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des annales écrites pour le constater, avec les grandes convulsions
qui ont agité la côte du Chili et du Pérou, depuis une vingtaine
d’années.
(M . Dubouzet.)
N o t e u t , p a g e i g 5.
Le morne deManga-Reva et les divers sommets des îles sont'
d’une pierre basaltique poreuse, avec quelques cristaux de basalte
compacte ; des couches de laves se montrent çà et là dans les ravins
et sur le rivage. On trouve encore au quartier de Manga-
Reva, à une dizaine de pieds au-dessus de la mer, une grosse roc
h e basaltique composée d’une concrétion meulière calcaire. Faut-
il conclure de là qu’il y a eu soulèvement? En attendant la solution
de cette importante question, on peut affirmer que le petit
archipel Gambier a dû le jour à l’action des feux souterrains. A
la vérité, le capitaine Bechey parut s’étonner de n’avoir pas vu de
traces du cratère., mais ne peut-on pas supposer' qu a la fin des
convulsions et des éruptions qui chassaient une si grande masse
hors du sein de la terre, la montagne formée par toutes ces déjections,
s’écroula par l’action des eaux et qu’il n’en resta plus que
des lambeaux qui avaient appartenuauxcontours du cratère principal.
C’est donc au centre de la baie, dans ce vaste bassin bordé
d’îles basaltiques et de coraux qu’il faut chercher l’ancien cratère
aujourd’hui submergé par 4o a 49 brasses.; s’il en était ainsi la
théorie des éboulements aurait fait une nouvelle conquête.
(M. Roquemaur'el.')
N o t e 1 1 2 , p a g e i 9 6 .
Peu d’îles, dans l’Océanie, étaient aussi peu avancées dans l’art
delà navigation, que celles de Manga-Reva, et leurs progrès de ce
côté sont encore entièrement à faire. Le groupe entier contient
à peine une douzaine de mauvaises pirogues incapables de s’aven
turer en dehors des récifs. Pour se rendre à la pêche, soit du
poisson , soit des huîtres perlières, ils emploient généralement de
méchants radeaux composés de trois ou quatre morceaux de bois
réunis , longs de i5 à 20 pieds , sur lesquels ils se placent et
qu’ils font mouvoir avec de larges pagaies. Ces radeaux servaient
jadis d’instruments à des exécutions cruelles et sanglantes. 11 arrivait
que quelques chefs ambitieux se disputaient la souveraineté
du pays et faisaient la guerre chacun à la tête de son parti,
s’en rapportant aux armes pour décider de la question. Malheur
alors aux vaincus ! ils devaient quitter les îles et laisser la place
entièrement libre à leurs adversaires plus heureux. Ceux-ci s empressaient
d’embarquer sur des radeaux tout ce qui tenait à la famille
où au parti de ceux qu’ils venait d’abattre, et faisant remorquer
ces frêles embarcations en dehors des récifs ; ils les abandonnaient
à la merci des flots, avec défense, sous peine de mort, de
chercher à regagner la terre qui les repoussait avec tant de barbarie.
Les missionnaires font tous leurs efforts pour propager et encourager
la culture du coton. Ils ont déjà obtenu quelques succès
et ont installé un métier de tisserand , auquel ils occupent constamment
un naturel que nous vîmes a 1 oeuvre et qui travaillait
avec assez d’habileté. Un assez grand nombre de jeunes filles sont
employées quelques heures par jour à filer le coton que les plus
âgées, n’ayant d’autres instruments que leurs ongles, séparent
difficilement delà gousse. Ces Messieurs ont demandé à plusieurs
reprises, qu’on leur envoyât des peignes à carder; ils attendent
avec impatience ces instruments qui épargneront beaucoup de
temps et occasionneront moins de perte de matière.
Pour se prémunir contre la mauvaise saison, celle pendant laquelle
les arbres sont dépouillés de leurs fruits, les naturels font,
tant que durent les récoltes, leurs provisions de ce qu’ils appellent
Tio.