„ D e toutes les coquilles bivalves vivantes, qui font connues,
aucune, je c r o is , n’offre de charnière auffi grande & auffi
„ fortement articulée. Il eft aifé de diftinguer dans le deifin,
la correfpondance des parties faillantes de l’une, avec les
parties rentrantes de l ’autre. La bafe de cette charnière,
dans l’une & l’autre valve, fe prolonge affez vers les bords
„ pour rétrécir beaucoup l ’ouverture, & leur donner ainfi h
forme d’un cornet, ou mieux encore d’une corne de Bélier.
Plufieurs de ces cornets, où la matière environnante n’a pas
„ pénétré, font tapiffés de fort jolies cryftallifations, de Spath
„, tranfparent rhomboïdal.
L a couche du rocher où j’ai découvert ce coquilla ge , eft
remplie d’une grande variété de C o r a u x A de Madrépores;
ils ne font pas bien diftinfts à la premier^ vue : mais fuira
& détachés avec fo in , ils donnent avec un peu de travail,
„ des morceaux d’une ' finguliere beauté.
T’ a i trouvé l’autre coquille B iva lv e , quelques pieds plus
„ haut dans la même carrière. Lès va lv e s , prefque toujours
„ féparées, font comme pofées de diftance en diftance fur une
même ligne , entre deux couches horizontales du rocher.
„ Leur coupe préfente au premier coup-d’oeil, des veines d’un
„ Spath b ru n, à ftries très-déliées, perpendiculaires aux furfaces;
if mais examinées de. plus prè s, on s’apperqoit bientôt que ces
,, fragmens appartiennent à une coquille bivalve, organifée
„ comme la Pinne marine. O n fait que les valves ou bat-
„ tans de ce coquillage , quoique formées par des lames parai-
„ leles , ces lamés font compofées de petits fibres perpendi-
„ culaires aux furfaces, qui fe découvrent en les rompant. Tel
” gît le Bivalve de Sa lev e , que j ’appeUerai par cette raifon
Pinnigent.