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coup de leur réputation d’habileté pour conduire une pirogue
et accoster la baleine.
Tel est l’abrégé des renseignements que j ’ai pu recueillir sur les
pêcheurs de baleines, et en voyant le chaos monstrueux dé leur
existence, en apprenant le vandalisme d’idées de quelques-uns de
ceux qui commandaient leurs navires, et en pensant au triste résultat
que la marine militaire en retirait, j’ai compris qu’il manquait
là des lois sévères pour réprimer les désordres et faire rendre
à chacun ce qui lui était dû. A mon avis, le gouvernement
devrait envoyer dans les parages fréquentés par les baleiniers,
des bâtiments assez nombreux pour faire la police, et il ne serait
pas inutile aussi qu’il recommandât à ses agents consulaires dans
ces pays, une surveillance un peu plus scrupuleuse sur certains-
marchés honteux qui se rattachent, comme je l’ai déjà dit, à une
prime qu’il ne faut pas détruire, mais qu’il faut partager convenablement.
Ait reste, tout ce que j ’ai dit ici, ne regarde que la minorité des
pêcheurs. J’en ai connu et j’en ai vu d’autres qui faisaient leur
métier convenablement et avec toute la conscience possible, et il
serait à désirer que tous fissent de même. De bonnes lois, à mon
avis, obtiendraient facilement ce résultat.
(M. Marescot.)
N o t e 21 , p a g e 42.
Nous reprîmes de là le chemin de notre hôtel, car la course de
la matinée nous avait considérablement creusé l’estomac.. Mais
que je fus à plaindre, quand en face de mon assiette de fayence
bleue, je vis l’horrible dîner qu’on nous avait préparé. Cependant
le maître de la maison présidait et mangeait avec nous, habitude
ordinaire des hôtelleries espagnoles. C’était un vrai dîner
espagnol, avec toutes ses épices; mais décidément leur cuisine ne
sera jamais de mon goût.
D’abord ce que l’on nous servit pour potage, était un plat épais
de je ne sais quoi, car c’était si horriblement, épicé que je ne pus
deviner ce que je mangeais; j ’eus bientôt le palais en feu. Le vin
du pays (le moslo) n’est pas très-agréable, car il sent la peau de
bouc dans lequel on le transporte. Tout était réuni contre moi,
aussi la tristesse et le désespoir s’emparèrent de ma pauvre personne.
Nos amis les baleiniers, habitués à cette sorte de cuisine,
ne faisaient que tordre et avaler; cela ne me consola guère,
comme vous devez le penser. Nous demandâmes du Bordeaux, et
l’on nous servit un petit vin aigrelet qui n’était guère préférable
au mosto.
Le reste du dîner fut en harmonie avec le potage ; je goûtai ce
qu’ils appelaient podrida, espèce de salmigondis composé d’un
tas de choses , et surtout de piment et autres épices ; quoique
j ’eusse bu une caraffe à moi seul et avalé au dessert deux ou trois
grosses grappes de raisin, je sortis de table avec le feu dans le
corps. Quel horrible guet-apens!.... Mes deux camarades étaient
aussi furieux que moi, nous jurâmes, mais un peu tard, que l’on
ne nous y prendrait plus. Nos lits avaient été préparés, sans cela
j ’eusse fui cet hôtel le soir même. Cependant le café, une masse
de cigarres et de Happ and hatf, et de plus le grand air, nous
firent oublier peu à peu cet atroce repas.
(M. La Farge.)
Note 22, page 47-
Sur le penchant des coteaux, surtout au coude que fait la baie,
sur la pointe ouest sont échelonnés dans les ravins et parmi les
arbres, une multitude de misérables huttes en chaumes ou en
branches, qui donnent aux environs de la ville l’aspect d’une
sale et hideuse misère. M. d’Urville- disait que les huttes des
sauvages les plus arriérés n’étaient pas aussi grossières. Figurez-
vous une cabane à peine couverte, formée de fagots nu travers