Cryftallifa.
tion pierreu.
fe qui fe forme
à la fur-
faee de
l ’eau.
dirige vers l ’intérieur de la montagne. La hauteur, la largeur;
& en général la forme des parois de la caverne varient beauc
o u p ; ici- e’eft une large & belle g a lle r ie , l à c ’eft un paifage
fi étroit que l ’on ne peut y pénétrer qu’en fe courbant. beau,
co u p ; plus loin ce font des falles fpacieufes avec des voûtes
gothiques très-exhauflees. On y trouve des Stalaélites & des
Stalagmites affez grandes & aifez belles ; quoiqu’à cet égard,
cette caverne n’approche pas des grottes d’Orfelles en Frandie-
Ç om te , ni du P o o l’s-Hole en Derbyshire-
M ais une particularité que j’ai obièrvée dans la n o t r e , &
que je n’ai point vu e , du moins auifi diftindément, dans celles
que je viens de nommer ^ c ’eit une cryftallifation fpathique, qui
fe forme à la furface des eaux, ftagnantes, qui repaient en divers
endroits fur le plancher de la caverne. J’étois étonné
d’entendre quelquefois le fond réfonner fous nos p ieds, comme
fi nous euffions marché fur une voûte mince & fonore ; mais
en examinant le fo l avec attention, je vis que c’étoit une matière
eryftallifee, femblable à celle qui tapilfe les murs de la
g r o t te ; je reconnus que je marchois fur un faux fond foutequ
en l’air à une diftance aifez grande du fol de la gallerie. Mais
je ne pouvoîs pas comprendre comment s’étoit formée cette
croûte ainfi fufpendue ; lorfqu’en obfervant des eaux ftagnantes
au fond de la caverne, je vis -qu’i l fe formoit à leur furface
une croûte cryftalline, d’abord femblable à une pouffiere incoherente
, mais qui peu-à-peu prenoit de l’épaiffeur & de la
confiftenee, au point que j ’avois peine à la rompre à grands
coups de marteau, par-tout où elle avôit un ou deux pouces
d épaiifeur. Je compris a lo r s , que fi ces eaux venoierit à s’éc
o u le r , cette croûte foutenue par les bords formerait un faux
fo n d , femblable a celui qui avoit réformé fous nos pieds. Ces
eaux chargées de . principes fpathiques font parfaitement limpides
; en les goûtant j’y démêlai à la vérité une fadeur ter-
reufe,.mais bien moins fenfible que dans une infinité d’eaux
de puits & même de fonta ine , dont on boit journellement-
D es eaux femblables qui fuintent le lo n g des -parois de la
caverne, ont formé des cryftallifàtions d’une épaiifeur confidé-
rable. Ces faux Albâtres font dans. quelques endroits d’une
blancheur éblouiffante ; & les lames brillantes dont ils Font
compofés, réfléchiffani de toutes parts la lumière de nos cierges',
peuvent dans une defcription poétique donner l’idée de murs
incruftés de Diamans. _
Au re fte , je vis le puits dont m’avoit parlé le bon vieillard
de C lu fe , il eft à 340 pas de l’entrée ; je n’avois point de
corde pour fonder fa profondeur, & je ne pourùis pas en
juger par le tems que les pierres mettent à y defcendre ; parce
que comme elles frappent à pluGeurs reprifes les parois du
puits, leur vîteffe eft par-là- rallenfie; mais je jugeai bien qu’i l
étoit près-profond, & j ’entendis aufli à l a fin de le u r ‘ chute
ce roulement fur des cailloutages, -que l’on avoit pris pour le
bruit d’un monceau- d’or. II faut voir dans l’ ouvrage de Mr..
Bourrit, l’effet prodigieux d’une grenade qu’il fit éclater dans,
le fond de ce puits.
Sois ouverture, eft un peu plus loin que la moitié de la diftance
à laquelle on peut parvenir vers, le fond de la caverne ; je
comptai-6 4 ? '.pas depuis l’entrée jofques au fond. La gallerie
ne fe ferme pas, tout à fa i t , mais elle fe rétrécit tellement
qu’enfin on ne peut plus y paffer ; on d it , & cela, eft bien-
probable , que ce font les incruftations q u i, en rétréciffant te
Puîtsi au
milieu de là
caverne*
lo n gu eu r
de la ca»
v e r n e i .