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sentiment de pitié pour ce vieux débris d’un autre âge que les
circonstances n’avaient pu ébranler.
(M. Marescat.') :
N o t e 1 0 9 , p a g e 1 9 2 .
Le i 3 août, je descendis à terre pour la dernière fois. En faisant
mes adieux aux missionnaires, je ne pus m’empêcher de leur
exprimer combien j ’avais été frappé des grands résultats qu’ils
avaient obtenus en si peu de temps, car l’arrivée du premier
d’entre eux dans ces îles, ne datait que du mois d’août \ 834- Ces
résultats avaient été si évidents pour moi, que je crois que l’esprit
le plus prévenu contre les missionnaires, se serait cru obligé, de
leur rendre cette justice, et de reconnaître qu’ils avaient bien
mérité de tous les amis de l’humanité en renonçant comme ils
l’avaient fait à toutes les douceurs de l’existence en Europe, pour
venir, au péril de leur v ie , instruire ces malheureux sauvages.
Honneur au zèle apostolique et religieux q ui, il faut le reconnaître
, enfante seul de pareils dévouements ! Votons des couronnes
à ceux qui agissent ainsi ; ils méritent le suffrage et l’appui
des gens de bien , font honneur à la nation à laquelle ils appartiennent,
agrandissent le cercle de son influence et méritent l’encouragement
du gouvernement. Le principe , bon en lui-même ,
qui triomphe aujourd'hui chez nous , veut que le gouvernement
n’intervienne pas dans les affaires des congrégations religieuses ;
mais il doit fléchir un peu, quand il s’agit d’entreprises dé ce
genre.
Les résultats obtenus par nos missionnaires, me font vivement
regretter qu’ils soient venus si taid dans l’Oeéanie ; car, si on en
juge par leur premier essai, même en voyant la chose d’un point
de vue purement humain, on est porté à penser que les peuples
des îles voisines, seraient dans une meilleure voie que celle où
on les trouve aujourd’hui, S ils les avaient eus pour les diriger.
Ces malheureux peuples ne seraient pas sortis de l’état sauvage
pour tomber dans une société corrompue dès son berceau, qui ne
vaut guère mieux. Si, comme tout semble l’annoncer, les Manga-
Reviens continuent à mettre en pratique tous les enseignements
qu’ils ont reçus, on peut leur prédire d’avance un avenir heureux.
Leurs îles deviendront, dans cet archipel, le foyer de la
véritable civilisation, de celle qui est fondée sur la religion et sur
une bonne morale pratique. Ces habitants offriront dans l’histoire
un des exemples si rares des peuples passés de l’état sauvage à la
civilisation, en conservant à la fois leurs qualités primitives sans
adopter les vices des peuples civilisés, dont l’envahissement se
montre généralement si prompt, qu’il détruit dans un instant
le fruit des travaux d’un Las Casas et du plus zélé philanthrope.
( M. Dubouzet
N o t e 1 1 0 , p a g e 1 9 6 .
Les îles Manga-Reva, qui appartiennent à une formation entièrement
volcanique; sont un des sommets de cette grande chaîne de
montagnes volcaniques dont les éruptions, à des périodes diverses
que rien ne peut indiquer, ont formé successivement toutes les
îles basses qui couvrent la surface du grand Océan, quand la
force du soulèvement eut perdu de son intensité. Cette grande
chaîne, qui se distingue entièrement de celle des Andes par sa direction
et par. la nature de ses produits, paraît néanmoins avoir
des relations avec elles, car à l’époque où un tremblement de terre
agita, en novembre 1837, toute la côte occidentale d’Amérique et
détruisit Valdivia, on ressentit dans ces îles de légères commotions,
et la mer éprouva une oscillation qui fit monter son niveau bien
au-dessus des plus hautes marées observées avant. D’après le témoignage
d’un des missionnaires les naturels lui dirent avoir ressenti
à plusieurs reprises de pareilles secousses avant son arrivée,
à des époques qui concorderaient probablement,s’ils avaient