Epreuve de
l’Amianthe
par l’acide
vitriolique.
L ’Amianthe
elle-même
parole indif-
îoluble dans
les acides.
Sélénite, formée par l’union de l’ acide vitriolique avec une
Terre ca lcaire , extraite de l’Amianthe par l’acide nitreux.
C e n t autres grains de la même Amianthe, traités de la même
maniéré avec l ’acide vitriolique , ont donné les mêmes réfultats;
ce t acide n’en a extrait que deux grains, eompofés de Magné-
fie & de T erre calcaire; celle-ci s’ eft combin ée , comme dans
l’épreuve p récédente, avec l’acide vitr ioliqu e , & a formé une
Sélénite prefqü’indiffoluble dans l ’eau.
J ’a i fait bouillir de n ou v e au , de l’acide vitriolique fur l’Amianthe
qui avoit été déjà foumife à l’aêtion de ce diffolvant;
l ’A lkali en liqueur verfé jufques à faturation fur cette décoêtion,
n’a d’ abord rien précipité ; cependant au bout de quelques
heures, il a paru quelques légers, flo c c o n s , femblables à ceux
de la première décoêtion; mais beaucoup moins abondans.
J ’a i lavé l ’Amianthe qui avoit été en décoêtion dans l ’efprit-
d e -N itre , je l’ai enfuite expofée à l’aêtion du feu ; ; elle s’eft
changée en une feorie cryftallifée , exaétement femblable à celle
que donne l ’Amianthe crue.
Il paroit d’après ces épreuves, que les terres qui ont été
extraites de l ’Amianthe par les a cides, font en fi petite quantité
, & changent fi peu par leur abfence, les propriétés de cette
pierre , qu’on pourrait les regarder comme étrangères ou fùper-
fidellement adhérentes à fes fibres, plutôt que comme leurs
parties couftituantes ; d’où il fuivroit que PAmianthe elle-même
eft parfaitement indilfoluble dans ces acides.
Kéfulta» M a i s le célébré Chymifte, M. M a r g r a a f , a obtenu des ré-
«iiSsrensob. fujtats différens: il d it, Mémoires de lAcadémie de B e r lin , ¡ovr
tannée 1 7 ?9 ■» P- ï f » ftue de deux drachmes d’Amianthe dé
Reichftein qu’il a traitées avec l ’acide vitriolique , il a retiré
[plus d’une drachme de Magnéfie. Cette différence vient-elle
,g ja différence des Amianthes, ou dé celle des procédés?
Comme M. M a r g r a a f paroit avoir employé dans fa diffolution
•un degré de chaleur plus v if que le mien, j’ai voulu pour ne
¡lailfer aucun doute , répéter cette épreuve en fuivant à-peu-
près le même procédé.
J’ai pefé deux drachmes ou 1 4 4 grains d’ Amianthe bien
idefTéchée, je les ai mifes dans une petite cornue de verre; j’ai
[verfé fur cette Amianthe le double de fou poids d’huile de
| Vitrio l, & pour baigner entièrement, cette matière rare & lé-
Egere, - j’y ai ajouté une once & demie d’eau diftiîlée. Cette
cornue , munie d’un r é c ip ien t, a été placée dans un bain de
¡fable, échauffe au point de faire bouillir le liquide, & ce degré
! de chaleur a été fouten u,' & même augmenté jufques à la deflic-
cation de l ’Amianthe, Alors j’ai tiré la cornue du fable , je
l’ai expofée immédiatement à l ’aétion du feu , jufques à la faire
rougir, & je l’ai tenue dans cet état jufques à ce qu’il ne paflat
! abfolument plus rien , & que l’on ne vit plus aucune vapeur dans
l’intérieur de la cornue. Cette opération a dure en tout quatre
heures & demie ; ainfi l’Amianthe a été expofee a l’action
l de l’a c id e , d’abord fo ib le , & enfin concentre au plus haut d e g re ,
i aidé de l’aêtion de la plus forte chaleur que l’on puiffe donner
dans des expériences de ce genre. L ’acide a donc du s unir
à tout ce qu’il y avoit de diffoluble dans cette pierre. Et il
n’eft pas à craindre que la chaleur que j’ai employée à la fin
de l’opération , ait pu obliger l ’acide vitriolique à abandonner
les ' terres qu’il avoit diffoutes ; car M. M a r g r a a f a expofe
des fels de ce genre à un feu de fu fio n , foutenu pendant plu-
M 2
tenus parM.
Mar gr a a p
Nouvelle
épreuve en
fuivant le
procédé de
ce Chymifte.