Haute
tmmrague
qui tomba
cn 1751.
£n même tems fi mince que l’on , a peine à concevoir qu’il
puiiïe fe tenir debout & réfifter aux orages.
“C ’ e s t auprès de cette fommité élevée qu’étoit fituée une
montagne qui s’éboula en 1 7 5 1 . , avec un fracas fi épouvantab
le , & une poufliere fi épaifie & fi obfcure, que bien des
gens crurent que c ’étoit la fin du monde. Cette pouifiere
noire paiïa pour de la fumée:, les yeux préoccupés par la crainte
virent des flammes au milieu de -ces tourbillons de fumée;
on écrivit à Turin qu’un Volcan, terrible avoit éclaté au milieu
■de ces mon ta gn e s, & le Roi envoya le célébré Naturalifte
V italiano D onati , pour vérifier ce rapport. Il vint avec
une très-grande diligence, avant que les rochers euifent achevé
.de s’ébouler , enforte qu’il fu t encore témoin d’une partie de
cet événement. Il rendit au R o i un compte détaillé de fes
oblervations, & en donna une idée fuccinte à un de fes amis,
dans une lettre dont je poffede l ’original.
C ette lettre eft -datée du Octobre 1 7 7 1 , En voici la
traduction ( 1 ) .
M o n très-cher Am i,
;, J e partis de Turin le 1 Se. de Juillet , & n’y fuis revenu
É que depuis peu de jours. J’étois [dans la Va l d’Aofte , &
j ’efpérois de pouvoir me trouver à Venife en Septembre &
( 1 ) Comme ce tte lettré mtéreffante ,, tro porno m i Temo reffituito à Torino;
n ’a jamais été p ubliée, je crois devoir ,, verfo il fine d’Agofto , mi ritrovava
tran ferire ici l’origjnal italien. , , alla Val .d’Ofta , e -fperavo di potere
i î Ottobre 175 1 . „ in Settembre , ed in Ottobre ritrovar-
A. C. - mi in Venezia , ma fu di meftiercil
, , Partito al di l i di'Luglio fe lo l’a l . . , , rinomare a d d ie t ro ,e fare un giro dì
en Octobre. Mais il me fallut retourner en arriéré, & faire
dans les. montagnes un tour d’environ 2 50 lieues , pour
a lle r , fuivant l’ordre que je reçus de S. M. , obferver le prétendu
nouveau Volcan. Je vous avoue q u e , bien que je
doutaffe de la vérité du fa it , cependant efpérant de me
t rom p e r, j ’accourus avec un extrême plaifir pour obferver
un phénomène fl extraordinaire. Après avoir marché quatre
jours & deux nuits fans m’arrê ter, je me fuis trouvé en
face d’une montagne toute environnée de fumée.,, de- laquelle
fe détachoient continuellement de jour & de n u it, de grandes.
maiTes de pierres, avec un bruit parfaitement femblable à celui
du tonnerre ou d’une grande batterie de can on , mais beaucoup
plus fort encore. Les payfans s’étoient tous retirés
du vo ifîn ag e , & n’ofoient voir ces éboulemens que de la
diftânce de deux milles, & même de plus loin. Toutes
les campagnes voifines étoient couvertes d’une poufliere tres-
reflemblante à de la cendre 4 & en quelques endroits cette
poufliere avoit été tranfportée par les ven ts , à la diftânce
de cinq lieues. Tous difoient avoir vu de tems à. autre une
fumée qui étoit rouge pendant le jo u r , & qui pendant la.
„ montagna di' duecento e- cinquanta
„ Leghe in circa , per andare , fecundo
,, .l’ordine avuto da S. M. ad oiTervare
„ il creduto nuovo Vulcano. Jo v ico n -
„ feffo-.il-v e ro , che- fehbene dubitavi
„ della verità del -.fatto , pure fperando
,, d’ingannarmi accorfi con piacer fommo.
„ ad offervare un fi fatto fenomeno, e
„ con il continuo cammino di quattro
„ giorni e due notti , mi fono ritro-
„ vato a villa d’ un monte tutto circon,
, , dato da fumo , da cui continuamente ,
,, giorno e n o tte , grandi inaili di pietra
„ diroccavano con uno ftrepito mpito
maggióre , ma raflbmigliantiffimo a
quello de tuoni, e di grande batteria
di cannone , li villani tutti s’erano ritirati
da quei contorni-, e non ofavano,
i mirare il diroccamento, che in diftanza.
, di due o più miglia. Tutte ie cam-
, pagne circonvicine erano eopertè di.
, una polvere fimigliantiffinia alla c e .
, n e re , e quella in alcuni luoghi era.
, fiata trafpottata' da, venti - alla di&
, tanza di cinque leghe; Tutti dice»
, vano d’aver alcuna volta veduto iL
fumo ìoffo, e nelle notte con fiamme»