386 * NOTES.
persévérance de toutes les améliorations possibles. La gloire en
rejaillit sur la mission, tandis que lui, ignoré, jouit du plaisir
des âmes généreuses en contemplant le bien qu’il a pu faire.
Un des premiers soins des missionnaires a été de faire construire
ou de commencer la construction d’églises vastes et plus
belles. Pour cela, ils ont fait travailler les naturels à tailler des
coraux, e t, avec ces matériaux, ils édifient et feront édifier dans
toutes les îles des monuments qui attesteront le passage de la mission.
Qui sait si, dans l’avenir, les ruines de ces églises n’indiqueront
pas l’abandon de la religion par les hommes qui lont
embrassée avec enthousiasme? Ce coin de terre sera-t-il plus privilégié
que les autres pour conserver une croyance religieuse,
lorsque, partout ailleurs , l’indifférence et 1 incrédulité 1 ont remplacée?...
(M . Desgras.')
N o t e 85, p a g e 1 6 2 .
Le capitaine Rugg, de la goélette Ihe Friends, vint le même
jour rendre visite au commandant. Ce navire, qu’on avait d’abord
représenté comme en partie scientifique ou destiné aux recherches
d’histoire naturelle et au perfectionnement de la géographie,
n’est autre chose qu’un de ces maraudeurs qui s’en vont dans
l’Océanie exploiter toutes les industries. Le capitaine anglais
prétend avoir rencontré, à une douzaine de lieues de Gambier,
un récif ou brisant. Comme la position qui est assignée a ce danger
se trouve précisément sur la route suivie par nos corvettes ,
on peut le regarder au moins comme douteux, sinon imaginaire.
M. Rugg, plus heureux ou plus persévérant que nous, a vu l’île
de Pâques ; mais le mauvais temps et surtout la grosse mer de
l’ouest, lui ont interdit toute communication avec la terre. Cependant,
quelques naturels n’ont pas craint de s’aventurer sur
cette mer bouleversée par les grosses brises de l’O. et du N. 0 .,
et, munis d une simple planche sur laquelle ils étaient étendus ,
ils ont atteint la goélette à la nage, après une traversée de deux
milles. M. Rugg n’a pu nous dire autre chose, sinon que les naturels
étaient très-enclins au vol.
( i l / . Roquemaure!. )
N o t e 8 6 , p a g e 1 6 6 .
Le dieu Mawi était à pécher dans la mer, et, manquant
d appât pour mettre à sa ligne, il en demanda à ses compagnons
et n’éprouva que des refus. Il coupa alors une de ses
oreilles et la plaça en guise de bonite à l’extrémité de son hameçon.
A peine l’eut-il jetée à l’eau qu’il sentit un poids énorme qui
s’y accrochait. L’ayant retirée à lu i , il fit sortir de la mer une
grande quantité de terres que tous ceux qui l’êntouraient se mirent
à se partager, sans consulter le possesseur. Irrité de ce procédé
peu honnête, il agita trois fois sa ligne, et chaque fois les
terres que les autres s’étaient données retombaient à la mer :
enfin il ne resta que les îles Gambier que le pécheur garda
pour lui.
La fable ne se termine pas là; car la chronique dit encore que
le ciel se trouvait alors très-près de terre, à tel point que le possesseur
de Manga-Reva ne pouvait se lever debout et qu’il était
très-incommodé par la fumée ; alors, donnant un coup d’épaule
au ciel, il lui donna une grande vitesse qui le fit s’élever à la distance
où il se trouve maintenant de la terre. Alors , rien ne le gênant
plus, il donna naissance aux habitants de Manga-Reva : la
fable ne dit pas de quelle manière.
(M. Coup vent.)
N o t e 8 7 , p a g e 1 6 7 .
Le temps s’était couvert vers la fin du jour ; craignant la pluie,
nous nous réfugions chez les missionnaires. Là se trouvait déjà