Sa fituation.
Sa forme &
fcs dimen-
fions.
Situation
des eouches
duGrès dont
i l eft com-
pofé.
C H A P I T R E X I I .
L E C O T E A U D E B 0 1 S Y.
§. 302. L e coteau de Boify eft fitué au Nord-Eft de Geneve
entre le L ac & la montagne des Voirons. Il eft à-peu-près
fur la même ligne que les coteaux dont je viens de parler ; fa
matière , fa ftruéture , & la pofition de fon plus grand diametre
font auffi à-peu-près les mêmes. Mais il eft plus grand, plus
é le v e , 8c mérité a tous égards une defcription plus détaillée.
Sa forme 11’eft pas ovale comme celle du coteau de M011-
t o u x , il eft alongé parallèlement au L a c , dont il fuit un peu
la courbure ; & il fe rapproche en cela de la forme générale
des coteaux de nos environs. Sa longueur eft à-peu-près d’une
lieue & d em ie , & fa largeur d’une demi-lieue. J’ai déterminé
par deux obfervations du baromètre, la hauteur du point le
plus élevé ; l ’une m’a donné 1 n y , & l’autre n i 7 -pieds ; au
deffus du Lac. Le premier étage du Château eft élevé de
9 1 1 pieds au deffus du même niveau.
§. 303. Ç e coteau eft compofé d’un Grès , ou d’une Mo-
lafle plus ou moins tendre. Les couches de cette Molaffe
s elevent contre le Lac avec tant de régu larité , que comme
le L a c , dans cette partie, fe recourbe en tournant à l’E f t , de
meme auffi les couches changent de direélion pour le regarder
toujours. Celles qui font à l’extrémité occidentale du coteau,
au deffous du Châtelar, montent prefque droit à l’Oueft ; tandis
que celles qui font a l’E f t , au deffus de Sciz , s’élèvent au
Nord - Nord - Oueft.
L es efcarpemens de ces couches forment en divers endroits,
des précipices de 2 à 300 pieds. Les plus remarquables font
la Roche de M a ffon g y , & la Roche de Marignan. J’ai eu
bien de la fatisfaâion à voir mon obfervation fur la fituation
des efcarpemens, s’étendre même à d’aufli petites montagnes
que le coteau de Boify.
§. 304. L es Grès d e -c e coteau font compofés d’un Sable
Iquartzeux , mêlé d’un peu d’Argille , & de petites lames de
IMica. Ces différens corps font réunis par un gluten ca lcaire ,
[qui fe cryftallife quelquefois fous une forme fpathique, dans
les interftices des couches.
D ’a illeu rs ces couches ne renferment aucun corps étranger;
du moins n’ai-je pu en découvrir aucun ; & quoique le coteau
M'oit en divers endroits, recouvert d’une grande quantité de
■fragmens de rochers des Alpes ; on ne trouve pourtant aucun
Iveftige de ces fragmens dans l’intérieur des bancs de Molaffe.
C ’e s t à cette obfervation que je dois la corredion de l’idée
»que j’avois d’abord con çu e , fur la formation des Grès de notre
(pays. Je croyois que les fables qui font la matière de ces Grès,
avoient été chariés par les mêmes courans qui ont tranfporté
Ichez nous tant de fragmens des rochers des Alpes. Mais en
voyant à découvert les roches de Maffongy & de Marignan,
divers bancs au deffous du Châtelar; je m’étonnai de n’ap-
percevoir aucun de ces fragmens dans des mafles d’une ü
Igrande étendue, & cela me fit comprendre que les fables dont
Ices Grès font cotnpofés, ne pouvoient pas avoir été accumulés
I dans le même tem s , & par la même caufe qui a tranfporté
[tes fragmens.
Nature de
ces Grès.
Ils ne ren-
ferment
point de
cailloux
roulés«