Ardoifes
très - inclinées.
Naat &
glacier de la
.Gria.
Nant &
glacier de
Taconay.
Nant &
glacier des
BuiiTons.
O n voit encore ici fur fa d ro ite , les Ardoifes prefque verticales
, appuyées contre les montagnes primitives. Les mai-
fons du village font couvertes de ces Ardoiles.
§. fT 4 . A quelques minutes des O u che s , on traverfe encore
une profonde ravine, formée par le torrent de Ca G r ia ,
qui defcend d’un petit glacier que l’on vo it fufpendu au
fommet d’une go rg e de la montagne à droite.
O n palfe encore un autre torrent à d em i-lieu e du précédent
; il defcend auflî d’un glacier , & porte comme lui
le nom de Taconay. Ce glacier m’a paru confidérablement
augmenté depuis l ’année 1 7 6 0 , où je le vis pour la première
fois.
C e s deux glaciers defcendent des deux côtés d’une haute
montagne que l’on voit de G en eve, au pied des neiges du
Mont-Blanc; elle paroît comme une grande porte noire , de
forme demi-circulaire, par en h a u t , & fillonnée par des ravines
perpendiculaires à l ’horizon.
§. f i y . A un quart de lieue du ruiffeau de T a co n a y , 011
traverfe fur un pont de bois le ' torrent qui defcend du glacier
des BuiiTons, & qui porte le nom de ce glacier. Ce torrent
eft beaucoup plus confidérable que les pré cédens, il
roule un grand nombre de fragmens de G ra n it, qu’il arrondit
en les entraînant; & fes eaux font blanchies par le fable fia
que produifent la rupture & la divifion de ces Granits.
O n trouve auprès de ce to r r en t, de grands blocs de ca
même genre de pierre , qui font roulés du haut du Mont-
Blanc
B la n c o u d e f e s b a f e s , p a r la v a llé e d e c e m êm e g l a c i e r , q u i
le p r o l o n g e fa n s in t e r r u p t io n ju fq u e s a u p r è s d e s fom m it e s d e
c e t t e h a u t e m o n t a g n e .
Q u a n d on feroit très-preOTé par le te in s , 011 pourroit fe
détourner fur la droite, Sc viiiter ce glacier en allant au Prieuré,
qui eft encore éloigné de là de trois quarts de lieue. On
épargneroit environ une heure qu’il en coûte de p lu s, lorfqu on
y va de ce dernier village.
§. <¡16. U n e demi-heure avant d’arriver au Prieuré, on
quitte 'la rive gauche de l’Arve, que l’on a toujours fuivie depuis
le Pont Péliffier, & l’on traverfe cette riviere fur un pont
de bois.
O n s’approche alors des rochers qui bordent la vallée fur
la rive droite de l ’A rve; on voit fortir du pied de ces rochers
de belles fources , femblables à celles que nous avons vues
entre Clufe & Sallen che , & qui font auifi vraifemblablement
l’écoulement d’un Lac fitué fur le haut de la montagne.
Celui que les gens du pays croyent être le réfervoir de ces
fontaines , eft derrière la plus haute fommité du Mont Bré-
v e n ; il n’a aucune ilTue apparente, & reçoit cependant les
eaux d’une affez grande furface de rochers.
L a bafe de la montagne de laquelle fortent ces fources, eft
une Roche de Corne , mêlée de Mica & de Quartz : fes
cou ch es, à-peu-près verticales, font fouvent brifées & diverfe-
ment dirigées. 11 paroît cependant que la direftion générale
& primitive de leurs plans eft parallèle à celle de la vallée,
qui court ici à-peu-près au Nord-Eft.
Pont fur
l’Arve.
Belles four,
ces.
Montagne
de Roche de
Corne.