■ment, & le canal a une forme dont la fection tranfverfe, eft
une efpece de croiffant, comme on le voit dans lés figures B ,b.
Mais les Tubulites reflemblent à la Numifmale dans cette propriété
effentielle, c ’eft que leurs cloifons n’ont ni fcyphon, ni
aucune autre ouverture qui établiffe une communication entre
leurs chambres.
J e fuppoferois d o n c , que Phabitant de la Numifmale a été
Un V e r , ou plutôt quelqu’autre animal marin qui vivoit dans
la derniere lo g e , à l’extrémité extérieure du canal fpiral; que cet
animal fe propageoit en pouffant par fa partie fupérieure un nouvel
animal ; que ce nouvel animal produifoit une nouvelle loge ;
que pendant ce tems-là l’ancien animal périffoit; que fa cellule
fe fermoit par une c lo ifo n , qui fervoit de fond à la loge du
nouveau n é , & qu’ainfi il fe formoit fucceflivement une continuité
de loges appliquées les unes aux autres en forme de
fpirale. Quand les bords de la Numifmale ne font ni u fé s , ni
chargés d’un tartre pierreux , on peut toujours à l’ aide d’une
loupe & d’un peu d’attention, trouver là bouche ouverte qui
termine la fpirale, & qui eft l’ouverture de la loge du dernier
V e r de M e r , qui a vécu dans ce fingulier coquillage.
O u pourroit exiger que pour confirmer cette explication;
je montraffe dans les cellules quelques veftiges des animaux
que je fuppofe y avoir été renfermés : mais quel veftige peut-
il refter d’un animal fi p e t it , Sc purement gélatineux ?
A im e r o i t -o n mieux croire que c’eft le même anima l, qui
renouvellant fans ceffe fa demeure, a fucceflivement produit
& habité toutes ces cellules ? Mais ce feroit faire une fuppo-
fition bien étrange que d’attribuer à cet animal, & ces changemens
inutiles & une fi longue v i e , & une vie fans accroif-
fenient : je dis fans accroiffement, parce que les dernieres ce llules
au bord de la fpirale , ne [font pas plus fpacieufes que
celles qui ne font éloignées du centre que de deux b u trois
révolutions.
Q j jan t a la facilité qu’à.ce foflile à fe p artager, il faut avouer
que ni les T u b u lite s , ni les Polypiers con nu s, n’en fburniffent
aucun exemple.
Il feroit pofiible que l ’animal dont la Lenticulaire a été la
coquille , eut le lon g du dos , comme bien des V e r s , un vaiffeau
longitudinal ; que ce vaiffeau ne fournît pas pour la formation
de la coquille un fuc auffi liant que les. autres parties du corps.,
& qu’ainfi les convexités des fpirales étant les parties les plus
foihles, elles fe laiffent plus aifément divifer dans cette direction.
§. 4 2 4. L es Pierres lenticulaires que l’on trouve à la perte
du R h ôn e , ne font point du genre de celles que je viens de
décrire. Leur forme extérieure approche à la vérité de celle
des Lenticulaires communes ; mais elle en différé en ce qu’elle
eft concave d’un côté , & convexe de l ’autre;, au lieu que
les Lenticulaires proprement dites, font toujours, convexes des
deux côtés- Leur ftruéture intérieure différé encore davantage.
Celles- du Rhône ne fe laiffent point divifer en deux feuillets
égaux & parallèles ; & l’on ne peut découvrir dans leur intérieur,
de quelque maniéré' qu’on y pénétré , aucun veftige
d’organîfation. Leur caffure n’offre , même aux meilleurs
microfcopes , abfolument rien de régulier , ni ftrie s , n i couches
concentriques ni concamérations ; le grain qu’elle préfente ref-
femble à celui d’un Grès, compofé de particules demi-tranfparentes..
Lenticuraft*
res de la
perte du.
Rhône.