rochers les de ia montagne : mais du côté du C ou ch an t, la calotte de
plus eleves
du Buet. neige qui le cou v re , s’ amincit peu-à-peu , & laiffe enfin à découvert
des rochers qui parodient être la continuation de ceux
■de la cime.
C es rochers font d'une Pierre calcaire, que fa forme feuilletée
& fa couleur d’un gris noirâtre pourroient faire prendre
pou r une Ardoife ; fi l’irrégularité & la groffiereté de fes
feuillets, leur couleur terne & non point luifante comme celle
de l’Ardoife , & la qualité du grain que préfente leur caifure,
ne manifeftoient pas leur nature calcaire. Les épreuves Chy-
miques démontrent ce qu’un oeil exercé reconnoît à l’infpec-
tion : cette pierre fait une vive effervefcence avec l ’eau forte ;
elle ne s’y diiïout pourtant pas en entier , quelques parties
d’Argille ou plutôt de Pierre de Corne , qui font exhaler à cette
pierre une odeur terreufe, loriqu’on l ’humeite avec le fouille,
fe fouftrayent à l’aclion du diffolvant. Elle contient aulfi quelques'
parties ferrugineufes, & quelques grains de Quartz angulaires
que l’on trouve après que l ’eau forte a extrait de la
pierre tout ce qu’elle en pouvoit diffbudre. C ’eft à raifon de
ces grains de Q u a r tz , que l’on tire çà & là quelques étincelles
de cette pierre en la frappant avec le briquet.
L e s p r in c ip e s c a lc a ir e s Sc q u a r t z e u x q u e c o n t ie n n e n t c e s
r o c h e r s , d iffo u s & e n tr a în é s p a r le s e a u x , f e r a f f em b le n t &
f e c r y f t a llif e n t d a n s le s c r e v a lT e s & d a n s le s in t e r f t ic e s d e s c o u c
h e s ; i l n a ît d e là d e s c o n c r é t i o n s , d e f o rm e s f o u v e n t b i z a r r e s , d e
c o u l e u r b la n c h e o u r o u l f e , c o m p o f é e s d ’u n m é la n g e d e c r y t
t a u x q u a r t z e u x , d u r s , n o n e ff e r v e f c e n s , & d e c r y f t a u x fp a th i-
q u e s , t e n d r e s Sc d iifo lu b le s a v e c e f f e r v e f c e n c e .
L e s
L és bancs de cette pierre calcaire y font à-peu-près horizontaux
vers le fommet ; mais à mefure qu’on delcend l on les
trouve plus inclinés ; ils plongent vers le dehors des A lp e s ,
& fe relevent contre le Sud ou le Sud-Eft.
C e s bancs ont été défunis & démembrés par l’ailion de l ’eau
Sc de l’air ; enforte que du côté du Sud où ils font efcarpés,
ils reffemblent en bien des endroits à des fortifications qui
tombent en ruine.
§. 582. A pr è s avoir defcendu pendant affez long-tems par
une pente rapide, couverte de débris de cette même efpece
de p ier re , 011 rencontre un banc très-épais d’une véritable
Ardoife, traverfée par des filons ferrugineux, qui font parallèles,
entr’eux.
C es Ardoifes font denfes, noires, luifantes , prefqu’onélueufes
au toucher ; on peut les féparer en feuillets extrêmement
minces. Leurs couches font divifées, comme celles de pref-
que toutes les pierres de ce genre , par des fentes qui font
à-peu-près perpendiculaires aux plans de ces couches, & qui
les. partagent fréquemment en petites tables, de forme pa-
rallelogrammique obliquangle. On voit quelques lames blanches
de Mica briller fur le fond noir de cette pierre. Elle
ne fait aucune effervefcence lorfqu’on ve rfe .de l’eau forte fur
les plans de fes feuillets ; mais elle laiffe échapper quelques
b u lle s , quand on attaque les tranches de ces mêmes feuillets.
Cette effervefcence n’eft produite que par quelques1 particules
calcaires , que les eaux ont entraînées des rochers qui dominent
ces Ardoifes ; elle ceffe en peu de momens ; & lors même
q.u’011 fait bouillir dans l'eau forte quelques petits morceaux
V v v
Leur fitua-
tion.
ae. Efpece
de pierre.
Ardoife.