les livres des autres voyageurs. Je vous avoue de bonne foi que cela m'afflige
extrêmement, & que je trouve que vous avez fujet d'etre fort chagrin de vous voir fi fauflèment calomnié.
Si mon témoignage vous peut être utile à quelque ohofe, jedeclareiciavecveritc,àquiconque
le voudra fçavoir, que j'ay fouvent été avec vous tant àSmyrnequ' à Ephefe, lorsque vous
faifiez vos deflèins, 'qui font les mêmes que ceux qu'on voit dans votre livre, & qui font fort bien
reprefentez. Comme auHi ceux de Conflantinople, Jerufalem, Bethlehem, Nazareth,rS. Jean
d ' A c r i , & plufieurs autres lieux où j'ay aufliété. Et quoi qu'aujourd'hui il fe trouve des perfonnes
fi injuftes qu'elles ne craignent pas d 'at taquer tantôt les uns t antôt les aut r e s , pourobfcurcirs'ilétoit
poflible la gloire qu'ils meritent, & detruire entièrement leur reputation, la fimple vérité nelaiffera
pas d'être toujours vidorieufe- Au refte c'eft une diigrace dontperfonnenefefauroitgarentir,
non pas même les Rois &lesPrinces, quandquelqueperfonnemalintentionnéeeftaflezhardiepour
vouloir ternir la gloire de leurs grandes adions , & qu'ils font allez lâches pour la décrier auprès
des perfonnes ignorantes & faciles àabufer. Ainfi le mieux qu'on puiile faire dans ces occalions, c'eft
de s'armer de patience. J'ay demeuré vingt ans d e fuite à Smyrne, où j'ay eu aflèz longtemps l'honneur
de vous pratiquer, & c'a été dans ces occafions que j'ay fouvent remarqué le travail & l'application
avec laquelle vous faifiez vos deiïèins, afin de fairevoirci-apresauxcurieaxce que les autres
n e leur avoient point apris jufqu'ici. Je voudrois de tout mon coeur mepouvoi r une fois rencontrer
avec quelqu'un de ces mal honnêtes gens qui méprifent votre ouvrage, je lui parlerois comme il
faut. Mais je fuis perfuadé qu'ils éviteront toujours de fe rencontrer avec les perfonnes qui vous
connoifiênt & qui vous eftiment. J'avoue qu'il feroit à fouhaicter qu'on fe pût precautionner contre
les calomnies de ces fortes de gens; mais comme c'eft une chofe impoilÎble, le meilleur expedient
que l'on puiiTe prendre, c'eft d'ufer de patience. Je finis en vous fouhaittant toute Iurte de profpcrité
& de bonhenr &c.
Votre &c. GULIELMO SLAERS.
L E T T R E
L E T T R E
H E N R
M O N S I E U R
D E M O N S I E U R
I C O L U B
Amßerdam le lo. Fevrier 1700.
T A v receu votre Lettre du 30. du pafE, par laquelle je voi avec un grand étonnement qu il y a
J nuelciues perfonnes mal intentionnées, qui tâchent de faire ent endr e , & qui ont deja répandu en
divers lieux, qu'une partie des deflèins que vous avez inferez dans la Relation de votre Voyage au
Levant & même les principaux, ne font point des pieces d'onginal, mais que ce ne font, pour la
plus paît que des copies que vous avez ramalfées de côté & d'autre : Et qu'a caule de cela vous êtes
dans le deffein de faire voir le contraire en produifant le témoignage de ceux qui fçavent ce qui en
eft Comme j'en fuis informé autant que qui quece foi t . je vous dirai, que non feulement je certifie
que vous les avez tous deffinez avec beaucoup de diligence & d'exaftitude, mais qu'il y enaaufll
quelques uns que vous avez faits en ma prefeiice à Rama ; & que pour ce qui regarde les autres, &
partiaiUerement toute la Syrie & la PalelHne, ofi j'ai demeure vingt cinq ans je pujstémoigner
ïvec vérité, que toutes les fois que je fueillete votre Livre, & que j'enconfidereles 1 ailles-douces
les unes après les autres, je me remets toujours dans l'efprit avec un extreme plail.r ces lieux
où l'ai été fi fouvent. Ainfi je ne puis juger autre chofe de ceux qui prennent a tache de parler de
votre ouvrage avec mépris, finon qu'il faut que ce foient des envieux: Et qu'outre cela il ) abien
de la témérité â eux, d'entreprendre de )uger de choies dont ils n 'ont point de connoiffance, &qu'ils
n'ont jamais vuSs. Je vous confeille donc de ne vous pas met t r e en peine des difcours de gens fi peu
capables d'en juger. Je fuis Monlieur ^^ ^ ^ ^ &C.HENRICO LUB.
