234 VOYAGE 183S ai ) ^ ^ Août! 1 s es^ Peu a Peu développée en entier; comme celle
du sud elle est montueuse, peu boisée, et sillonnée du
haut en bas par des ravins profonds qui semblent
indiquer que 1 île entière se réduit presqu’à l’arête
centrale. Nous avons laissé sur notre droite Fatou-
houkou, qui n’est guères qu’un rocher de peu d’étendue.
A 9 heures 30' nous avons aperçu Houa-
houna devant nous, et comme le point ne nous en
plaçait qu à huit milles environ, à dix heures nous
avons mis en panne tribord amures.
20- A cinq heures du matin, je laissai porter au nord,
puis à 10. S. 0. et prolongeai à deux milles de distance
la cote sud de Houa-houna, côte qui paraît bien
saine, mais qui n’offre aucune apparence de mouillage.
L île elle-meme est très-haute, bien accidentée,
couverte d une belle verdure avec des bouquets d’arbres
dans les ravins. Mais le bord de la mer est dépourvu
de plage, et mes yeux même armés de
lunettes ne purent y saisir aucun indice de population,
bien qu on nous eût assuré qu’elle était habitée.
Sa bande méridionale est flanquée de deux îlots, l’un
élevé et escarpé, l’autre bas et très-plat.
Quand nous eûmes dépassé Houa-houna, nous
gouvernâmes directement sur Nouhiva dont les montagnes
se développaient dans l’ouest, tandis que celle
de Houa-Poou se montraient confusément dans le
S. 0. Nous avons couru rapidement, poussés par une
belle brise d’est.
Au navigateur qui vient de l’est, le cap Martin,
pointe S. E. de Nouhiva, ¿e présente sous la forme
d’une falaise nue, noire, taillée à pic et surmontée par
une roche quadrangulaire qui simule assez bien la
forme d’un vieux château en ruines. Mais pour celui
qui vient du sud et du S. 0., cette forme fait place à
celle d’un gros pouce incliné vers la mer.
A midi précis, nous passâmes au sud et à un mille
au plus de cette pointe, et bientôt la vaste baie des
Taï-piis se découvrit à nos regards, avec sa double
anse et ses riants coteaux, mais sans ces villages populeux
, ces jolies habitations et ces nombreuses forteresses
citées avec emphase par Porter et Paulding.
Tout ce que je pus apercevoir fut trois ou quatre petites
cases perchées sur le penchant des collines.
Cette baie paraît d’un accès facile et libre de dangers,
seulement il faut veiller à une petite roche qui
s’élève environ à un mètre au-dessus de l’eau, à deux
encâblures de la pointe Martin. Continuant ma route
sous toutes voiles le long de la côte de Nouhiva, je
cherchais attentivement les deux îlots et la raie
blanche que Porter signale pour la reconnaissance de
l’entrée de la baie Taïo-thae ou Anna-Maria.
Longtemps je ne vis rien ; enfin je reconnus la sentinelle
de l’est, roc nu, noirâtre, haut, irrégulier et
séparé de l’île par un canal de 100 mètres au plus de
large, puis la raie en question, traçant à peu de distance
à droite un sillon presque perpendiculaire qu’on
prendrait volontiers pour une cascade ; enfin un peu
plus loin, la sentinelle de l’ouest, îlot conique assez,
élevé et d’un aspect grisâtre mais moins terne que
celui du premier.