ce qu’ils font difpofés à fe rompre en fragmens, de forme à.
peu-près rhomboïdale ou parallélépipède obliquangle. Ces
bancs de rochers calcaires, épais de S'y à 70 pieds , dont je
viens de parler , fe rompent auffi naturellement en fragmens,
d’une forme femblable ; mais les fragmens calcaires font de
3 ou 3 p o u c e s , au lieu que ceux de Silex n’ont que a à 3
lignes.
Fer. §. 2 j i . L e Fer eft le feul métal dont on ait trouvé des
indices dans le Mont Saleve. J’ai déjà dit qu’on en v o y o it dans
les G r è s , §. 3 4 1 . On en vo it auffi dans.les couches argil.
leufes ; il s’y trouve fpus la forme de Mine de Fer terreufe ou
limoneufe. Mais la mine de ce m é ta l, la mieux caradérifée
qu’on ait tirée de cette montagne, eft un beau morceau d’Hé-
matite que M. T o l l o t a dé couve rt, en faifant creufer dans
un champ, au deffous de la Grange des Arbres.
Plantes ra. §. 2 y 2. L e Mont Saleve eft très-fertile en plantes rares :
montagne.6 il produit la Daphns alpim, VAnthyllis montana , VAfperugo
procumbens, le Cynofurus coeruleus, VHypocharis maculata, la
Fotentilla rupejlris. J’ai eu le plaiiir d’y retrouver une jolie
p lan te , qui n’avoit été vue que par R a y , & qui depuis lors étoit
demeurée dans l’oubli; M. de H a l l e r l ’a nommée Arabis mul-
ticaulis, foliis radicalibus fcab r is, dentatis, dentibus ciliatis. Enti-
mer. Stirp. Helvet. N '. 4^3. J’y ai trouvé auffi, le Doroni-
cum pardalianches, dont on a prétendu, mais à t o r t , que le
fameux G e s n e r s’étoit empoifonné, en voulant en Faire l’effaifur
lui-même; cette petite Renoncule connue fous le nom de
Tho ra, dont les racines fervoient aux anciens habitans des
A lp e s , & même fuivant P l in e aux Gau lois, à empoifonner leurs
flèches. Pendant que VUva Urfi étoit à la mode contre la
gravelle; on en ramaffbit une quantité au pied de la montagne,
& on en faifoit des envois dans le Nord de l’Europe. On y
trouve encore l’Iberis nudicaulis, une grande variété de beaux
Orchis, & entr’autres l’Orchis à fleurs jau ne s , N ’. 12 8 a de
H a l l e r , l'Orchis pyra.mida.lis , le fatyrium nigrum ; plufîeurs
efpeces de R o fe ; la Rofe fans ép in e s ; celle que L in n æ u s a
appellée fpinojtjjîma & pimpinelli-folia. Le chemin qui conduit
de Geneve à V e ir y , au pied de Saleve, eft bordé de toutes les
| variétés de la belle Rafe d’Autriche.
§. 2 ; j . L e Z o o l o g i s t e trouve fur cette montagne quelques
animaux peu communs. L ’Aigle à queue blanche, Vul-
\tur albiulla, niche dans fes roch er s, auffi bien que le Merle
de roche ou Paifereau folitaire fauve à tête cendrée , Turdus
mxatilis. Divers infedes auffi rares que beaux , voltigent fur
les fleurs qui parent le Mont Saleve ; l’A p o llo n , le plus beau
de tous les Papillons de l’Europe ; le Fapilio H ip p o tb o e q u i
femble couvert d’un fatin o ra n g é , le Fapilio minimus, bien différent
de VArgiolus du Chevalier de L i n n é , & plus petit encore,
comme l ’a bien obfervé M . F u e s l i dans fon catalogue
des infedes de la Suiffe : le Myrmeleon barbarum, la Mutilla.
\Europea., le Scaraboeus agricola.
§. 2 y 4. L e Mont Saleve . n’a pas dès attraits pour le feul
Naturalifte. Tous ceu x qui font fenfibles au beaux, points de
i^ue, font curieux de monter au moins jufques à Monetier.
On va vifiter les ruines du Château de l’Hermitage, fitué au
bord du ro ch e r , dans une des plus belles fituations du monde.
On va voir ces roches faillantes & horizontales, fous lefquelles
deux ou trois cent perfonnes pourroient fe mettre à l ’abri : on.
admire ces grandes mafles, qui depuis tant d’années, & peut-être
Animaux
rares.
Beaux
points de-
vue que l ’on..
a du haut de.
Saleve.