T a c générale
des Al.
gscs.
T r o is mois après mon retour, je lus dans l’ aiïemblée pu.
blique des promotions de notre Académie, undifeours qui con-
tenoit une defeription fuccinde des Glaciers, & la théorie générale
de leur formation. Comme les obfervations que j’ai
faites depuis lors fur un grand nombre de différens glaciers,
Ont confirmé les idées que je m’en étois formées & que j’a-
rois énoncées dans ce difeours; comme d’ailleurs mes ledeurs
ne connoiffent peut-être pas tous l’ouvrage de M. G r u n e r ,
je vais donner ici les réfultats généraux de mes obfervations.
§ . 5 2 1 . Si un Obfervateur pouvoit être tranfporté à une
aifez grande hauteur au delfus des Alpes, pour embrafifer d’un
coup d’oeil celles de la Suitfe, de la Savoye & du Dauphiné;
il verroit cette chaîne de montagnes , fillonnée par de nom-
breufes va llée s, & compofée de plufieurs chaînes parallèles,
la plus haute au milieu , & les autres décroiifant graduellement
, à mefure qu’elles s’en éloignent.
L a chaîne la plus élevée , que je nomme la chaîne centrale,
lu i paroîtroit hériifée de rochers efearpés, couverts, même en
é té , de neiges & de g la c e s , partout où leurs flancs ne font pas
taillés abfolument à pic. Mais des deux côtés de cette chaîne
il verroît de profondes v a llé e s , tapiffées d’une belle verdure 5
'peuplées de nombreux "village s, & arrofées par des rivières.
En détaillant un peu plus ces objets, il remarqueroit que la
chaîne centrale eft compofée de pics élevés & de chaînes partielles
, couvertes de neiges fur leurs fommités ; mais que toutes
les pentes de ces pics & de ces chaînes, celles du moins qui
ne font pas exceffivement rapides, font chargées de glaces, Si
que leurs intervalles forment de hautes v a llé e s , remplies d’amas
immenfes de gla ce s , qui vont fe verfer dans les vallées
profondes & habitées qui bordent la grande chaîne.
L es chaînes les plus voifines de celle du centre préfenteroient
à L’Obfervateur, mais plus en p e t it , les mêmes phénomènes.
Plus loin , il n’appercevroit plus de glaces , il ne découvrirait
même des neiges que çà & l à , fur quelques ' fommités élevées :
& enfin, il verroit les montagnes, en s’abailfant toujours, perdre
leur afped fauvage , revêtir des formes plus douces & plus
arrondies,. fe couvrir de ve rd u re ,. venir mourir au bord des
plaines & fe confondre avec elles,.
D ’ a p r è s cet apperçu g én é ra l, je reconnois deux genres de
glaciers, bien diftincts, & auxquels on peut rapporter toutes
leurs variétés, quelque nombreufes. qu’elles, puiifent être.
L es uns font renfermés dans dès vallées, plus ou moins,
profondes , qui bien que très-élevées, font cependant domi*-
nées de tous côtés par des montagnes encore plus hautes.
L es autres ne font point renfermés dans- des vallées ; mais,;
font étendus fur les pentes des hautes fommités..
§. 5 22. L es Glaciers de là première clàife, ceux qui font
renfermés dans le fond des hautes-vallées-, font les plus confi-
dérables, tant pour l’étendue que pour là profondeur. On
en voit dans les A lp e s d o n t la longueur eft de plufieurs lieues:
celui des Bois dans la vallée de Chamouni, a près de 5 lieues-
làns aucune interruption, fur une largeur v a r ia b lem a is qui;
vers le h a u t,.e ft de plus d’une lieue.-
D l v l f i o r r
des Glaciers..
Glaciers dé-
la premiere,
clalte.