tieres tendres & diffolubles qu’elles renfermoient, ont été peu.
à-peu diiïbutes & entraînées par les eaux.
§. 202. Sx ces pierres avoietft été trouvées dans des pays ravagés
par des Volcfths, perfonne n’héfitersit a ie s appeller des Laves■
mais on prononce avec plus de réferve, quand on ré fléch it, que
jufques à ce jo u r , On n’a trouvé aucun veftige de V o lc an s , ni
dans nos environs, ni même dans toute la Suifle ; & qu’après
avüir vifité moi-même en bien des endroits, & avec l’attention
la plus fcrupuleufe, toute cette partie de la chaîne des Alpes,
qui s’étend depuis Grenoble jufques à Infpruck, je n’ai pas
app erçu , à l’exception de quelques eaux thermales, le plus,
lég e r indice de feux fouterrains.
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I l pourroit cependant y avoir d’anciens Volcans inconnus,
dans les lieux que je n’ai pas vifités ; ou il fe pourroit enc
o r e , qu’une révolution dont nous ignorons la date & la
n a tu re , eût tranfporté chez nous ces fra gm ens , des Volcans
éteints du Brifgau , ou de ceux du Vivarais.
E t il ne faut p is que ces diftances révoltent ; car quoique tios
cailloux roulés foient pour la plupart, des pierres dont nous trouvons
des montagnes dans nos Alpes ; il y en a cependant dont nous
n’ avons point encore reconnu le pays n a ta l, & qui vraifembla-
L lem en t, ont été détachées de montagnes très-éloignées de nous.
M a i s je me hâte de fortir de ces ca illou x, dont rémunératio
n aura paru bien aride & bien ingrate à mes Leiteurs ; fi
d u moins d’autrés que des Lithoiogiftes ont eu le courage d’en
achever la lecture ; & je viens à un fujet d’un intérêt plus gén
é r a l, celui de l’origine de ces mêmes cailloux.
CHAPITRE
C H A P I T R E VI.
DE L ' O R I G I N E DES C A I L LOU X ROULE’ S, E T
DES F R A GMEN S DE RO CH E R S QUE L’ ON
T ROU V E D I S P E R S E S DANS LA V A L L E E
DU LAC DE GENE V E, E T SUR LES MO N -
TAGNE S AD J A C E NT E S .
:§. 203. P e r s o n n e n’ignore que l’on nomme Galets ou cailloux
roulés , des pierres de forme arrondie , ou dont au
moins les angles font émouifés, qui fe trouvent ordinairement
fdans le lit des rivieres, & dans les plaines voifines; fur-tout
auprès des montagnes où ces rivieres ont leur fource. Le
¡nom que l’on donne à ces c a illo u x , vient fans doute de ce
que l’on a préfumé qu’ils avoient été roulés & arrondis par
Iles eaux.
Mais Comme on en trouve aufli, loin des rivieres , & même
dans des lieux où l’on n’imagine pas communément, que les
■eaux ayent jamais p a lfé , on a quelquefois élevé des doutes
[fur l ’origine de ces ca illou x , tout comme on en a élevé fur celle
Ides corps marins pétrifiés, O n a d it , que la Nature pouvoit
bien avoir formé des corps d’une figure déterminée; q u e , par
lexemple , elle pouvoit produire les pierres aufli facilement
■rondes qu’anguleufes.
C e p e n d a n t les Naturaliftes, fans contefler le pouvoir d e là
I Nature, font actuellement à-peu-près unanimes à reconnoître
T
Ce qu’ on
entend par
cailloux
roulés.
Doutes fur
leur origine.