tions, il me dit que M. Duhaut-Cilly, vivement impressionné
par ce qu’il avait vu de nos travaux, regrettait
son refus à ma demande d’hommes, qu’il était embarrassé
sur les moyens de revenir lui-même et que
sur une nouvelle démarche de notre part, il y acquiescerait
cette fois de grand coeur. Comme je me refusais
pour ma part à aucune autre tentative, il s’offrit
lui-même à remettre l’affaire sur le tapis et demanda
seulement mon agrément que j’accordai volontiers.
Ce jour est le dernier que j’ai assigné pour notre
relâche à Valparaiso, et j’engage chacun à redoubler
d’activité, surtout les commis d’administration, pour
mettre leurs écritures définitivement en bon état.
Dans la matinée, M. Jacquinot vient me rendre
compte qu’il lui a suffi de renouveler sa demande à
M. Duhaut-Cilly, et sur-le-champ celui-ci a fait donner
le coup de sifflet, pour annoncer à son équipage
que ceux qui seraient disposés à se joindre à l’expédition
autour du monde, eussent à se présenter.
Aussitôt huit sortirent des rangs, M. Jacquinot en
accepta six, dont trois passèrent sur la Zélée, et trois
sur Y Astrolabe. Pour récompenser le zèle de ces
hommes, qui au moment de rentrer en France, consentaient
à allonger leur chaîne de deux années entières,
je leur donnai le même avancement en classe
que celui qui avait, au départ, été accordé aux deux
équipages par le ministre, convaincu qu’il voudra
bien ratifier cette décision de ma part*.
Grâces à ce renfort, l’équipage de la Zélée se retrouve
au complet, et il ne me manque plus que trois
hommes. Cependant M. Jacquinot débarque ici trois
convalescents, et je n’en laisse qu’un seul, le nommé
Reutin, plus malade de peur que sérieusement.
D’après l’avis des médecins, et sur la demande de
M. Péligot, élève de première classe sur la Zélée, atteint
d’une grave ophtalmie, je donne mon autorisation
au débarquement de ce jeune homme qui attendra
à Valparaiso une occasion favorable pour être
rapatrié par les soins de notre consul. Il est juste de
déclarer que le capitaine Jacquinot ne m’avait jamais
donné que des éloges sur la conduite et le caractère
de M. Péligot, et chacun le vit à regret forcé d’abandonner
la mission.
Je reçus la visite du père Jean Chrysostôme accompagné
de deux autres ecclésiastiques; il me renouvela
ses remerciements de vouloir bien me charger d’un
envoi d’argent et de paquets pour M. l’évêque de
Nilopolis. Il me communiqua aussi une note du capitaine
de la goélette qui avait transporté M. l’évêque
deMaronée, mentionnant qu’après diverses tentatives
sur d’autres points, il s’était enfin établi à Shouki-
Anga, dans la Nouvelle-Zélande, où il avait été accueilli
par M. le baron Thierry et quelques-uns des
missionnaires méthodistes.
Je me rendis ensuite chez M. Cazotte, pour lui remettre
moi-même mes paquets pour le ministre de
la marine, et lui faire en même temps mes adieux.
Sur le désir que je lui témoignai de me procurer des