sont doués du moindre esprit de comparaison, eux qui savent que
nous sommes de la même religion , en ne nous voyant pas comme
eux dire le benedicite, faire le signe de croix toutes les fois qu’on
mange, qu’on boit ou qu’on passe devant une croix ou un
cimetière, sans nous découvrir, nous signer et marmoter des patenôtres
.
Quant à la retenue et à la sagesse des femmes , on ne doit pas
entièrement l’attribuer aux missionnaires, puisque jamais elles
n’ont voulu se prostituer aux étrangers. Cependant, depuis que
les mariages avaient été sanctifiés, on citait dans l’île un cas
d’infidélité de la part d’une femme ; et je crois que si nous
avions voulu faire quelques avances , nous n’aurions pas été repoussés
partout.
(M. Gourdin..)
N o t e 1 1 9 , p a g e i g 5.
Ces peuples paraissent avoir eu quelque idée d’astronomie ; ils
connaissent huit aires de vent et s’orientent très-bien. Ils ont un
observatoire où des pierres, placées de distance en distance,.leur
faisaient connaître, par les ombres projetées , les points du lever
du soleil, sa marche et même le retour des saisons, qui, était
fêté à leur manière avant l’arrivée des missionnaires. Les mois et
les semaines se comptaient sur la lune; un homme était affecté
constamment à ce genre d’observations. Du reste, lorsqu’on cherche
à leur rappeler ces idées, ils ne sauraient trop répéter que
jadis, parmi eux, il existait des hommes très-habiles. D’après le
récit de M. Latour, ils sembleraient très-jaloux de s’instruire,
e t , reconnaissant leur ignorance, ils se prêteraient avec une facilité
rare à tout ce qu’on exigerait d’eux au nom de la science.
(M . Dumoulin.')
N o t e 1 2 0 , p a g e i g 5.
Ces peuples paraissent avoir eu quelques notions astronomiques
; ils connaissaient huit aires de vent et s’orientaient très-
bien. Des pieux plantés de distance en distance leur faisaient
connaître, par les ombres projetées, les points du lever du soleil,
sa marche, le retour des saisons, qui était une fête pour eux. La
marche de la lune fixait la durée des mois et des semaines. Un
homme était attaché constamment à ce genre d’observations.
(M. Getvaizeiï
N o t e 1 2 1 , p a g e i g 5.
Le 1er avril, le joli groupe des îles Manga-Reva et sa verdoyante
ceinture de récifs paraissent sortir de la mer ; le lendemain
, quoique contrariés par un assez fort vent de N, 0 . nous
louvoyons dans la passe du sud , afin d’atteindre l’intérieur du
lagon , ce que nous 11e fîmes point sans courir quelques dangers,
car* nos corvettes naviguaient sur un fond inégal, semé de
toutes parts de pâtés de coraux. Le coup d’oeil et la hardiesse
de M. le commandant d’Urville furent très-remarquables : ce
sont des qualités essentielles dans un marin. Il faisait déjà nuit-
quand nous courûmes notre dernier bord , et vînmes laisser,
tomber l’ancre près de l’île Aka-Marou,
Le 3 , dès le lever du jour, nous allâmes mouiller sous le pic
Manga-Reva, qui donne son nom à la principale île du groupe et
au groupe lui-même. Les habitants de ce petit archipel sont distribués
sur les îles Manga-Reva, Aka-Marou , Akena, Ao-Kena,
Taravaï, Aka-Maka; ils étaient encore, il y a trois ans, au nombre
des hommes les plus intraitables de la Polynésie; ils méritaient
véritablement l’épithète de sauvages , parce que la petitesse de
leur pays les réduisait aux ressources précaires d’un espace