332 NOTES.
"plaisirs qui leur font oublier les fatigues du métier et une liberté
inconnue à bord, leur ont donné le nom des hunes. Ainsi, ils
retrouvent là la grande hune , la hune de misaine et celle d’artimon
, seuls endroits du bord où ils peuvent un peu sé soustraire
à la surveillance des chefs. C’est dans ces quebradas que le matelot
va , dans une seule nuit, réaliser tous les rêves de sa campagne.
J’ai passé trop peu de temps à Valparaiso pour visiter ces
quartiers , qui ne sont pas sans intérêt. Je n’ai pu que jeter un
coup d’oeil sur la rue principale , où j ’ai remarqué quelques
maisons d’assez belle apparence, avec de vastes balcons ou galeries
à l’orientale. La douane est le seul édifice qui excite quelque
attention. Sa façade, ornée de pilastres, est surmontée d’une
lanterne ou horloge. <
( M. Roquemaurel. ):
N o i e 4 9 ) P a g e l o o .
Le grand lieu de réunion des étrangers et du peuple se trouve
à la Tchingana, établissement qui paraît se trouver dans toutes
les villes du Chili. Un plancher plus élevé que le sol, où se promènent
les spectateurs , sert aux danseurs dansant la sambanica
nationale au son de quatre ou cinq guitares accompagnées par
autant de chanteurs nazillards. Des règlements de police ne permettent
de danser que certains jours de la semaine, les autres
sont consacrés à des chants continuels. 11 y a plusieurs cafés à
Valparaiso ; mais ils paraissent peu fréquentés. Les habitants de
la classe aisée sont casaniers. Le peuple a d’autres lieux et d’autres
amusements qu’il préfère; ils ne sont hantés que par les
étrangers.
(M. Desgraz.)
N o t e 5 o , p a g e 104.
Trois hommes avaient déserté à Talcahuano, deux avaient
succombé à la maladie , l’infirmier avait demandé et obtenu Son
débarquement, enfin trois restaient À Valparaíso. C’était en tout
neuf hommes qui manquaient à la formation du premier équipage.
Ayant été assez heureux pour en embarquer cinq antérieurement
, et en recevant trois de l’Ariane, je ne me trouvais avoir
qu’un homme de moins, et cette lacune fut remplie le jour même
par un matelot embarqué sur la goélette française la Rose, q u i,
du consentement de son capitaine, demanda à faire le voyage.
Les nouveaux venus valant, pour la force et l’adresse , ceux que
nous perdions , nous allions continuer notre navigation sans inquiétude
de ce côté. (M. Jacquinot.')
N o t e 5 i , p a g e 107.
Le lendemain, 28 mai, était la veille de notre départ; nous
assistâmes à une charmante soirée que M. le commandant et les
officiers de \! Ariane donnèrent sur cette corvette. Ils avaient réuni
une nombreuse société dont faisait partie madame Ross , femme
de l’amiral anglais, ses deux soeurs et plusieurs dames de la ville.
Les plaisirs commencèrent par le spectacle, composé entièrement
de matelots ; après vint le b a l, et ensuite un fort joli souper qui
réunissait l’abondance à l’élégance. Nous ne nous retirâmes qu’à
deux heures du matin, après avoir fait nos adieux à toutes les
personnes , en grand nombre, qui avaient manifesté de 1 intérêt
pour le commencement de nos opérations, et qui nous témoignèrent
toutes leurs sympathies pour la réussite de nos travaux
futurs.
{M. Jacquinot.)
N o t e 5 2 , p a g e 109.
Ce départ avait quelque chose de solennel, en ce que nous entreprenions
pour ainsi dire une autre campagne; car le premier