ïnconvé-
üiens des
dénominations
vagues.
Dictionnaire, ne fait mention des Pierres de Corne que d’après
les defcriptions des Minéralogiftes étrangers i l ne cite du
moins aucune Province de France , où il en ait obfervé lui»
même. Ce genre de pierre eft pourtant très-commun en
France. J?en ai vu en Dauphiné des montagnes entières., &
fans doute les Alpes de la Provence & les Pyrénées doivent
en con ten ir, puifque celles du Dauphin é , de la Savoy-e & de
la S u ifle , en font remplies. J’en ai vu auffi dans le. Forez &
dans les V o fg e s ; & le Rhône charie jufques dans le Lan,
gu ed o c , les mêmes efpeces que nous trouvons ic i fur fes bords,
& fur ceux de notre Lac,
C ependant l ’efpece de Pierre de Corne la plus remarquable
, & qui différé le plus évidemment de tous les autres
genres.de p ie r re , je veux dire le Txapp des S u éd o is , n’a, point
encore été trouvée en France» de même qu’elle ne l ’a pas
été dans nos montagnes. Les efpeces de Pierre de Corne qui
fe trouvent & che z nous & en Fran ce , font prefque toutes
feuilletées ; atnfi on aura vraifemblablement donné à ces pierres
l.e nom de Schifte ou Schite, dénomination bannale de: toutes
les Pierres qui ont une difpofition à fe féparer par feuillets.
R ie n ne r-etarde plus les progrès de l’H iftoirç Naturelle que
ces dénominations vagues » elles fervent de po in t d’appui à la
par elfe » parce que: dès qu’on peut les appliquer on fe croit
difpenfé de toutes recherches; ultérieures, Quan d on a dit
qu’une montagne étoit compofée d’une Pierre fchifteufe, oa
croit avoir fufEfamment déterminé fa n a tu re ;.& pourtant tout
ce que l’on a. dit, c ’eft que la pierre de c e t t e . montagne fe
divifoit par feuillets. O r il y a des Pierres calcaires, des Pierres
argilleuiea, des Pierres marneufes, des Pierres de Corne- . des
Roches primitives, & c . & c . , qui toutes fe divifent également
I par feuillets. Cette forme feuilletée eft donc un accident ,
I qui ne doit jamais fervir de bafe à une dénomination.
A R D 0 I S E S.
§. 104. L e s fragmens.de différentes efpeces d’Ardoifes font
I fréquens dans nos environs.. Ce genre de pierre eft connu
I de tout le monde ; on a cependant quelquefois de la peine à
I le diftinguer de certaines Pierres de C o rn e , qui font noires &
I feuilletées»
L e s principales différences font
i°. Q ue les Ardoifes font communément plus légères»
2“. Q u ’humectÉes avec le fo u fle , elles n’exhalent aucune
I odeur, au lieu que les Pierres de Corne donnent une odeur
I terreufe très-fenfible.
3*. Q u e le feu de fufïon change la plupart d’entr’elles en
I une fcorie poreufe & légère ; au lieu qu’il réduit les Pierres
j de Corne en. un verre folide.
4°. L ’a n a l y s e chymique démontre que Tes, Ardoifes font
Caraélira»
qui les dif-
tinguent des
Pierres de
Corne.
pour la plus grande partie , compofees d’une Terre argilleufe,
mêlée quelquefois de calcaire, & que s’il y entre de la Mag-
néfie », c’eft en t-rès-petite quantité ; au lieu que dans les Ro -
i ches de Corne cette fubftance eft plus abondante.
M algré ces caraileres diftinflifs, & quoique lès extremes