Août.’ cocotiers de l’île qui sont du reste assez nombreux.
Nous longeâmes toute la bande septentrionale à
un ou deux milles de distance. De ce côté la mer vient
briser à la plage même, tandis qu’au sud le récif
forme un petit lagon plus étendu qui paraît en outre
obstrué par des bas-fonds et des rochers à fleur
d’eau.
Vers la moitié de l’île, nous remarquâmes une case
qui nous parut être de construction européenne, car
son toit était formé par des poutres juxta-posées,
mode de construction entièrement étranger aux sauvages
des Pomotou. Près de là nous aperçûmes quelques
naturels, qui se mirent à courir le long de la plage
en nous faisant des signes, comme pour nous appeler,
les uns entièrement nus, les autres couverts de quelques
guenilles, tous très-basanés et toujours de la
même race.
Parvenus à quatre heures devant la pointe ouest et
à moins d’un mille de distance, je remis le cap au
nord, filant 8 noeuds, avec une belle brise d’est. Désormais
mon but était de rallier le plus promptement
possible 1 archipel de Nouka-Hiva. C’est pourquoi je
ne voulus pas reconnaître un plus grand nombre des
îles Pomotou, dans la crainte d’être entraîné sous‘le
vent par les courants qui portent constamment à
l’ouest dans ces parages et de voir en même temps
les vents varier au N. E., ce qui m’eût fait manquer
mon but.
«. , En effet, dès le jour suivant le vent varia au N. E.
et nous ne pûmes guère porter qu’ au N. N. 0 ., ce qui ^
nous mettait déjà sous le vent des Marquises. Si le
courant avait été violent dans l’ouest, je me serais vu
forcé d’y renoncer. Mais il n’y en eut pas de sensible
dans cette partie.
Ainsi tout en restant tout—à-fait à la bouline? nous
pûmes nous maintenir sur la direction convenable,
et le 24, à dix heures du matin, la vigie signala la 24
terre dans le N. 0. |N ., à grande distance. C’était
l’île Otahi-Hoa ou Christina de Mendana. Sur-le-
champ, je fis mettre le cap au N. N. 0. pour prolonger
la côte orientale de cette île et vérifier en même
temps si le RocJc-Ship de la carte d’Arrowsmith
-existe réellement.
De quatre heures à six, nous prolongions à quatre
ou cinq milles de distance la côte est d Otahi-Hoa,
c’est une terre très-haute, couronnée de pitons aigus
et bien boisés; la plus grande étendue est tapissée
d’une herbe jaunissante comme à Manga-Reva; mais
les ravins sont abondamment pourvus d’arbres, et
l’on en retrouve jusque sur la crête des montagnes.
Bien que la côte soit assez accidentée, le plus souvent
elle est escarpée et sans plage au bord de la mer; je
. n’y ai distingué non plus aucune apparence de baie.
Enfin on n’y remarque ni cabanes, ni pirogües, ni
e aucun feu, ce qui annonce que de ce côté du moins sa
? population doit être très-faible.
Dans la montagne, un point blanc m a paru
d’abord être une fente dans un rocher, maison
l’observant avec plus d’attention, j’ai fort bien pu