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Carafteres
qui diltin-
guenc les
Granits des
Grès & des
Toudingues.
trouve des lits ou des b an c s , quelquefois plus épais, mais aufli
conitans & prefque auffi réguliers que dans les montagnes fé.
çondaires..
D ans les blocs roulés de Granit, même les plus confidê-
rab les , & a plus forte raifon dans les p etits , on ne voit aucun
veftige de ces couches ; parce que chaque morceau eft un
fragment d’un fëul lit. Les bancs de cette pierre font , ou
trop épais, ou trop peu cohérens entr’eux , pour rouler en-
femble a de grandes diftances, fans fe féparer..
§• 1 3 4 - C eu x qui n’ont obfervé que fuperficiellement les
Granits, lés regardent comme des efpeces de G r è s , ou connut
des grains de fable ou de g ra v ie r , réunis & agglutinés en-
femble ; 8c c ’eft mê'nje vraifemblablement de cette apparence
g r en u e , qu’ils ont reçu le nom de Granit.
Ma is 11 on étudié attentivement leu r ftruéture , on verra
que toutes les petites pieees dont le Granit eft eompofé , s’adaptent
les unes aux autres avec une précifion, qu’il eft impôt
lible de fbppofer dans un arrangement fortuit de parties: fé-
parées. Les G rè s * les Brèche s, les Poudingues1, qui ont|été
réellement formés par la réunion de fragmens détachés , n’ont
point leurs parties ainiî parfaitement engrenées les unes dans
les autres. D e p lu s , dans ces mêmes pierres, on voit pour
^ordinaire, les interftices des fragmens dont elles font formées,
remplis d un e efpece de pâte ou de cément, qui fert à les fou-
tenir & à les lier enfemhle. Dans les Granits au contraire,; il
eft imp.oflîble de diftinguer aucun cément ; toutes , les parties
paroiffent également intégrantes, & font lî bien adaptées les
unes aux autres , qu’on diroit qu’elles ont été pétries enfemble,
pendant qu’elles étoient encore tendres & flexibles.
C ’ e s t fans doute cette ftruéture, qui avoit fait foupçonner
que ces maifes énormes de Granit qui nous relient des Anciens,
& dont le travail, & fur-tout le tranfport paroiiïbit fur-
paflèr les forces humaines, étoient des mélanges de différentes
pâtes qui avoient été pétries & moulées fur les lieux.
§ . 1 3 L a maniéré la plus ipécieufe de ibutenîr que le
I Granit a été eompofé par la réunion des parties d’un fable.,
¡ou d’un gravier préexiftant,, feroit de fuppôfer que le Quartz.,
[qui eft un des principaux ingrédiens des Granits , s’eft infiltré
I dans les interftices des autres parties & les a réunies. J’ai eu
| moi-même- autrefois cette idée ; mais j’ai été obligé de l'abandonner,
quand J’ai vu que dans bien des Granits, le Quartz
j conftitue, non pas feulement le gluten , mais la bafe & le
¡principal ingrédient de la p ie r re , & que même dans la plu-
| part , les divers matériaux ont entr’eux de telles proportions,
& font affemblés de maniéré , qu’ils paroiffent tous également
néceffaires au foutien de l’édifice qui réfulte de leur affeni-
| blage ; enforte qu’il n’en eft aucun que l’on puiffe fouftraire
j fans que les autres s-’écroplent r d’où il. fuit néceffairement, qu’il
' eft impofiîble que deux, ou trois de ces matériaux, ayent exifté
: premièrement, & qu’enfuite le dernier foit venu remplir les-.
; interftices des autres*.
Q n voit des Granits qui font un mélange de g ro s . grains
à-peu-près égau x, de deux différens genres de pierre 3 de Quartz
; & de S ch or l, ou de Quartz & de Feld-Spath. Si vous fouf-
trayez par la penfée l’un de. ces ingrédiens., vous verrez, qu’im-
Les Granits
ne font pas-
des gravier-«
liés par di*.
Quartz».