sou oncle, et j ’ai peine à croire , ce qu’on m’assura pourtant ,
que cette té te penchée sur ses épaules , ce regard mal assuré et
cette tournure difficile appartenaient à un profond penseur.
L’oncle avait au contraire une figure qui respirait la force et la
fermeté. Sa taille allait bien à six pieds, et sa corpulence, résultat
de l’âge, était telle, que sa démarche en souffrait un peu. Us se
rendirent tous deux à l’église, car les premiers chants,des vêpres
les appelaient. J’aurais bien voulu les suivre, mais l’arrivée du
canot qui venait nous chercher s'opposa à mon projet; je fus
obligé, comme tous les autres, de m’embarquer pour retourner
à bord de la corvette.
(M. Marescot.')
N o t e 7 4 , p a g e i 43.
Nous entrâmes dans l’intérieur de la maisonnette épiscopale,
qui, divisée en quatre compartiments , deux à gauche et deux à
droite de la porte d’entrée, offrit à nos regard à peine le strict
nécessaire. Des deux premiers, l’un servait de salle de réception
et n’avait pour tous meubles qu’un chétif canapé et quelques
chaises ; le second était un cabinet de travail. Des deux autres, la
destination de l’un était signalée par un maigre metelas reposant
sur quelques planches, et par quelques habillements accrochés
à la muraille; le dernier servait de salle à manger.
Antérieurement, lors de mon .voyage sur la Coquille, j’avais eu
occasion de visiter la mission anglaise sur quelques îlps de l’archipel
de la Société, et j’avais pu me convaincre qu’elle avait su
se procurer, non-seulement le confortable, mais même le superflu.
( M . Jacquinnt
N o t e 7 5 , p a g e i 43.
L’île d’Ao-Kena, plus petite que les autres îles habitées du
groupe Manga-Reva, peut avoir i 5o à 200 habitants. C’est la résidence
de l’évêque, qui y occupe une petite maison bâtie en
pierres, avec un toit en paille. Tout auprès du palais épiscopal
est une église aussi en pierres , dont la construction est déjà
très-avancée. Elle nous parut trop massive pour un aussi beau
climat. L’île d’Ao-Kena est formée de deux monts volcaniques
réunis par une langue de terre assez basse. L’aspect du sol et ses
productions ne diffèrent en rien de ceux des autres îles. On
trouve cependant dans la partie occidentale de l’île une curiosité
naturelle qui mérite de fixer l’attention du vovageur. C’est une
chaussée de laves basaltiques formant une crête très-escarpée, et
tapissée de verdure. Un éboulement survenu dans cette muraille
volcanique a produit une belle arcade au travers de laquelle on
peut voir la ceinture extérieure des récifs, et la mer du large.
Cette partie de la montagne est habitée par des chèvres sauvages
qu’il n’est pas facile de débusquer. Vers la pointe ouest de l’île se
trouve une veine d’une sorte de grès madréporique grossier qui
se prolonge à grande distance et presque à fleur d’eau. En quelques
endroits ce n’est plus qu’un détritus de coquilles agglutinées
par un ciment calcaire peu consistant. Les partisans des
soulèvements peuvent trouver là matière à de fortes conjectures.
(Ai. Roqueruaurel.y
N o t e 7 6 , p a g e 1 43.
L’arrivée de nos deux bâtiments effraya d’abord beaucoup le
roi Mapouteoa. Il ne pouvait voir deux navires de guerre sans
se rappeler le feu des canons du capitaine Beechey, qui, à l’é-i;
poque de sa visite en 1825, croyant ses embarcations attaquées