2 ; dépouillée, haute de 150 à 200 mètres et accompagnée
d’un rocher à chacune de ses pointes E. et 0.
Depuis une demi-heure, nous commencions à découvrir
dans le S. 0 .1 0. l’île Félix sous la forme de
deux petits pitons isolés, qui se sont peu à peu réunis
par une terre plus basse à mesure que nous en avons
approché.
La brise avait beaucoup fraîchi au S. E., et cependant
il régnait encore une grosse houle du S. S. 0 .;
il en résultait parfois de violents coups de tangage pour
la corvette qui filait de huit a neuf noeuds courant le
travers au vent.
A une heure, nous passions au nord de l’île Félix,
qui forme un petit groupe de quatre îlots ; savoir, d’abord
un îlot assez élevé dans l’est, puis une terre plus
basse, un peu plus étendue et flanquée d’un morne
assez semblable à l’îlot précédent, enfin à l’ouest un
rocher que nous prîmes longtemps pour un navire à
la voile, tant il en affectait l’apparence. Tout cela
est sec, dépouillé et probablement d’origine volcanique.
Les travaux relatifs à ces îlots étant terminés à
deux heures et demie, je laissai porter à l’ouest en
me tenant sur le vingt-cinquième parallèle, plein de
1 espoir de faire rapidement la traversée avec un bon
vent d’est. Malheureusement il n’a pas soufflé longtemps,
et dès le 16, il a fait place à des calmes désespérants.
17. Le 17, dans la matinée, j’appelai le capitaine Jac-
quinot a bord de 1 Astrolabe, pour lui communiquer
DANS L ’OCEANIE. 121
mes nouveaux points de rendez-vous. Savoir : 1° trois
jours devant Waïhou; 2° quinze jours à Gambier; 3°
enfin, deux mois à Taïti.
Nous fîmes ensuite une double expérience de température
sous-marine. De deux thermométrographes
suspendus à la même ligne de la sonde, l’un fut descendu
à 600 brasses de profondeur, l’autre à 300. Il
en résulta que la température de la mer se trouvant
de 20° à sa surface, descendit par 3(j0 brasses à 9° environ,
et par 600 brasses de profondeur à 3°,8.
Bientôt le vent mollit à la partie de l’ouest avec
des intervalles de calme, et nous gagnâmes bien
lentement dans l’ouest.
Le 22, dans la matinée, une goélette se montra à
toute vue dans le sud; elle manoeuvra pour se rapprocher
de nous, et quand elle fut assez près, elle
hissa pavillon anglais, et nous mîmes aussi nos couleurs.
Le soir, au coucher du soleil, elle était à peu
près à quatre ou cinq milles devant nous,* de manière
qu’elle nous avait beaucoup gagné de marche dans le
cours de la journée.
Le lendemain au jour, nous vîmes la goélette à six
milles devant nous. Cette fois nous la gagnions sensiblement,
et cela commençait à nous étonner, jusqu’au
moment où nous pûmes reconnaître qu’elle avait
cargué ses voiles, et que par conséquent elle nous
attendait. Sur-le-champ, je présumai que le capitaine
voulait nous demander notre point.
La brise était très-faible au S. O. Aussi nous cheminions
très-lentement, et ce ne fut qu’à 2 heures après