guères; il était évident que ce malheureux s’était
tué lui-même pour s’être gorgé d’aliments. Je donnai
les ordres nécessaires pour que son inhumation eût
lieu le jour suivant d’une manière décente.
CHAPITRE XVIII.
Suite du séjour à Talcahuano.
Dix jours s’étaient écoulés depuis le départ de nos
lettres pour Valparaiso, et je n’en avais reçu aucune
nouvelle. Il eût fallu moins de temps à un des navires
de la station pour venir m’apporter des secours, s’il
eût jugé à propos de le faire. Dès-lors je compris qu’il
fallait me tirer d’affaire avec mes propres ressources
et que de plus longs délais n’aboutiraient qu’à prolonger
notre séjour à Talcahuano bien au-delà de nos
désirs. Mon parti fut pris, et je me décidai à échouer
la corvette près de la plage, pour compléter ses réparations.
J’avais chargé M. Roquemaurel de choisir près de
l’aiguade un endroit pourvu d’un fond vaseux et d’un
talus, ce qui me permettrait d’échouer la corvette
avec moins de risques et de manière à découvrir une
bonne partie de l’avant.
Il faisait un temps superbe, et tout nous présa-
1888.
21 Avril