CHAPITRE DIXIÈME.
SOMMAIRE.
État dans lequel je retrouve le docteur Petit. — Histoire de l’expédition
du Mareb.
Ce fut Un bien pénible moment que celui de cette
réunion : nous l’avions espérée si différente ! Cette
idée qui nous vint à tous deux fit à la fois jaillir nos
larmes. Je n’en parlais pas, mais je voyais bien que le
souvenir de l’absent occupait la pensée de Petit comme
la mienne.
«Du moins, » lui dis-je, « tu as pu lui serrer la
main à son lit de mort. » — « Non, » me répondit-il,
« cette dernière consolation m’a manqué ; j ’étais trop
atteint moi-même du mal qui l’a tué. Maintenant, je
n’attends plus que le moment d’aller le rejoindre. »
Je fis tous mes efforts pour chasser ces pressentiments
funèbres et pour lui rendre une confiance, qu’en le
voyant si faible et si exténué, j ’avais perdue moi-même.