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desquels on a essayé de jetter un ciment de terre glaise, et là-
dedans une famille entière, une famille qui se trouve parfaitement
heureuse et qui dort machinalement au soleil, prenant sa
nourriture sur les arbres d alentour. Car toutes ces misérables
huttes font comme une tache au milieu des ravissants vallons,
tout couverts de beaux arbres fruitiers, d’arbustes élégants, de
grands bambous qui pendent en berceaux, de belles eaux courant
au travers et le tout peuplé d’oiseaux-mouche, de pigeons,
et de mille autres oiseaux variés. Conçoit-on de pareilles bizarreries?
une telle insouciance? S’il y a quelque travail à faire, ce
sont les femmes qui le font, pendant que ces messieurs fument
tranquillement leurs cigarres. Encore si c’était comme les Arabes
, un peuple guerrier ; mais bah ! ce sont des guerriers en
paroles (M. La Forge.)
Note 23, page 47-
Ces cases n’ont qu’une ouverture, la porte ; le feu se fait au milieu
de 1 appartement où. l’on ne trouverait pas un grabat pour
coucher la famille qui y habite. Quoique beaucoup plus misérables,
elles ont un peu d’analogie avec les chaumières les plus
pauvres qu’on trouve quelquefois sur les grandes routes de la
Basse-Bretagne.
(M. Gourdin.)
Note 34, page 49-
Depuis que nous étions mouillés sur la rade de Talcahuano,
nous trouvions à passer notre temps fort agréablement, dans le
jour, en faisant des excursions dans la campagne qui était encore
belle, et a la Concepcion, qui est à douze lieues de là. Le soir,
quoique depuis le tremblement de terre Talcahuano ne soit plus
qu'un village, nous trouvions assez de ressources de société, grâce
aux moeurs espagnoles qu’ont conservées les habitants et a l’esprit
bienveillant et hospitalier qui les anime.
Nous avions été introduits par M. Bardel dans les principales
maisons du pays; nons y étions reçus sans étiquette, avec une
affabilité rare, qui avait un charme tout particulier pour des
gens un peu fatigués de la mer comme nous l’étions tous, pour
lesquels les plaisirs plus vifs d’une grande ville eussent sans
doute été plus nuisibles. Je me félicitais aussi dépasser à Talcahuano
le temps qui devait s’écouler pour nous dans le principe,
sur la rade de Valparaiso. Cette relâche, d’un autre coté, était
beaucoup meilleure pour nos matelots, qu’on pouvait sans inconvénient
envoyer à terre, et tout y était moins cher et meilleur
qu’à Valparaiso.
(M. Dubouzet.)
Note 25, page 49-
Ne voulant pas nous engager plus loin dans un chemin boueux
tracé par la nature et par le passage des hommes et des chevaux,
chemin cependant on ne peut plus fréquenté qui nous donnait
l’idée de l’insouciance chilienne, nous gravîmes les jolis coteaux
qui. couronnent la rive droite du fleuve, entre lesquels il y a une
infinité de vallées riantes dont l’ouverture donne sur la rivière
et qui sont remplies de jolies fermes. Nous visitâmes en passant
quelques-unes de ces fermes, et partout nous fumes accueillis
avec beaucoup de bienveillance par les habitants, qui nous
offraient, pour nous raffraîchir, de la chicha, espèce de breuvage
aigre fait avec des pommes, qui ressemble fort peu au cidre
d'Europe, parce qu’on emploie de préférence pour le faire les
pommes acides. Les fermes comme tous les pressoirs de la campagne
sont construites en bois très-grossièrement équarri. Les
pièces verticales sont garnies horizontalement d’un réseau de lattes
dont les vides sont imparfaitement garnis de pisé, pour mettre a