1838. ¡joie en bois dur, assez bien sculptée, échappée à la Août. destruction des dieux i. ndigè( nes.
Ensuite il me montra avec un certain orgueil une
petite chapelle bâtie en blocs de coraux dont la
construction était très-avancée, et qui devait remplacer
la chapelle actuelle en bois, couverte de feuilles
de cocotier et de bananier. Comme je faisais remarquer
à M. Rochouse que les fenêtres me semblaient
un peu étroites pour y laisser circuler la quantité d’air
nécessaire, il me répondit qu’il n’avait jamais observé
dans ces îles de chaleurs insupportables, mais qu’il y
avait souvent éprouvé de grandes fraîcheurs. Toutefois,
je persistai à penser que les édifices en bois conviennent
mieux dans ces climats que ceux en pierre, à
en juger seulement par l’échantillon que je venais de
voir de leur température dans ma courte promenade.
Je fis un tour dans le village. Au milieu des modestes
cases des naturels, se faisaient remarquer
les maisons un peu plus vastes de Jacobs et de Marion.
Le premier est un Belge, naguères officier dans les
troupes de Java, qui a quitté sa commission pour tenter
le commerce des perles, où il a déjà fait d’assez
bonnes affaires. L’autre, dont j’ai parlé, a femme et
enfants, et habite auprès de l’évêque; il a devant
sa case une baleinière en assez bon état dont il se
sert pour la pêche des perles. Près de là se trouve
une chaloupe brisée, appartenant au roi des îles, dont
Marion me conta l’histoire.
Un Italien commandait un navire, nommé San-
Pedro, faisant le commerce de la nacre pour le
compte d’un certain Don Mathias, de Yalparaiso. Le
brave Mapou-teoa, qui désirait beaucoup faire l’acquisition
d’un canot européen, s’engagea à lui livrer
120 tonneaux de la plus belle nacre. Le fourbe Italien
reçut toute la nacre et céda sa chaloupe, mais elle se
trouva si mauvaise, si délabrée, que dès la première
fois que Mapou-teoa voulut la mettre à l’eau pour
l’emmener à Manga-Reva, elle coula à fond et il fut
obligé de la faire tirer à terre où elle achève tranquillement
de pourrir.
Ce trait d’escroquerie s’était passé sept ou huit mois
auparavant, et joint à plusieurs autres, il n’avait pas
peu contribué à donner aux naturels la plus fâcheuse
opinion sur le compte de la plupart des Européens.
Ainsi, un autre capitaine qui prenait le nom de Bill,
faisait tranquillement son chargement de nacre sans
se donner la peine de pêcher ; il se promenait le fusil
au bras et faisait embarquer par ses hommes tous les
tas de nacre déjà pêchée. Enfin, les habitants poussés
à bout se réunirent et voulurent exterminer ces brigands.
On ne sait trop ce qu’il en serait arrivé si les
missionnaires ne fussent intervenus pour apaiser les
naturels, et Bill ne s’échappa qu’avec peine avec
son canot. ■
Enfin, peu de temps auparavant, les plongeurs
d’Ebrill. autre aventurier qui parcourait ces parages,
après avoir été généreusement accueillis et traités
par les habitants, finirent par les piller sans pudeur.
Ceux-ci se seraient encore portés à quelques excès,
sans l’entremise des missionnaires qui leur con