Nouvelles
épreuves .
faites dans.
cette vue.
Sur le Granit
de la
Pierre, à Niton
pulvé-
lifé.
Sur lê même
Granit
non pulvé-
tifé.
faites ;• puifque eeux-ci font des. vitrifications imparfaites, noires
pour l’ordinaire, & toujours opaques.
M ais les opinions d’un: Natùralifte tel que M . D e smarest,
n e ' pouvant point être comparées; à des obfervations , ni
même à des expériences vagues & générales ; j’ai réfolu de
faire quelques épreuves uniquement deftinées. à leur vérification,
§. 1 7 2 . J’ai cherché un Granit : dont les trois- élélnens, le
Quartz , le -M ica & le Feld-Spath, fuffent bien carailérifés &
bien diftincts. La Pierre à N ito n , ce grand rocher roulé qui
eft dans le L ac à; l’entrée du port de notre ville , poffede ces
qualités dans u n degré éminent: fon Felcf-Spath; eft en grands
cryftaux blancs & opaques ; fon Quartz eft en morceaux, de
forme indéterminée, mais tranfparens & d’une couleur qui,tire
fur le violet-; & fon Mica eft; e a petites, lames noirâtres...
J’-a i fait réduire en poudre fipe un fragment dë- ce Granit;
je l’ai expofé au feu le plus .violent de mon fourneau ; il s ’eft
changé en un verre d’un gris verdâtre, demi-tranfparent, bien
affailfé , brillant à fa furface; mais rempli de bulles extrêmement
p etites, & la loupe y démontre des grains blancs de
Q u a r tz , qui. étant, moins fins, que les autre s,; ont réfifté à la
vitrification,
§. 1 7 3 . Sous là même moufle, & à côté- du creufet-qui
contenoit ce Granit p u lvé rifé , un autre creufet renfermoit des
fragmens du même rocher. Les- épreuves -faites; ainfi für-des
morceaux entiers,, font beaucoup plus, inftruftives parce que
l ’on peut reconnoître les changements divers qu’éprouvent les
différentes iubftances dont un mixte eft compofé. Ces fragmens
, après avoir fmbi l’aélion du feu-, fe trouvèrent réunis ,
affaiffés, ils rempliffoient le fond du. creufet, & la furface de
la matière fondue étoit concave & brillante. En caffant cette
matière vitreufe, on reconnoiffoit. diftinélement les trois élémens
du Granit ; le Mica fbndu en un verre d’un noir q u i
tenoit du brun & du v e rd , parfemé. de bulles de la grandeur
d’un grain de Mil : le Feld-Spath réduit en un verre tranfpa,
rent & fans, couleur,, rempli de. bulles qui ne font vifiblea
qu’à la lo u p e , dur au point de couper le verre à v itr e , &
d’étinceller contre l ’acier : le Qjuartz enfin, confer.ve intact, même
dans fes plus petites parties, n’ayant perdu que fa tranfparence.
qui lui eft enlevée par des gerfures innombrables qu’il a c o n -
tradées. dans. le feu , & qui te rendent d’un beau, blanc mât.
L a vitrification de c e Granit eft donc bien éloignée de
reffembler à un Bafaîte: hombgene. De s degrés de feu plus
forts, s’ils étoient capables d’attaquer & de diffoudre enfin Iè;
Quartz , réduiroient 1e Granit en un verre encore beaucoup,
plus dur. & plus tranfparent, qui reffembleroit. bien moins encore
au Bafalte. Et des degrés plus foibles donneraient,
.comme je l’ai ép ro u v é , d’abord des- maffes. friables & -incohérentes
; enfuite des frittes caverneufes,. fans liaifon & fans homogénéité
; enforte qu’il me paraît impoflible qu’un tel G ranit,
puiffe jamais donner une matière qui reffemhle a une Lave,
homogène;..
D ès épreuves femblàbles, répétées für d’autres Granits dé nos
environs, m’ont donné les mêmes réfultats,
§. 1 7 4 . M a i s il m’eft furvenu un doute : j’ai penfé que peut-
être les Granits des pays qui renferment des Bafaltes, feraient.
Le feu n’ ert ;
fait point un .
Bafalte.
Même '
épreuve &
même réfuU