Greniers
cdes habitaus
Alpes.
Elévation
*îe la Cou-
•teraye.
Ces greniers ou regards, comme ils les nomment dans le
pays, font de-petits édifices entièrement féparés des maifons,
pour être mieux à l’abri des rats & des incendies. Ils font
conftruits d’épais madriers de bois de M e le z e , aifembles avec
beaucoup de folidité & d’exactitude, & foutenus à deux ou
trois pieds au delfus du f o l , par des piliers couronnés de grandes
pierres plattes, pour que les rats qui grimpent le long des
p ilie r s , ne puiifent pas ronger le plancher, & s’introduire dans
l ’intérieur de l’édifice.
L es habitans des montagnes confervent dans ces greniers,
leurs grain s, leurs provifions , & tout ce qu’ils ont de plus
précieux.
L a fatigue nous fit trouver nos lits excellens ; nous dormîmes
d ’un profond fommeil jufques à la pointe du jour , & fa parfaite
férénité nous :fit entreprendre avec courage la courfe pénible
que nous avions à faire.
D e u x obfervations du baromètre faites par M. P i c t e t , à la
Couteraie, dans la maifon de notre g u id e , donnent à ce hameau
483 toifes d’élévation au delfus du niveau du L a c , ou 6 7 1 au
delfus de la Méditerranée.
CHAPITRE
C H A P I T R E XD
E F A L O R S IN E AU S OM M E T DU BUET .
§• 5 i 1 • C ^ E t t e montagne,, dont la fommité arrondie, toujours
couverte de neige , fe voit de Gen eve, entre les Voirons
& . le M ô le., eft devenue célébré dans le monde favant, par
les expériences de M. D e L uc. Il faut lire dans le II. volume
des Recherches fur les modifications de l’athmofphere , l’intéref-
fante relation des peines & des dangers qu’il eut à furmonter,
pour parvenir au fom m e t. de cette haute montagne.
M ais fi c’eft à M. D e L u c qu’on en doit la première con-
noilfance , c ’eft à M. B o u r r it que l’on eft redevable de la
route que nous fuivrons pour y aller ; route fû re , facile , &
commode par fa proximité avec Chamouui. M. B o u r r it
a aufli publié dans fa Defcription des afpeits du Mont-Blanc,
une relation de la découverte qu’il a faite de cette nouvelle
ro u te , & des beaux points de vue. que l ’on a du haut de la
montagne.
M a is M M . D e L u c & B o u r r i t , dans ce qu’ils ont publié
jufques à ce jo u r , n’ont confédéré ni le Buet lui-même, ni la
vue que l’on a de fa c im e , relativement à la Théorie de la
T e r r e : cette montagne eft entièrement neuve à cet égard, &
ce fera aufli le principal objet de mes recherches.
Introduc.
tion.
J ’ a i déjà d it , que pour nous rapprocher du pied du
B u e t. nous étions Yenus coucher à la Couteraye, hameau dé-
O o 0