que ce vuide & ce remplacement, fe font faits dans le tems
même de la formation de ces rochers.
C es calcâirès argilleufes i à; couches minces, formeht fouVent
la tranfition entre les câlcaires pures & les Ardoifes' : elles ft
divifent , comme la plupart des Ardoifés & des Roches primi.
tives, en fragmens terminés, par des côtés plans, & de formes
fouvenf ¡rhomboidales ; elles font auffi comme celles-ci ,* coupées
par de grandes fiffures üfouvent perpendiculaires , & quelque,
fois obliques aux plans de leurs couches.
Ces fentes' font caufe qu’il fe détache de ces rochers de
grands blocs cubiques ou rhômboïdaux ; on v o it - fu r cette
route I un grand nombre de blocs qui préfentent ces formes
avec une régularité finguliére.
ta*6« * f°n" ^ un £rand cluart d’heure au delà du pied' de H
caverne, on rencontré des fources d’une eau parfaitement claire,
& de la plus grande fraîcheur, qu’on voit fortir de terre avec
tant de force & d’abondance, qu’elles forment fur le champ
une petite riviere qui va fe jetter dans l’Arve.
tac de : - Ces fources font à ce que je crois, l ’écoulement d’un. Lac
très-élevé, qui fe nomme le Lac de Flainey Je vis ce'Lac en
. 1764.. Après avoir obfervé la caverne, je trournai le rocher
dans lequel eft fon ouverture ; j’allai paffer par les villages
d[Arbcre , Arache, Fernan, & par la mine de Charbon, qui
eft à une demi-lieue de ce dernier village, Je couchai dans
un hameau écarté qui fe nomme Colonne , & le lendemain
matin j’allai vifîter le Lac, qui eft à une lieue & un quart de
ce dernier village , & dans une fituation très-finguliere.
Q u ’o s
I l fait partie d’une plaine de forme exactement o v a le ,
I d’un quart de lieue de longueur fur une largeur trois fois plus
petite. Cette plaine, quoique fort élevée, eft fituée au fond
d’un -entonnoir formé par de hautes montagnes, dont les af-
peéts font très-variés. Une belle verdure tapiflfe le fond de
la plaine , un petit bois occupe une de fes extrémités ; de
ce bois fort un ruiifeau qui la traverfe en ferpentant, & va
former à l’autre extrémité , un petit Lac de forme demi-circulaire.
Une ou deux habitations font adoiTées au pied de la plus haute
montagne, à égale diftance du Lac & de la fo rê t, & vis-à-vis
d’elles un petit troupeau paît dans la prairie fur les bords du
ruiffeau. Si les Fées ont jamais régné fur ces montagnes, fans
doute l’une d’entr’e lle s , qui avoit quelque pente à une douce
mélancolie-, s’étoit formé cette romanefque retraite.
J e crois donc que les belles fources que l ’on voit fortir de
terre fur la route de Sallenche, font l’écoulement des eaux
du Lac de Flaine. Car elles font au deffous de ce L a c , &
comme fes eaux n’ont aucune iffue v ifib le , il faut néceffairement
qu’elles en ayent une par deffous terre.
§. 4 69. D a n s cette même courfe, j ’allai à l ’Eft du Lac de
Flaine, fur une ' montagne qui fe nomme le haut de Feron,
ou la Croix de Fer , parce qu’on y voit effectivement une
I croix de ce mé tal, portée là pour l ’accompliffement d’un voeu.
C e t t e fommité élevée de 984 toifes au deffus de notre
I Lac, & par conféquent de 1 1 7 2 au deffus de la M e r , eft re-
I marquable en ce que l’on y voit des fragmens d’Huitres pétri-
I nées’; coquillages que l’on a bien rarement trouvés à une auffi
I grande élévation.
D d d -
Huîtres pé*
trifiées à une
grande hauteur.