d une roclie calcaire, était recouverte à une grande distance au-
dessus de la hauteur de la pleine mer dans les plus grandes marées,
de moules, de patelles et d’autres coquillages adhérents à la
roche, et de fucus dans un état de corruption très-avancé, parce
qu ils avaient été mis a sec. Un de ces capitaines qui affirmait avoir
été témoin de cë fait, est un homme doué d’un esprit d’observation
et d’une moralité tellement reconnus, que l’on doit le regarder
comme hors de doute; ce que prouve en outre l’exhaussement du
sol dans les Chonos. Tous s’accordaient à dire aussi que depuis
le tremblement de terre qui a détruit la Concepcion , le mouillage
de l’île Sainte-Marie, situé à vingt-cinq lieues dans le sud, est
devenu très-mauvais; car le fond ayant monté, on ne peut
plus s’approcher autant de la terre et y être suffisamment abrité.
(M. Dubouzet.)
Note 42 bis, page 9a.
Une nouvelle que nous apprîmes lors de notre arrivée et à laquelle
nous étions certainement loin de nous attendre, était
qu’on avait accrédité et répandu le bruit que M. d’Urville n’avait
rien fait pour accomplir son exploration au sud ; qu’il avait
reculé à la première vue des glaces, et n’avait rien tenté pour
trouver une issue ; on avait même été jusqu’à dire, qu’il
n’avait pas osé pénétrer dans le détroit de Magellan, quoique
ayant eu des vents favorables! Que répondre à de pareilles calomnies?
Comment repousser de semblables injures? Ignorant d’où
et de qui elles partaient, ne pouvant former que des conjectures
sans preuves bien établies, nous n’y l'épondîmes que par un froid
mépris, toutes ces absurdités devant nécessairement s’écrouler
devant la masse de preuves, de faits et de travaux qu’avait produits
cette belle et difficile partie de la campagne, dirigée avëc tant de
courage, de persévérance et de sagacité.
( M. Jacquinot. )
N o t e 4 3 , p a g e g 3 .
Parmi toutes les nouvelles que chacun de nous s’empressa de
ramasser à la hâte, il en fut une un peu ébouriffante pour notre
amour-propre. Des gens charitables ( et il s’en trouve partout )
ayant apris que les deux corvettes l'Astrolabe et la Zélée n’étaient
allées que par 64° de latitude sud, en avaient tiré ces habiles conclusions
: que nous n’avions pas osé entrer dans le détroit de Magellan,
qu’une glace nous avait épouvantés, et qu’enfin vaincus,
nous étions allés enterrer notre honte dans le bourg obscur de
Talcahuàno. Le bagagede l’expédition était déjà assez gros pour
répondre par des faits à de semblables on dit ; on ne tardera pas
à comprendre le peu de charité chrétienne de ceux qui les avaient
répandus avec tant d’obligeance, et peut-être aussi avec un peu
de jalousie.
(M. Marescot.)
N o t e 4 4 ? P a g e 9 ^ -
Pour nous , au milieu de cette fête , nous avons été attristés en
y apprenant que déjà une basse jalousie avait gagné ceux de nos
compatriotes q u i, les premiers , devraient le mieux juger à quel
point V Astrolabe a rempli dignement la mission confiée à son commandant.
Tous les actes de M. d’Urville avaient été défigurés; l’expédition
au pôle sud était, disait-on , tout-à-fait manquee ; mais
on se gardait bien de citer tous les efforts qui avaient été faits pour
la faire réussir. Non - seulement sous ce ^apport la mission était
manquée,mais l’expédition, suivant ces mêmes hommes auxquels
je refuse le titre de Français , était nulle sous tous les rapports.
La peur avait empêché M. d’Urville d’entrer dans le détroit de
Magellan, et nulle en efforts, sa campagne était nulle en résultats;
aussi, au lieu de gagner Valparaiso, nous étions allés, disait-on,
cacher notre honte dans la baie de Concepcion. Pour moi, il y