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 en  E  GY  P T E ,  SY  R IE,  &c.  iti  
 ter  quelques  uns  de  oiillc  qui  s'y  oifeau  étant  revenu,  &  regardant  du  
 font 1  Mais  ie  me  contenterai  d'in-  haut  de  la  chemuiée  ,  ne  manqua  
 pas  de  fondre  fur  ce qu'il  voioit  dans  
 font i  Mais  je  me  contentera}  
 fercr  ici  une  aventure  qui  eft  tout  à  
 fait  rifible.  Un  jour  que  nous  étions  
 à  table  chez  le  Confuí  Torelli  ,  
 on  vint  à  parle  de  l'addreiTe  des Singes  
 &  des  Faucons.  Sur  quoi  le  
 Trnchement  prit  la  parole  ,  &  dit  
 qu'il  connoiiToit  un  Arabe  qui  avoit  
 un  Singe  qui  n'avoit  pas  fon  pareil  
 pour  l'habileté.  Ce  Singe  lors  que  
 fon  maître  fortoit,  avoit  accoutumé  
 de  fe  tenir  dans  la  cuifme  &  de  faire  
 garde  au  coin  du  feu,  pour  empêcher  
 que  les  Fauçons  ne  priflènt  
 quelque  chofe.  Il  y  a  ici  de  cesoifcaux, 
   comme  nous  l'avons  dit,  en  
 fort  grande  quantité  ,  &  ils  s'aiTemblent  
 par  troupes  fur  les  maifons  
 où  ils  font  toujours  aux  aguets  pour  
 tâclier  d'attrappcr  quelque  morceau  
 qui  leur  convienne  ,  ce  qu'ils  font  
 aflèz  fouvent,  parce  que  les  cheminées  
 étant  fort  larges  &  peu  élevées,  
 te  pot  :  &  le  Singe  qui  étoit  aux  
 aguets  fe  tourna  habilement  &  faifit  
 le  faucon,  enfuite  de  quoi  il lui  coupa  
 il  ne  leur  eft  pas  difficile  d'enlever  
 quelque  chofc  du  foier  &c de  i'em- 
 >or[er.  Il  arriva  donc  un  jour  que  
 'Arabe  après  avoir  mis  au  pot  un  
 morceau  de  viande,  fortit,  &  fut  
 fort  longtemps  avant  que  de  revenir  
 ,  de  forte  que  le  pot  étant  trop  
 cbouilli  ,  la  viande  demeura  toute  
 la  tète  ,  &  le  mit  dans  le  pot.  
 Le  maître  étant  revenu  alla  voir  la  
 viande  qu'il  avoit  mife  eu  feu,  &  
 s'appercevant  du  changement  qui  
 étoit  arrivé  ,  regarda  le  Singe  avec  
 colere  :  Mais  cet  animal  fe  mettant  
 à  fauter  tira  le  faucon du  pot ,  te mit  
 dedans  ,  en  la  même  pofturc  qu'il  
 s'y  étoit  mis  la  premiere  fois,  &  
 montra  par  plufieurs  geftes  qu'il  fit,  
 comment  le  faucon  avoit  dérobé  la  
 viande,  &  la  manière  dont  il  l'avoit  
 attrapé  ,  &  l'avoit  mis  dans  le  pot.  
 On  peut  aifément  juger  par  cet  
 échantillon  ,  combien  les  Singes  
 peuvent  fournir  de  matiereà  defemblables  
 contes  ,  &  combien  on  en  
 dit  de  chofes  où  l'on  pourroit  appliquer  
 ce  proverbe  Italien  fe  non  e  
 •vero  ,  è ben  trovata,  c'ett  à  direyi  
 cela  neji  pas  vrai  ,  au  moins  ejl-il  
 bien  imaginé.  
 Il  part  auffi  tous  les  ans  une  Caravane  
 du  Caire  pour  la  Mecque,  
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 &  elle  eft  compolce  non  feulement litux  
 d'Egyptiens  mais  auffi  de  tous  ceux  
 découverte.  Un  faucon  q u i  é t o i t  qui  s'y  rendent  de  Conftantmople,  
 aux  aguets  fur  le  haut  de  la  chemi-  &  de  tous  les  pais  des  environs,^  ce qui vont à  
 née  aiant  apperceu  cette  viande  elle  qui  attire ici une fi grande quantité  de ' "  
 lui  fit  envie, &  il  fe  hazardade  l'enlever. 
   Il  y  reuffit,  &  étant  defcendu  
 ,  il  prit  la  viande  &  l'emporta  
 par  la  cheminée.  Le  Singe  qui  fe  
 vit  attrappé,  fe  mit  à  regarder  triftement  
 en  haut,  &  comme  s'il  eût  
 raifonné  en  foi  même  fur  le mauvais  
 traittement  que  fon  maître  lui  feroit  
 monde  ,  qu'à  peine  peut-on  paflèr'!"'^'  
 dans  les  rués.  La  Robe  de  Mahomet  
 (par  où  les  Francs  entendent  
 tous  les  prefens  que  le  Grand  Seigneur  
 envoyé  tous  les  ans  à la Mecque) 
   fe  fait  ,  comme  nous  l'avons  
 dit  ,  dans  le  Château  du  Caire.  
 Car  c'eft  le  Caire  qui  envoyé  les  
 à  ion  retour  pour  s'être  ainfi  laifle  ornemens  pour  la  Mecque,  &_l'ardupper  
 r  par  
 ,  il  tâcha  de  l'eidter  par  gent  pour  Medine,  &: Damas  fourquelque  
 tour  d'addreiTe.  
 Il  raifonna  
 donc  à  peu  près  de  cette  maniere  
 ,  fans  doute  que  celui  qui  a  fait  
 le  coup  ,  après  qu'il  aura  mangé  fa  
 proye,  reviendra  voir  s'il n'y  a  point  
 encore  quelque  chofe  à  emporter  j  
 &  pomme  il  n'y  avoit  plus  de  feu,  
 il  fe mit  dans  le  pot ,  & tournant  en  
 haut  fes  feflès  pelées  ,  il  ne  douta  
 nit  les ornemens  pour  cette  derniere.  
 Il  part  en  tout  cinq  Caravanes  pour  
 la  premiere  de  ces  deux  villes,  fçavoir  
 celle  du  Caire,  qui  eft  compofée  
 de  ceux  que  nous  venons  de  dire; 
   celle  de  Damas,  qui  comprend  
 tous  ceux  de  Syrie  qui  veulent  faire  
 ce  voiage  -,  celle  des  Magerebins  
 ou  Occidentaux  , c'til  à  dire  ceux  de  
 p.is  que  le  faucon  ne  les  prit  pour  Barbarie  de  Fez  &  de Maroc;  ccllc  
 un  morceau  de  viande  :  En  cftit  cct 1 de  Perle ;  &  celle  des  Indes.  
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