C’est aussi anime' de tels sentiments que
S. E. M. le ministre de la m arine, plein de
sollicitude pour cette importante publication,
a charge' l’inge'nieur hydrographe de l’expe'di-
tion, M. Vincendon-Dumoulin, dont l’amiral se
plaisait tant à faire l’éloge, de diriger cette partie
de l’ouvrage, et de mettre en ordre tous les matériaux
qui s’y rattachent.
Ainsi, grâces à deux ministres éminemment
français, la perte des fruits de l’expédition ne
viendra pas se joindre à la perte si désastreuse
de son chef.
Le demi-volume que nous donnons aujourd’hui a
été imprimé en grande partie sous ses yeux. Nous
avons déjà annoncé que sa mort n’apportera aucun
retard à la publication de la relation de son voyage,
le journal qu’il avait rédigé avec soin , pendant ses
longues traversées, ayant été trouvé , parmi ses
papiers, complet jusqu’au débarquement à Toulon.
La 2e partie du 2e volume est sous presse, et Messieurs
les souscripteurs continueront à recevoir tous
les trois mois, un demi-volume.
CHAPITRE XVII.
Séjour à Talcahuano (Chili).
Malgré les travaux pénibles de la veille, qui s’étaient
prolongés jusqu’à près de minuit pour nos équipages,
et le besoin de repos qu’ils éprouvaient, tous sans
exception, officiers comme simples matelots, par un
mouvement spontané, se présentèrent sur le pont,
aux premiers rayons du jour *. Le temps était couvert,
il est vrai, et le soleil nous refusait l’éclat si doux, si
brillant de ses rayons, mais l’air était calme, la mer
paisible, les terres de la baie déroulaient devant nous
leurs longues ceintures verdoyantes. Pour des yeux
comme les nôtres, accablés depuis trois mois par le
spectacle incessant des neiges, des glaces et des frimas,
ou de terres arides et lugubres, auquel venait
s’ajouter le plus souvent celui des brumes, des
1838.
8 Avril.
* Note i .
i f