habitude qu’elle avait contractée. Les poules se sauvèrent au
centre des cours, évitant ainsi le danger d’être écrasées par la
chute des maisons. Les pigeons et les perroquets s’élevèrent ausr
sitôt en l’air.
Les tremblements de terre qu’on a ressentis si fréquemment
depuis cinq ans et demi, ont-ils eu quelque influence sur la végétation
ou sur la constitution de l ’atmosphère? Je ne le crois pas ;
la récolte des légumes et de la vendange étaient à faire après le
tremblement de j 835, l’une et l’autre furent abondantes et de
bonne qualité. Toutes les récoltes et les vendanges de i 836 furent
excellentes; celles de 183j et 1838 ont été mauvaises; peut-on
l'attribuer à quelque changement occasionné par le mouvement
de la terre? Les pluies trop abondantes qui sont tombées
depuis seize mois ont causé ce mal ; des circonstances pareilles.
ont été observées, à diverses époques.
Note sur le pin des Cordillères (Pinus Araucanus)'.
J’ai vu dans les instructions données aux commandants de la
Bonite, de l’Astrolabe et de la Zélée, qu’au Jardin des Plantes
L’on considérait le pin des Cordillères (Pinus Araucanus) comme
un arbre de serres chaudes ; c’est une erreur très-grande; on ne
trouve cet arbre qu’au-delà du 38° de latitude, dans les petits
vallons formés par les mamelons de la chaîne des Andes, vallées
couvertes de neiges ti ois ou quatre mois de l’année. Ce sont donc
les Alpes, les Pyrénées, les Vosges, etc., etc., qui.sembleraient
les lieux les plus favorables à la propogation de cet arbre prodigieux.
Le fruit le plus agréable à manger et le plus favorable à la propogation
est celui des pommes qui sont restées ensevelies plusieurs
mois sous la neige. Quand la pomme est parvenue à sa
parfaite maturité, elle tombe ; et celles que l’on vend en avril et
mai ont été abattues à coups de bâton par les Indiens, avant
qu’elles fussent mûres. Il existe deux de ces arbres dans la ville
de Concepcion, et un seul dans la plaine de Talcahuano; le plus
grand a près de 80 ans ; il n’a pas atteint le quart de la hauteur
de ceux des Cordillères ; il ne produit point de fruit, et depuis
deux ans, il se dessèche. Tout le monde attribue ici leur peu de
hauteur à la température trop douce qui règne dans cette partie
du Chili.
(Note communiquée par M. N?rmoultn à M. La Farge.)
Note 28, page 62.
La pluie continue, les embarcations ne vont à terre que pour
faire les provisions. Elles sont généralement bonnes et à très-
bon compte, la viande surtout, dont le prix ordinaii’e est d’environ
deux sous la livre. Le pain est plus cher, il coûte six à sept
sous la livre, le gros vin du pays deux sous le litre, le fromage
deux sous la livre, le lait trois sous le litre et souvent moins. Ces
bas prix expliquent facilement pourquoi dans ces pays la main-
d’oeuvre est fort chère, les hommes sont paresseux et nonchalants.
Les boeufs vivant en troupeaux dans l’intérieur, fournissent
une abondante et saine nourriture à la portée de toutes les
classes. Le sol fertile, quoique mal cultivé, produit un blé superbe,
dont on exporte d’assez grandes quantités. Le pain est
excellent et très-blanc ; fait par des Français, il est presque aussi
bon qu’en. Fi’ance. Les poissons, les coquillages, les fruits sont
à vil prix et d’une bonne qualité. Des poires et des pommes couvrent
les arbres qui paraissent abandonnés aux passants, des raisins
très-doux, noirs et blancs garnissent des vignes négligées
dans leur culture, mais qui y prospèrent malgré l’abandon dans
lequel on les laisse. Concepcion offre des ressources inappréciables
aux navires dont les équipages sont fatigués par une longue;
traversée, ou sous le poids des maladies, surtout dans cette saison
de l’année qui forme l’automne dans ces climats.