Plantes rares
de la
montagne
de Thoiry.
& qu il appelle viviparum, parce que fouvent fes graines pouffent
des feu ille s, même pendant qu’elles font encore attachées
à l ’épi qui les porte. On peut en voir la figure dans la
Planche X I I I de la Flora. Danica.
D a n s les environs de la D o le , on trouve le véritable Napel
Aconitum napellus, bien différent de cet A conit que M. S torck
a employé comme un nouveau remede, & auquel il a mal à
propos donné le nom de Napel, On voit dans les pâturages
l’Héllébore blanc ( Veratrum album ) , refpeété par les troupeaux
, s’élever feul au deiTus des autres herbes , jüfques à ce
que les premières gelées de l’automne amortiiTant fes qualités
vénéneufes, les vaches devenues moins délicates par le défaut
d u n e meilleure nourriture, oient brouter fes fommités. On
y trouve auffi VA&aa fpieata ; le beau Laitron à fleurs bleues,
Sonchus alpinus ; les deux efpeces, ou variétés de là Dentaire,.
Dentaricc pentapbyllos & Dentaria heptaphyllos , dont les fe ra-
eines plantées dans les jard in s , donnent des fleurs très-printa-
n ie re s , & c . &c._
§. 3£ f . U n e autre montagne du J u ra , qui efi auffi très-re-
nommee par les plantes rares qu’êlle p ro d u it, eft fituée dans le
Pays de G e x , a quatre lieues de G en e v e , au deflus du village
de Thoiry. La cime la plus elevée de cette montagne fe
nomme le Reculet. On y trouve la Lnnaria rediviva, la &«-
biofa. alpina, VAßragalus montanus, le Rammcitlus tbora & fou
prétendu, contre-poifon, Y Aconitum anthora ; Y Anemone nureißi
ßora, Y Anemone pulfatiUq., la Pinguicula alpina, YAntirrhinum
alpinum, YArenaria faxatilis & YArenaria laricifoliale Rubus
faxatilis , dont les bayes font de l’acidité la plus agréable ; la Goto*
nilla minima, la Sideritis hyjfopifalia ; la Dry as oclopetala, &c. &c.
C H A P I T R E X V I.
L E S L A C S D U J U R A .
L es rivieres qui coulent au pied du Jura & dans
iîes vallées renfermées entre fes chaînes, rencontrent en divers
.endroits des baffins creufés par la N a tu re , qui fe rempliflent
¡de leurs eaux. Ces baffins font également intéreifans, & pour
¡les Naturaliftes, & pour ceux qui aiment à contempler des
dites variés & pittorefques. Je décrirai en peu de mots ceux
qui ne s’éloignent pas trop des environs de Geneve.
Un des plus remarquables eft le Lac de Joux. Je l ’ai vu
[pour la première fo is, au mois de Juillet de cette année 1 7 7 9 .
Il eft fi près de nous & d’un accès fi fa c ile , que le regardant
comme fous ma m a in , j ’avois toujours attendu pour y a lle r,
une occafion ou un moment de lo if ir , qui ne s’étoit pas encore
préfenté. Mr. P i c t e t au contraire, l’avoit déjà vu deux
pois ; il me fit cependant le plaifir d’y venir une troifieme fois
avec m o i; d’ailleurs le projet de répéter dans ce L a c , & dans
les autres Lacs du Jura , nos expériences fur la température
des eaux profondes, rendoit ce voyage également intéreflant
pour l’un & pour l’autre.
§. 3 5 7 . Q uoique le Lac de Joux ne foit qu’à 10 ou 12
lieues au Nord de G en e v e , on ne peut pas y aller aifément
dans un jo u r , parce qu’il faut faire un détour confidérable,
& traverfer la première & plus haute ligne du J u ra , derrière
laquelle il eft fitué,
P p 2
Introduction.
Le Lac de
Joux.
Voyage au
Lac de
Joux,