„ ftations, & on fait dès lors quelle feroit la hauteur du ba»
„ rometre pour chacune d’elles ; on peut fuppofer dans des cal-
„ culs de ce genre , que les réfractions aftronomiques fuivent
„ le rapport des hauteurs du baromètre : ainii en employant
„ une table de réfractions, conftruite pour une hauteur déter-
„ minée de ce t inftrument , on aura par une iimple pro-
„ p o r tio n , la réfraétion aftronomique pour chaque dation ; &
„ la moitié de la différence des réfraétions aftronomiques ainfi
,, obtenues fera, comme nous l ’avons dit, la réfraétion terreltre
„ qui a lieu à chacune des deux ftations.
„ J’ai trouvé par cette méthode l’effet de la réfraétion' fut
l , l’angle de hauteur du Mont-Blanc obfervé depuis le Buet ;
„ de 43 fécondés & demie; ce qui l ’a réduit à 4 de gré s , 20
„ minutes, 4 6 fécondés & demie. Cet angle avec la diftance
„ horizontale de s y 443 p ieds, m’a donné 4 9 7 4 p ied s , pour
„ la hauteur du Mont-Blanc par deffus le B u e t; ce nombre,
„ augmenté de 109 pieds , pour la correétion qu’exige la
„ rondeur de la terre, & ajouté à 8 34$ pieds, hauteur moyenne
„ du B u e t, donne 13 4 2 8 pieds ou 2238 toifes, pour la hau-
„ teur du Mont-Blanc fur le niveau du L a c , plus grande de
„ 3 y toifes que celle que lui affigne Mr. D e L u c , & plus
„ petite de 19 to ife s , que celle qui réfulte des opérations
„ trigonométriqués du Chevalier S chuckburgh.
„ E n fuppofant d’après ce dernier, que la réglé de Mr. D e
„ L u c donne les hauteurs trop petites d’environ j— - , & en
„ augmentant dans cette proportion celle du B u e t, on trou-
„ vera 3 3 toifes à y ajouter j & par conféquent à celle du
„ Mont-Blanc, qui deviendra ainfi de 2 2 7 1 toifes, plus grande
% a» de 14 toifes que celle que lui donne le Chevalier Schuckburgh.
„ M a i s , comme d’un autre co te , ma mefure barométrique
,; moyenne de la hauteur du B u e t , s’accorde à un demi pied
„ près avec la mefure trigonométrique du Chevalier, je ne
„ crois pas devoir rien y chan g e r, & je bifferai le fommet
,, du .Mont-Blanc 2 2 38 toifes au deffus du niveau du L a c ,
„ en attendant qu’on y porte le baromètre pour, nous en ap-
,, prendre davantage
D ’après ces mefures qui paroiffent dignes de la plus grande
confiance, tant par l’habileté des Obfervateurs auxquels nous en
fommes redevables, que par le peu de différence qui fe trouve
entr’elles , le Mont-Blanc , élevé de 2 4 2 6 toifes au deffus de la
Mer , eft la plus haute montagne qui ait été mefurée avec exactitude
dans l’ancien Continent. Car je ferai voir dans le fécond
volume , que c ’eft par une fuite d’erreurs fur les noms
& fur les diftances, que feu’ M . M ic k e u du C'kest avoit attribué
des hauteurs plus confidérables à quelques montagnes de la.
Suiffe, dont il avoit mefuré l’élévation au deffus de la terraffe-
de la Fortereffe d’Arbourg.
§. y 6 y . Nous paffàmes deux heures entières fur le haut d e
la grande calotte de neige qui couvre la cime de la montagne,
du Buet ; pendant tout ce tems nous fûmes tous trois conftam-
ment occupés. Mr. T remble y obferva dans quatre pofitions.
différentes le Magnétometre & les inftrumens qui l’accompagnent
: Mr. Pic te t profita de toutes ;les ouvertures qui fe
firent dans les nuages pour prendre des angles de pofitions £
& moi je mêlai de l’air nitreux avec de l’air du B u e t, & j’épiai
auffi les momens lumineux, pour vérifier mes obfervations-
de T77<î, & la Planche "VIII de ce vo lume, qui étoit déjà
g ra v é e , & dont je vais donner ici l ’explication.