L E T T R E DE MONSIEUR
G I O U A N N I V A N BOBERT
M O N S I E U R
]
ivulguer dans le
E voi par votre Lettre d u s , de ce mois, que quelques perfonnes fe plaifent à di\
• • -"niirpsnne vous avez mifes dans votre Livre, nel
mônd"^: j que les principales Tailles douces que vous avez mifes dans votre Livre, ne font que de fimples
copies que vous avez empruntées des autres. , _. r 1 --
Je reconnois en cela le train & la maniere d'agir de
certaines gens d'aujourd'hui, qui prennent à tâche de calomnier les attions des perfonnes de mente.
Cela ne vous doit point furprendre, mon cher Monfieur, vous qui êtes une perfonne d e grande experience.
Ceux qui vous portent envie tâchent d'obfcurcii' autant qu'ils peuvent la gloire que vous
meritez par vos travaux infatigables. Mais croyez moi , ils combattent contre leur propre ombre ;
tous leurs efforts ne ferviront qu'a rehauflir l'éclat de la gloire que vous vous étesacquiie, & leurs
difcours ne feront jamais d'impreffion que fur les efprits d'une petite capacité. Le defiem que vous
avez donné de la ville d'Alep & de fon Château, eft de votre propre main ; c'eft de quoi jetai s témoin
oculaire, puis que j'ai eu le bonheur de vous avoir cliez moi pendant tout le tenips que vous
avez demeuré à Alep, & que je vous ay fouvent accompagné lors que vous étiez occupé à le deffiner.
J'en trouve le crayon fort exaf t , moi qui dois afièz connoitre cette ville, puis que j'y ai demeuré
vingt ans. Mais c'eft aulli le jugement qu'en font tous les Européens qui y d emeur ent ; ilsafleurent
tous d'une voix,qu'ils n'ont jamais vû de deffein plus exaft , Scqu'ils necroyentpasqu'ony puifle
jamais rien ajouter. On ne lou5 pas moins tous les autres que vous avez faits^, & fur tout les perfonnes
qui ont voyagé dans ces l i eux,& dontletémoignagetourneratoujoursàlacontufiondevosennemis.
Finiflânt je demeure Monlieur ~ __
^ Vo t r e Èic. GIOUANNI VAN BOBERT
Amfterdiim le 9. Fevrier 1700,
A T T E S T A T I O N DE MONSIEUR
R O G E R V A N CLEEF
IE foufficné déclare, & je fuS prêt de confirmer par ferment, quand j'en ferai r equi s , quelcsdeffeins
dont on voit les Tailles-douces dans le Voyage au Levant du Sr. C o r n i i l l î di Ë8.uto,
ont été faits de fa propre main, & la plus part en ma prefence, lefquels il a tirez d'après nature, &
entre antres, ceux de Conftantinople, Smyrne, Scio, Stancliio, Rhode, Tyr, Daniiette, &les
v u ï s des bords du Nil au Caire ; de même que celui de Rama, ofi j e demeurois lors qu'il deffins
les vues de Jerufalem & -lutres lieux de la Terre-Sainte, qu'il a pareillement deilinez de fapropie
main d'après nature. Je lui ai aufli vûdel l inerquelquesautresvuêsdescôtesdelaPaleft ine, &de
Tripoli en Sourie-, fans parler d'un grand' nombre d'autres qui ne Ibnt pas dans fon Livre, Jerens
l e fus dit témoignage, parce que s'eft trouvé des perfonnes malinKntionnéesquidifenthardiment
nue le ditCoRSiiLLE D£ BRUYNii'a point Fait ces deflèins lui même , mais qu'il s'eft fervi de ceux des
autres dont il ne nous donne que les copies. Je fçai de fcience certaine que cela eftennerement
contraire â la vérité. & je fuis p rêt , comme je l'ai dit, de le confirmer par iermeiitrautestois&
qualités que j'en ferai requis. raitàlaHayeleïô Décembre iCjg.
ROGER VAN CLEEF.
• . , T A B t E
• ^, • mi. \ N< jKB ' 1 MMflÉt.