MM. Laval, Cvprien, Guilmart et Chausson. Elle avançait rapidement,
lorsqu’à un signal donne', les hymnes en langue man-
ga-revienne sont chantées. L’harmonie extraordinaire de ces
chants produit une sensation déplaisir. La voix grave des hommes,
celle plus élevée des femmes s’unissent et chantent avec ensemble
l’hymne suivante, communiquée à M. Ducorps, par le P. Cy-
prién, qui en est l’auteur.
Ora noa, ora noa,
Ora noa, ora noa,
Koua ora toti aporo
Kouao mai te ao
Noto tatoou atoua
, Ora noa, etc.
Ha tè papa te ma ara
Roua riro tatoou oua
Ki te matoua porotou
Ora noa, etc,
Ko jetou kirito noti
Koua tomo oki koe
Ki te monava no tatou oua
Ora noa etc.
Kouane Porotoue
Koua tomo aki koe
Ki te manava no tatou oua
Ora noa, etc.
Kapoure tatoou oua
Ki to tatoou atoua
Kia jeva noti
Ora noa, etc.
Maou ake tatoou oua
Ki te matoua atoua
Spolati atoua kotai
Ora noa, etc.
Maouake tatoou oua
Kì te Atariki atoua
Spotati atoua koroua
Ora noa, etc.
Maou ake tatoou oua
Ki te rouane porotou
Spotati atoua kotourii
Ora noa, etc.
Vie nouvelle, ,vie nouvelle,
Vie nouvelle, vie nouvelle,
L’empire du démon
A disparu, le jour de
Notre Dieu est arrivé.
' Vie .nouvelle, etc.
Par le baptême
Nous avons tous passé
A un bon père.
Vie nouvelle, etc.
Jésus-Christ tu es entré
Toi aussi dans les coeurs
De nous tous.
Vie nouvelle, etc.
Esprit bon tu es entré
Toi aussi dans
Les coeurs de nous tous.
Vie nouvelle, etc.
Prions tous notre Dieu
I Notre Dieu
Qui est Jehovah lui-même.
Vie nouvelle, etc,
Tenons tous fermement
Au père Dieu
Première personne divine.
Vie nouvelle, etc.
Tenons tous fermement
Au fils Dieu
Seconde personne diviné.
Vie nouvelle, çtc.
Tenons tous fermement
A l’esprit bon
Troisième personne divine.
Vie nouvelle, etc.
E piki ai tatoou aua
Ki te rekâ reka hoou
Ki te reka reka noa
Ora noa, etc.
Nous monterons tous
Dans la joie parfaite
Dans la paix nouvelle.
Vie nouvelle, etc.
Les accents de la musique manga-revienne avaient le charme
des choses nouvelles. Les naturels semblaient y prendre
eux-mêmes un grand plaisir, les femmes surtout. Au milieu
d’elles, les femmes du chef et sa tante jouissaient de distinctions
particulières ; elles étaient assises sur un banc entouré de nattes ,
tandis que toutes leurs sujettes étaient accroupies surlesol, elles
seules possédaient aussi des vêtements d’un luxe extraoi’dinaire.
Desrobeseuropéennes, un châle et un chapeau depailleaméricain
leur donnaient la tournure la plus grotesque que l’on puisse
imaginer. Leur large figure, leur nez épaté, leur bouche
lar^e ressortaient d’autant plus sous la teinte jaunâtre de la paille;
leur teint encore plus noir par le contraste, n’ajoutait pas à
leur beauté.
L ’évéque acheva rapidement la messe et chanta un Te Deum à
la fin. La cérémonie se termina alors sans autre interi’uplion
qu’une frayeur générale parmi les naturels au moment de la décharge
des fusils à l’élévation. Les femmes criaient, les enfants
pleuraient, les hommes étaient étonnés, mais le désordre fut
de peu de durée, le calme et le recueillement lui succèdent jusqu’à
la fin.
Avant de quitter le rivage, 011 fait faire diverses évolutions a la
troupe, les naturels plus familiariés avec le bruit 4es armes à
feu s’approchent davantage, les femmes même se mêlent à la
foule. Ils rient de satisfaction en vojant des exercices aussi
nouveaux pour eux, et jusqu’au moment de 1 embarquement, ils
n’ont pas cessé de nous suivre. Aussitôt que les embarcations se
sont éloignées du quai, le pavillon manga-revien arboré sur une
perche au bord du vivier, s’abaisse pour nous saluer. Le commandant
emmenait à bord l’évêque et les missionnaires.
Le temps toujours mauvais avait fait amener les pavois dès dix