V E S P I E R R E S
L e ciment
qui réunit
ces Lentilles
e ft prefque
tout calcaire.
celles dont cet acide avoit extrait la terre non métallique dont
elles font chargées.
C e s Lentilles font donc compofées de parties à-peu-près égales
de Terre calcaire , & d’une Terre ferrugineufe, privée de fou
phlogiftique.
§. 4-26. L e ciment qui lie entr’elles les Pierres lenticulaires,
contient beaucoup plus de parties calcaires, & moins de fer-
rugineufes ; il fait dans l’efprit-de-Nitre une effervefcence plus
vive, & ne laiffe en arriéré qu’une très-petite quantité de ré.
fidu indilfoluble.
T r a i t é au feu comme les Lentilles , il ne devient point
attirable par l’Aiman, parce que la petite quantité de Fer qu’il
contient, n’eft pas capable d’entraîner avec lui toute la terre
calcaire dont il eft chargé; mais on prouve l’exiftence de?cette
petite quantité de Fer, & on rend fon adion fenlible en réunif-
fant quelques parcelles de ce ciment phlogiftiqué , &: en les
approchant d’une aiguille aimantée fulpendue^ bien délicate,
ment : l’aiguille fe détourné fenfiblenient. de fon méridien p ou r
s’approcher de cette terre-
E n éprouvant de Ta même manière dès Pierres lenticulaires
crues & reunies entr’elles, comme elles le font à la Perte dit
Rhône, on leur trouve quelqu’adion fur l’aiguille aimantée :
mais i grains de leur ciment réphlogiftiqué., quelque pauvre
que foit ce ciment en matière ferrugineufe, ont autant d ’influence
fur l’aiguille qu’une maife du poids d’une livre de
Pierres lenticulaires crues-
L E N T I C U L A I R E S . Chap. XVIII. 347
§. 4 2 7 . D ’après ces épreuves, on ne fauroit douter que
ces Lenticulaires ne foient une mine de Fer. Elles ne paroif-
fent pourtant pas appartenir à l’efpece qui porte le nom de
j jpline de Fer lenticulaire. V o y e z la nouvelle minéralogie de
Mr. V a lm o n t d e Bomare , Tom. I l , p. 2 72 .
§. 428. Ce qu’il y auroit de plus intéreifant & de plus difficile
à déterminer , c’eft fi ces corps lenticulaires ont anciennement
appartenu à des êtres organifés. Car on fait, que des
diiTolutions métalliques peuvent pénétrer un corps organifé , un
coquillage par exemple , un Madrépore, infiltrer dans fon
tiffu des parties métalliques, & changer ainfi ce corps en une
mine de ce même métal.
J’a i déjà fait voir que Ton ne fauroit affimiler les Pierres
lenticulaires du R h ôn e , au coquillage connu fous le nom de
Lenticulaire ou de Numifmale. Les feuls caradtepes qui puif-
fent rapprocher nos Lentilles ferrugineufes de la figuré_de quel-
qu’ètre organifé, c’eft leur forme régulièrement arrondie, convexe
d’un c ô t é , & concave de l ’autre; & des ftries dirigées du
centre à la circonférence, que Ton obferve fur quelques-uns de
ces (corps : ( voyez les figures, a , A , Pl. I I I , fig. 3 ) ; je dis
Quelques-uns; car le plus grand nombre n’en ont point, quoiqu’en
apparence aufli entiers, & auffi bien confervés que ceux
qui en font pourvus. O r on obferve des formes tout aulfi
régulières, & des ftries fuperficielles dans plufieurs minéraux
qui n’ont jamais appartenu à la clatfe des êtres organifés ; &
fi Ton joint à c e la , que Ges indices extérieurs ne font accompagnés
dans nos Lenticulaires d’aucun indice d’organifation intérieure
; on penchera je c r o is , comme je le fa is , à confidérer
les Lenticulaires du R h ôn e , comme une efpece particulière de
X x 2
Ces Lenticulaires
font
une mine de
Fer.
Ont elles
appartenu à
des corps
organifés ?
Cela ne pa-
roit pas probable.