280 • NOTES.
sée, le peuple joyeux avait recommencé sesjeux et ses plaisirs'.
Ces faits ont été cités parun témoin oculaire habitant Concepcion .
Ils ne sont pas incroyables lorsqu’on commence à comprendre le
caractère mobile et insouciant des Chiliens. ÇM. Desgraz.')
Note 12 , page 27.
Vu l’urgence du cas , Monsieur le commandant à'ÜrvUfe
donna carte blanche aux médecins, pour acheter et faire fournir
les aliments qu’ils jugeraient convenables. Je ne doutai pas un
seul instant que toutes ces mesures n’eussent un prompt et infaillible
résultat; et effectivement, m’étant rendu deux jours après'
à l’hopital, je pus m’apercevoir déjà d’un grand changement
chez la plupart d’entre eux. Tous, en général, avaient repris de
la gaieté et de la confiance, et me témoignaient déjà leur vif
désir d’être promptement rétablis pour pouvoir retourner à bord
et continuer la campagne.
{M. Jacquinot.y
Note i3 , page 27.
Dès le *5 avril, une amélioration très-sensible s’était déclarée
dans l’état de nos malades, et même nous fûmes obligés d’en
rappeler plusieurs à bord, quoique non guéris, car ils compromettaient
leur retour à la santé par des excès. Un d’eux seulement,
le nommé Russel était atteint d'une hydropisie de poitrine,
et nous donnait de vives inquiétudes.
Nous venions d’avoir une série de beaux jours qui leur avait
été on ne peut plus favorable. Aussi commençaient-ils déjà à se
ressentir du changement d’air et d’habitation et jouissaient-ils
avec délices de la chaleur vivifiante du soleil qui était encore assez.
NOTÉS; 281
forte. Us recevaient à terre des marques d’intérêt de tous les habitants
, et plusieurs personnes leur envoyaient chaque jour du
lait et des fruits. Entre autres se trouvait une jeune et jolie dame
du pays, interprète des sentiments généreux , et surtout de ceux
de son sexe, chez qui la compassion et la pitié sont des vertus si
familières. Son nom nous resta caché, ce qui me prive du bonheur
de le publier, pour lui témoigner notre reconnaissance.
( M. Dubouzel.)
N o t e ± 4 , p a g e 27-
Ce mouillage est pour nous le paradis terrestre. Nous revenons
exténués d’une longue et rude campagne. Depuis près de
six mois, nous n’avons pas vu de terre habitée, nous n’avons pas
mangé de vivres frais, nous avons tous quelques germes de scorbut
et pour ma part, j’ai les jambes enflées au point de ne pas
pouvoir entrer dans mes pantalons.
(il/. Demas. )
N o t e 14 b i s , p a g e 29.
Le soir, j ’assiste à une Tertullia, soirée chilienne, chez M. An-
golo, capitaine du port. Quelques femmes silencieusement assises
en face des hommes chantaient de temps en temps, en s accompagnant
de la guitare. Ces chants monotones avaient cependant
un charme particulier , attaché peut-être au rhytme de leur
composition, et aussi à la nouveauté qu’ils avaient pour nous..
Quelques airs d’un mauvais piano alternèrent jusqu’au moment
où la danse commença. Nos pauvres danseurs français n étaient
pas brillants à côté des Chiliens, et notre contredanse était bien
pauvre à côté des danses espagnoles. Dans cette soirée, il semblait
qu’on dansait pour le plaisir de danser. Un silence absolu