Hauteur du
Buet.
Mallet , ProfeiTeur d’Aftronomie , obfervoit dans le même
moment a Avully, village fitn.é ..à deux lieues. au Sud-Oueft de
Geneve, a ly g pieds au déffus du Lite', un baromètre eonf.
truit avec beaucoup de foin. Sa hauteur corrigée étoit là de
27 pouces & 3 feiziemes de ligne. Le thermomètre en plein
air étoit fur le Buet à — 1 6 de la divifion de Mr. De L u c ,
qui répondent environ à + 10 de la divifion de R e a um u r , 8c
un-thermomètre Femblablé étoit à Avully à - ( - 1 ° de la divi-
fion de Mr. De L uc , ou à + 3 1 de celle de R e a um u r .
LiLÉVATioN de la cime du Buet, calcifiée" d’après cette
obfervation, fuivant les principes de Mr. D e” Luc, fe; trouve
de pieds au deiTus du nivèâu d’Avulîy/oü; de 8354 au
deflus du Lac. La même obfervation, calculée d’après la hauteur
a laquelle étoit alors à Geneve un autre baromètre fé-
dentaire, obfeivé par Mr. D e Luc le, cadet, donne 1 9 pieds
de moins, c’eft-à-dire, 8 33f pieds au deflus du Lac.
C e s deux réfultats s’accordent finguliérement bien avec la
mefure que Mr. le Chevalier S c h u c k b u r g h avoitprife du Buet,.
par des obfervations trigonométriques. très-exaéles ; car cette mefure
,reduite en pieds de France, donne 8 34-L, ce qui eft à fix
pouces près, la moyenne entre les deux réfultats de l’obfer-
Vation d u baromètre faite par Mr. P i c t e t (1). En adoptant
onc cette moyenne, conforme aux mefures trigonométriques 3
la cune du Buet feroit élevée de 1578 toiles | au deffus du
niveau de la Méditerrannée,
(0 Je fis en 1776, une obfervation-du
baromètre fur la cime du Buet, dont le
réfultat donne dix pieds de moins que
cette moyenne 5 mais je n’ai pas voulu
-là’ foire entrer'dans te calcul de cette
même moyenne , parce .que l^bferv».
tiou correfpondante dans la plaine n’a~
voit pas été faite à la même heure*.
M a i s les obfervations faites! fur cette montagne par l’inventeur
même du baromètre que nous y avons porté, donneroient
une hauteur plus petite de; 18 toifes |. Voyez Recherches fur
les modifications de l’Athmofphere, T. I I , §. 937. Peut-être
cependant préférera-t-on celle de Mr. P i c t e t , à caufe de fon
accord avec les mefures trigonométriques, & avec mon obfervation
de 1776. '
§. y 64. L o r s q u e Mr. P i c t e t eut obfervé le baromètre, il
fut conftamment occupé à épier les ouvertures qui fe faifoient
dans les nuages , 'pour mefùrer les diftances angulaires des
objets, -à mefure qu’ils devenoient vifibleS. Il eut le bonheur
de faifir celui qui nous intéreffoit le plus, l’angle de hauteur
de la ’cime du Mont-Blanc au deflus de celle du Buet. 11 le
trouva de 4 degrés, 2r minutes,- 30 fécondés. Cet angle étoit
important pour déterminer la hauteur du Mont-Blanc; parce
que les mefüres'connues'de cette montagne màctelflble, ont
toutes été prifes des bords de notre Lac ou des montagnes
voifines. Or l'exactitude d’opérations trigonométriques faites. à
des diftances aufîï grandes, repofe fur de fi petits angles de
hauteur, que les erreurs les plus petites font d’une très-grande
conféquence. Ce fut pour nous le fujet d’un grand plaifir,
que d’avoir pu le relever. Mais je ne faurois choifir un meilleur
moyen de faire connoître le parti que Mr. P i c t e t a tiré
de cette obfervation, que de donner ici l’extrait d’une lettre
dans laquelle il me communiquoît les réfultats de fon travail.
’’ „ J ’a i enfin calculé la hauteur du Mont-Blanc, par une com-
,', binaifon d’obfervations barométriques & trigonométriques,
„ dont je regarde le réfultat comme approchant d’affez près
„ de la vérité: je né puis vous communiquer cette détermi-
Q .q q 2
Hauteur du
Mont-Blanc*
Nouvelle
méthode de
calculer les
réfradions
terreftres*