morceaux de Quartz prefque tfanfparent, d’un ou deux pouces
d’épaifleur, traverfés par des feuillets de M ic a ,- fi grands qu’on,
pouvoit leur donner le nom de T a lc ou de verre de M o fco vie ;
& le tout entremêlé de gros morceaux de Feld-Spath ro u g e ,
femblable à celui du Granit même, & confufément cryftallifé.
O n ne pouvoit pas douter en voyant ces amas de gros cryf-
ta u x , qu’ils ne fuffent l’ ouvrage des eaux des p lu ie s , qui en
paffant au travers du G ra n it , ont diflous & entraîné ces divers
élémens, & les ont dépofés dans ces larges crevaffes où ils fe
font cryftallifés, & ont formé de nouvelles pierres du même
genre. Les cryftaux de ces nouveaux Granits font plus grands
que ceux des anciens, à caufe du repos dont les eaux ont joui
dans l'intérieur de ces réfervoirs. :
§ . 603. Rassemblons à préfent celles des ■Réfultats obfervations éparfeg
^!e nos ob- - 1 1 .
fervations dans ce t ouvrage , qui peuvent nous donner quelques lumières
“ Gra" fur l ’origine de cette R o ch e , fi ancienne & fi peu 'connue.
J ’ a i fait voir dans la première p ar tie , §. 1 3 4 , 1 3 y & 13 S ,
que la nature des élémens du Granit, & la maniéré dont ils font
combinés entr’e u x , parodient prouver que les pierres de c e
genre ont été formées par une cryftallifation : je viens de mon-:,
trer des Granits, qui fûrement ont été produits par l’intervention
des eaux : que faudroit-il donc encore pour qu’il fût indubitable,
que les montagnes de Granit ont été réellement formées
dans l ’ancien Océan ?
I l faudroit deux chofes; premièrement, que les Granits fuf-
fent difpofés par couches ; fecondement, qu’ils renfermaient des
reftes ou des veftiges des habitans des eaux.
§• *0 3 ,
§ . 604. Q u a n t à la difpofition par couches, il ne me refte
plus aucun doute ; ces. grands feuillets dirigés parallèlement à
la chaîne des A lp e s , §. y 69 & fuivans, ne font autre chofe
que des couches; car la fituation inclinée , verticale même de
ces feuillets n’empêchera pas qu’on ne les reconnoiffe pour
de vraies couches, depuis que j’ai fait voir que les Pierres calcaires
& les Ardoifes fe trouvent fi fréquemment dans la
même fituation. Et quand nous aurons examiné de plus près
des montagnes de Granit , ’ quand nous y aurons obfervé des
couches multipliées , régulières, parallèles entr’e lle s, & d’une
étendue confidérable, nous 11e douterons plus de leur exiftence.
•
Il faut pourtant avouer que les Granits ne montrent pas
tous ces couches régulières ce qu’il y a de bien remarquable
, c ’eft qu’en général , les Granits des plaines & des baffes
montagnes, ceux de la Bourgogne & des Y o fg e s , par exemple
, ceux même 'de quelques petites montagnes des Alpes ,
comme celle de Valorfine, g; y 9 7 , ne préfentent que rarement
des couches bien prononcées.
M a is la raifon de cette différence eft très-manifefte ; prefque
tous ces Granits des plaines & des baffes montagnes, font
naturellement & actuellement divifés en fragmens rhomboïdaux,
ou du moins terminés par des côtés plans. O r ces divifions
ont caufé la rupture & la confufion de leurs couches ; car
ces co u ch e s , compofées de pièces incohérentes, n’ont pas pu ré-
fifter aux injures du tems , à l’affaiffement de leurs bafes, Aux
tremblemens de terre, & c. ; & elles fe font tellement oblitérées,
que fouvent ces montagnes ne paroiffent plus qüe des amas
informes de maffes fendues, & divifées dans toutes les directions
imaginables.
Y y y
Les Granits
font difpofés
par
couches*
Ces couches
ne foni,
pas toujours
diftin&es.
Pourquoi.