Le Rhône
s’éclaircit en
travel fant le
Lac.
Atterrifle-
ment auprès
de. l’ embouchure
du
Rhône.
g L E L A C D E G E N E V E . Chap. I.
„ Secheron & le deffous de C o lo gn y ; ce banc.................... eft
,, en partie compofé d’une terre glaife fort m o lle , recouverte
,, en quelques endroits d’un peu de fablon. L e bord du
,, même banc le plus avancé dans le L a c , fe nomme le Tra-
„ v er s : Hift. de Gen. T . I I , p. 4.61
T r o i s quarts de lieue plus haut le L ac devient beaucoup
plus profonde Mais je réferve pour ,l’article fuivan t, les expériences
fur la profondeur & la température du Lac.
§. 1 1 . L e s eaux du L ac font parfaitement claires dans toute
fon é ten d u e , excepté auprès de l’embouchure du Rhône. Ce
fleuve quand il fe jette dans le L a c eft ,encore chargé des débris
des montagnes & des terres qu’il mine & qu’il entraîne
dans fa courfe rapide.. Ces matières, fe dépofent dans le Lac
aux environs de l ’embouchure du Rhône ; elles refluent même
jufques dans le cul-de-faç qui termine, le L ac auprès de V illeneuve
, & elles y forment un fond de vafe qui eft couvert
de rofeaux.
,, L e s fablons , que le Rhône charie étant agités par les
„ v a gu e s , font repouffés contre le rivage ., lorfque foufflent
„ des vents .d’O c c id en t, compris entre le Sud & le N o rd , &
3, ce rivage en reçoit chaque année un accroiffement confi-
„ dérable. Dans l’année 1 6 7 6 un perfonnage digne de f o i ,
„ qui chaflbit fouvent près de cette embouchure du Rhône*
,, m’affura ( ç ’eft M. F a t i o qui parle ) que les fablons avoient
„ beaucoup augmenté le rivage , & qu’ils avoient formé dans
„ le Lac , entre l’embouchure du Rhône & Villen eu ve , dans
„ l’efpace de 50 ans, une bordure de terre longue de paflTé
„ demi-lieue, & large de plus de quarante pas. D ’ailleurs on
L E L A C D E G E N E V E . Chap. I. 7
me montra un village nommé Prévallay ou P ro v a lla y , &
en latin Fortus Falefîoe qui fe trouve préfentement éloigné
d’une demi-lieue du L a c , quoiqu’il fut autrefois fitué fur
fon b o rd ; parce que le Rhône & les vents ont formé H dans cet intervalle une plaine fablonneufe ” , Uifl. ' de Gen.
T . I I , 4 i 3-
C e s m ê m e s fédimens paroiffeut aufli avoir formé lè fond
! de la vallée du Rhône depuis fon entrée dans le Lac jufques
à Aigle & au-deffus; car cette vallée eft parfaitement hori-
fontale, compofée de lits parallèles de fable & de limon , peu
élevée au-deffus du niveau du fleu v e , & même encore imbibée
de les eaux ,- qui l'a rendent marécageufe.
-§. t a . C om m e le Rhône reffort du Lac parfaitement limp
id e , & y laiffe- par conféquent les fables & les terres qu’il
entraîne des Alpes , ces dépôts accumulés tendent à remplir
d e’ proche en-proche le baffm du Lac. Qn pourrait déterminer
l’ëfpaCe de tems qü’i-1 faudra p o u r le cdmbler entièrement.
I l faudrait pour cela calculer le nombre de pieds cubes
i d’eau, que le Rhône verfe dans le Lac en 'différentes fhifons,
! & la quantité de fédiment que contient dans ces mêmes 'faifons
un pied cube de cette e a u ; on •’aurait ainii! la fonune
des fédimens que le Rhône dépofe dans une année.- Si; d?u n
autre côté on connoiffoit par des fondes répétées la grandeur
: ou la- capacité du baffin qu’occupent les eaux' du Lac , - o n
verrait combien d’anhées il faudra pour le remplir. Pour pro*
céder' avec une exaélitude extrême , il faudrait- tenir compte
des fédimens que le Rhône èntraîne hors du L qc , lorfque -dé
fortes bifes agitant les eaux jufqueS au fond', troublent" celle?
du fleuve à fa fortie ; mais - on peut f u p p o f e c : q u e f 'cette, petite
Les dépôts
du Rhône
tendent à
combler le
Lac.