Ce (ajet eft
prefque
neuf,'
Travaux de
M. Desma-
Ke s t .
ainfi imité ces Laves fondu es, dans lefquelles on voit des ai.
guilles. de Schorl brillantes & intaétes. Mais mon efpérance
fut trompée. La pierre fo n d é e , quoiqu’elle eût toutes les ap.
parences d’une Lave , qu’elle fut noire en dedans, parfemée de
grandes bulles, & enduite au dehors d’une efpece de vernis
d o ré , éxaéiement comme certains morceaux du Véfuve , n’avoit
pourtant ’confervé aucune lame de Schorl ; tou t était fondu :
ce n’étoit qu’une demi-vitrification, mais elle était uniforme.
O u la différence de fufibilité entre lé Schorl & la matière
qui le renferme a été plus, grande dans les pierres qui ont
fourni ces L a v e s , ou la Nature employé un feu plus gradué.
J’avois pourtant choiii un moment bien précis ; car le fragment
de cette R o c h e , quoique fondu intérieurement, ne s’étoit pas
encore affable, 8c n’avoit pas encore, entièrement perdu fa forriie,
D I G R E S S I O N S U R L A M A T 1E R E P R EM IOE RE DES
D I F F É R E N T E S , L A V E S .
$• 1 7 JE fuis etonne que l’on ait fait fi peu dé recherches
expérimentales fur la nature dès pierres qui s par leur
fu fio n , doivent- avoir produit les différentes- Laves que nous
préfentent les. Volcans.
M. D e sm a r e s t a obfervé, il eft v r a i, avec l’ attention la plus
fo u ten u e , la marche de la Nature dans la produftion des
matières volcaniques ; & il a devine plufieurs de les opérations
avec une fagacite peu, commune. Cependant on aimeroit à
voir fes ingénieufes conjeétüres foumifes à l’épreuve du creu-
fet ; & fans doute l’on verrait iouvent l’A rt p rod u ire , d’après
fes principes, des matières femblables à celles que nous; offre
la Nature. Quelquefois pourtant on trouverait des ■ réfultats
différens. î
Je c ro is , par exemple', qu’il a tiré des induftions trop générales
de fes obfervations ; en avançant que les Granits font
la matière la plus commune des Bafaltes. Voyez les Mém. de
l’Acad. des Sc. pour l'année .1.771 , p. 373..
L es épreuves que j’avois faites en différens tems. fur différentes
efpeces de Granits, m’avoient convaincu qu’ils ne pou-
voient point être réduits en une matière homogene’, même
par le feu le: plus violent des fourneaux ; ■ feu qui , de l ’aveu
même de M. D e sm a è e s t , ■ eft bien fupérieur à celui des
Volcans. a
I l eft vrai que M. d ’ARCET- eft venu à bout de fondre les
Granits ÿmais après les avoir réduits en poudre très-fine; car
ils réfiftoient à l’action du f e u , lorfqu’il les expofoit en morceaux
entier s, tels qu’ils fe trouvent naturellement, /Métnoire
fur l'aBion d’Un feu égal , & c . P . I rc. §. X L IX. D ’autres Granits
qu’il a fon d u s, & dont il parle dans l e l l d. Mémoire ,
avoient auffi vraifemblablement été réduits en poudre ; au moins
le dit-il expreffément de-celui de Pétersbourg , I I d. Mémoire,
§. L X V I .
E t quoique la pulvérifation des Granits facilite leur fù fion ,
en mêlant leurs élémens fufibles avec ceux qui ne le font pas ;
cette fufion exige encore un. feu beaucoup plus violent que
celui des Volcans. : D ’ailleurs, le degré de feu néceffaire pour
fondre les G ranits, même . pulvérifés, les réduit en un verre
extrêmement d u r, g r is , demi-tranfparent, très-différent des Ba-
0 . 3
Les Granits
ne font p a s ,
comme il le
penfe, la
matière des
Bafaltes.
Expériences
de M. d’ARCET.